Le Wrap Up de la semaine où le Covid a explosé en Chine (semaine du 26 décembre 2022)
5 bullet points tech, médias, NFTs avec une recommandation culturelle à la fin
⌛️ Temps de lecture : 7 min 40 sec
Avec près de 47 éditions en 2022, un doublement du nombre d’abonnés (près de 1120 au dernier pointage) et un taux d’ouverture relativement stable à plus 40%, le Wrap Up a connu une très belle année.
Je prends à sa rédaction toujours autant de plaisir, tâche qui s’est désormais bien installée dans ma routine hebdomadaire, autant j’espère que vous prenez à lire cette missive le lundi matin.
Comme je vous l’ai déjà indiqué, je réfléchis à faire sinon évoluer le format, du moins à compléter cette rédaction hebdomadaire par autre chose. N’hésitez pas à me laisser votre avis sur ce qui viendrait compléter vos lectures :
Qu'est-ce qui vous semble être pour 2023 l'évolution la plus utile du Wrap Up ?
🎧 Le Wrap Up Audio (quelle qu'en soit la forme : podcast, vidéo,…)
🌍 Retrouver les autres lecteurs dans une communauté (Telegram, Discord, ...)
Au sommaire de cette première semaine de l’année pour le Wrap Up :
Soupesées ⚖️ : les prédictions 2023 de Scott Galloway dans la tech (1/4)
Télévisionnaires 📺 : Quand De Gaulle et Malraux voyaient la TV comme un levier d’éducation populaire
Libérées 🗽 : de fameuses propriétés intellectuelles entrent dans le domaine public
Déduopolisée 👯 : la fin de la domination de Google et de Facebook dans la publicité (US)
⌛️ Temps de lecture : 1 min 15 sec
La concurrence a du bon : compte tenu de la poussée de la concurrence (tout particulièrement la force qui vient d’Amazon) Google et Méta vont, pour la première fois depuis 2014, représenter moins de la moitié du marché publicitaire digital américain.
Cette position de marché disons forte avait suscité l’inquiétude grandissante des régulateurs américains qui ont fait pleuvoir nombre d’enquêtes sur les pratiques commerciales (passées) des deux mastodontes, en tentant d’y dénicher ce qu’elles avaient d’anticoncurrentielles.
N’allons pas trop vite en besogne : Google et Meta vont tout de même capturer 48,4% de ce marché cette année (respectivement 28,8% pour Google et 19,6% pour Meta).
Amazon Advertising est le premier à venir gâcher la fête avec une croissance insolente et un CA pub annuel qui atteint désormais 30 Md$. D’ici 2024, Amazon devrait atteindre 12,7% de part de marché alors que Méta sera redescendue à 17,9% (la fin n’est pas vraiment proche donc).
Bien que Tiktok soit dans tous les esprits, son revenu pub sur le marché US reste relativement modeste et espère atteindre 8,6 Md$ en 2024 (à peu près ce chiffre pour 2022 au global), ce qui en fera le 5ème acteur en terme de pdm (derrière aussi Microsoft/LinkedIn qu’on oublie toujours).
Le marché américain de la pub digitale devrait tout de même dépasser les 300 Md$, en raison également de l’arrivée de nouveaux acteurs, celui des services financées par la pub: on connaissait déjà l’arrivée attendue des streamers Netflix et de Disney Plus, mais les ecommerçants et autres acteurs mobiles veulent aussi croquer du gâteau du segment en forte croissance du retail media1, avec des acteurs comme Uber Eats:
The average Uber ride lasts around 20 minutes, and executives told Axios that they see ample opportunities to sell ads that users will see as they consult the Uber app on their rides.
Uber Eats ads are already a massive business, bringing in $350 million in annualized revenue from 170,000 advertisers in 30 countries globally, executives said.
The move will help expand Uber's ad business beyond sponsored listings on Uber Eats to serving ads for a much wider range of companies, across a broader range of channels — including email and on car top screens.
Soupesées ⚖️ : les prédictions 2023 de Scott Galloway dans la tech (1/4)
⌛️ Temps de lecture : 2 min 16 sec
A la suite de la revue de ses prédictions 2022, l’analyste média et prof de marketing stratégique à NYU s’est livré à ses prédictions pour 2023, voici les plus intéressantes :
La poursuite des licenciements massifs dans la tech américaine (et par conséquent pour toutes les filiales de ces groupes US) : la plus forte hausse des taux dans l’histoire américaine, un atterrissage forcé des valorisations des acteurs tech aligné avec leurs fondamentaux économiques, ainsi que l’idée répandue notamment par Musk à la tête Twitter que les effectifs des groupes tech sont pléthoriques;
Des profits records à anticiper des mêmes acteurs tech : à la suite de ces licenciements massifs, les groupes tech qui profitent de rétention forte de leurs consommateurs et de leurs annonceurs, vont pouvoir afficher des niveaux records de profit;
Fewer humans means substantially more profit per share. Google and Meta, with 30% operating margins, can either fire 25,000 people each or increase their top-line revenue by $12.5 billion and register the same operating income. They, and hundreds of other tech firms, will choose a version of the former.
Bytedance va dépasser le trillion de valorisation :
Apple is already a multi-trillion-dollar firm, and TikTok will cut the ribbon on its four-comma valuation this year. At its current $300 billion valuation, TikTok’s parent, ByteDance, is worth more than Disney, Snap, Pinterest, Twitter, IPG, WPP, and the Omnicom Group combined… The Chinese company took just five years to reach a billion users — three years less than Instagram and four years less than Facebook — and those users spend 100 minutes/day on the platform. When young people are asked to choose between TikTok and all of TV/streaming … they choose TikTok.
Les actions qui devraient perdre en 2023 : Tesla (indice : les autres constructeurs rattrapent leur retard faisant atterrir le EV/EBIT de 35x);
Les actions gagnantes de 2023 : Airbnb, Meta et les groupes chinois de la Tech;
Airbnb stock is pricier, but we believe it will grow into its valuation. Seventy percent of the company’s site traffic comes from direct, organic visits — that’s compared to 40% for Marriott and Expedia. This brand strength results in a net margin twice those of its hospitality peers. Airbnb also generates half a million in revenue per employee, more than most tech companies — and ten times greater than hotel chains.
Quant à Méta, cela tient aux fondamentaux qui restent excellents, nonobstant les erreurs d’appréciation d’adoption des metaverses qui sont formulées à l’encontre de Zuckerberg : 120 Md$ de revenus publicitaire, une montagne de cash et des marges opérationnelles exceptionnelles.
Prédiction de deal : Disney acquiert Roblox
Roblox is a metaverse that works. The gaming platform has roughly 60 million daily active users, half of them 13 years old or younger. At the beginning of the year the stock was $120; it’s now below $40. At Disney, Bob1 is back, and he may be the best buyer in history. During his first stint he acquired Pixar, Marvel, Lucasfilm, Bamtech, and 21st Century Fox… A Disneyverse, if you will.
Consolidation à venir des acteurs de taille intermédiaire : énorme synergie de revenus à envisager sur des acteurs performants mais qui n’ont pas encore atteint leur taille critique : Lyft, AMC, Peloton et Robinhood
Consolidation à venir dans le streaming : Netflix a perdu 60% de sa valeur en bourse, et les activistes font savoir aux dirigeants des plates-formes de streaming que la course à celui qui brûlera le plus de cash dans les contenus n’est plus souhaitable. Dans le radar des patrons de M&A des plates-formes de streaming : sans doute HBO dont le ratio qualité / prix (Golden Globes) est historiquement le meilleur de la place pour un acteur indépendant.
Télévisionnaires 📺 : Quand De Gaulle et Malraux voyaient la TV comme un levier d’éducation populaire
⌛️ Temps de lecture : 37 sec
Très bon thread sur Twitter qui vient exhumer ce que le Général “aurait voulu” avec l’appui de son ministre de la Culture, André Malraux, mettre en place s’il était resté au pouvoir après l’échec de son référendum en 1969 sur la réforme du Sénat.
Il faut lire les propos rapportés, ils sont éclairants sur une forme de prescience de ces dirigeants de ce que la vidéo “aurait pu” apporter à l’enseignement public, un rdv visiblement manqué malgré la qualité des contenus aujourd’hui de Canopé ou de France Télévisions avec Lumni.
On en retient l’idée maîtresse qu’une révolution de la pédagogie à l’anglo-saxonne était naissante, une réforme où l’enseignement fondamental aurait pu être fait par une captation et une diffusion auprès des élèves des meilleurs enseignants dans toutes les matières mais où la discussion, l’assimilation des connaissances auraient continué de se faire en cours, une sorte d’hybridation avant l’heure…
Libérées🗽 : de fameuses propriétés intellectuelles entrent dans le domaine public
⌛️ Temps de lecture : 1 min 50 sec
Cette année on verrra sur les écrans un Winnih l’Ourson peu commun avec la version jusqu’alors détenue par Disney, et pour cause, la propriété intellectuelle de l’ourson vient de tomber dans le domaine public !
In America, where copyright for older works is usually 95 years, recent entries to the public domain include Ernest Hemingway’s “The Sun Also Rises” and F. Scott Fitzgerald’s “The Great Gatsby”.
But a new era in copyright is now dawning. As the limit begins to expire for works created in the late 1920s, the public domain is starting to receive not only works of literature, art or music, but video, too. Hollywood’s intellectual property, some of it still wildly valuable, is increasingly up for grabs.
De même, cette année, le Joueur de Jazz (le premier film “parlant”) auparavant propriété de Warner Bros qui le sortit en 1927, sera disponible pour tous, mais surtout en 1928 sortait Steamboat Willie avec la première apparition de Mickey Mouse. Qu’adviendra-t-il du magot de merchandising de Disney qui rapporte encore 5 milliards de dollars par an quand tout un chacun pourra faire son Mickey ?
La litanie des années devant se poursuivre, c’est dans les années 2030 que Blanche Neige, Bambi et Fantasia sortiront à leur tour du copyright. A partir de 2035, Batman fera son entrée dans le domaine public et n’importe qui pourra faire un film sur la chauve-souris.
Quand on voit la propension d’Hollywood à concentrer sa production sur les franchises les plus établies, on peut formuler quelques craintes pour les assises financières des studios.
L’article de The Economist retrace à quel point le copyright a déjà connu de nombreuses extensions par rapport à son instauration à 28 ans en 1710 au UK:
In 1998, as Domesday approached once more, Congress passed the “Mickey Mouse Protection Act”, as it was mockingly known, extending the copyright term to 95 years. Many expected a further extension. None has materialised. The reason, in a number of ways, is the internet.
Alors qu’auparavant les détenteurs et exploitants de ces propriétés intellectuelles ne rencontraient pas beaucoup d’opposition pour amender ces lois, ils ont trouvé au début des années 2000 une contestation de plus en plus forte de la part de ceux qui faisaient leur miel du partage du contenu (des autres) : les plates-formes vidéos digitales et Youtube au premier rang de celles-ci.
Google won legal battles over its use of copyrighted pictures in its image search. Record labels sued YouTube for hosting clips featuring their music, before the labels decided to settle.
Cependant les majors gardent encore quelques protections : ce qui tombera dans le domaine public ce sont les premières versions graphiques des IP évoquées, Mickey ne portait pas encore de gants et Winnih l’Ourson n’avait pas encore son iconique T-Shirt rouge, quant à Batman, sa batmobile n’entrera dans le domaine public qu’en 2037. De plus, les studios essaieront de faire valoir que les éléments graphiques ne sont pas que cela et qu’ils sont également des logos de marque (trademarks) qui sont, eux, imprescriptibles en termes de propriété intellectuelle US.
Schuss ⛷ : la Puce à l’Oreille de Feydeau à la Comédie Française
⌛️ Temps de lecture : 49 sec
Je suis un inconditionnel de la Comédie Française. Il n’y a tout simplement pas de meilleur théâtre à voir à Paris sur l’ensemble de la saison, beaucoup de pièces classiques j’en conviens mais à des tarifs qui restent raisonnables pour une sortie en famille. Je ne suis pas le seul à le penser, L’Obs commet un article qui tente de décrypter les raisons de ce succès.
La mise en scène de la pièce de Feydeau par Lilo Bor (le même metteur en scène que l’Avare qui avait déjà remporté un grand succès au printemps) remonte à 2019 : elle a pour cadre un chalet cossu et la scène se situe dans les années 1960 où l’on joue avec les costumes et le mobilier de l’époque… et parfois avec les mœurs très machistes de la société française de l’époque, les thèmes du vaudeville et de l’amant dans le placard s’y prêtent !
Serge Bagdassarian dédouble son talent en campant deux personnages à l’opposé et Benjamin Lavernhe joue avec un histrionisme qui lui sied bien, un hidalgo jaloux et vengeur.
On y rit beaucoup (surtout pour les plus jeunes qui découvriront le vaudeville à cette occasion), il y a cependant quelques longueurs qui passent rapidement et du burlesque pas très fin, mais c’est aussi le genre qui veut ça.
duquel Amazon mange 78% du marché retail media !