Le Wrap Up de la semaine où Alain Aspect a remporté le Nobel de Physique (semaine du 11 octobre 2022)
5 bullet points sur les médias, les nfts, la tech avec une cueillère de culture à la fin
⌛️ temps de lecture : 7 minutes 31 secondes
Ca n’est pas pour me vanter mais… il se trouve que j’ai eu la chance un jour de partager la table d’Alain Aspect, c’était il y a longtemps et je ne voudrais pas sombrer dans ce que cet excellent article du Monde appelle l’égo-hommage : une façon de rendre hommage pour finalement parler du seul sujet intéressant, parler de soi… C’est principalement pour indiquer que c’est encore un brillant exemple des beaux restes de la science française, et pour mieux comprendre ce que ce prix vient décerner, il suffit de lire cet article dans l’Express.
Sans plus attendre, le sommaire sommaire de la semaine (les titres du sommaire sont désormais cliquables) :
Dévoilée 👰♀️ : l’offre publicitaire de Netflix sur le marché français
Musicalisé 🎵 : Tiktok lancerait un service de streaming musical
Synchro ⌚️ : Webedia lance sa division Web3
⌛️ temps de lecture : 46 secondes
It’s the community, stupid …
Si l’on veut bien admettre qu’avec la promesse de décentralisation est au cœur du Web3 (promesse en suspens tant on constate des phénomènes de concentration importants), on est obligé de concéder que la communauté en est son corollaire.
Quoi de plus naturel quand on s’appelle Webedia et qu’on travaille depuis 20 ans à agréger les centres d’intérêt de millions de personnes autour du cinéma, de la cuisine, du gaming et de “personnalités” (à travers le collectif d’influenceurs issu du rachat de Mixicom1), quoi de plus naturel à ouvrir une nouvelle division consacrée aux opportunités qu'offre le Web3:
Cette nouvelle entité dédiée Webedia3 s’appuie sur une équipe de 25 collaborateurs aux profils complémentaires (Tech & Produit, Créative & Marketing, Projet..) avec pour objectif le développement d’une culture interne aux thématiques et enjeux du Web3, le lancement et l’appui des projets Web3 de Webedia, et l’accompagnement complet de ses clients.
Des expérimentations avaient déjà été conduites par la chaîne JVTech autour de la détention d’un NFT permettant d’ouvrir de nouvelles expériences. Un partenariat déjà existant avec Coinhouse, vient compléter la panoplie avec le “gimmick” d’une possibilité d’ores et déjà de régler la régie de Webedia en cryptomonnaie.
Dévoilée 👰♀️ : l’offre publicitaire de Netflix sur le marché français
A partir du 3 novembre prochain, le leader de la vidéo à la demande par abonnement proposera donc une formule moins chère avec des pubs, pour 5,99 euros par mois. Les abonnés à cette formule auront un spot de publicité de trente secondes en pré-roll. Les épisodes pourront être interrompus par d’autres coupures plus courtes, de 15 secondes.
Est-ce que ces choix se font dans le respect des traditions établies sur le marché publicitaire TV ou bien est-ce le résultat de savantes interprétations de la montagne de datas sur laquelle est assisse le géant de Los Gatos?
Toujours est-il que le pricing de l’offre est d’un tiers moins cher que le premier forfait de Netflix sans pub (désormais à 8,99€).
Ce forfait en théorie est censé être capable d’aller deux publics :
les churners : ceux qui étaient des abonnés épisodiques de Netflix, en abaissant le pretium doloris, peut être que ce forfait minipay sera capable d’infléchir le churn ratio de cette catégorie de bingers qui venaient pour quelques séries et puis repartaient aussitôt (Netflix appliquant moins que ses concurrents moins-disants comme Disney+ ou Apple+, moins-disants en taille de catalogue, les sorties de séries étalées dans le temps, à raison d’un ou deux épisodes par semaine).2
les psychologiques : les abonnés pour qui le prix supérieur à 6€ était un blocage psychologique, rendant impossible ne serait-ce que toute tentative d’abonnement (rappelons que Netflix a arrêté depuis janvier 2021 le test gratuit d’un mois à toute nouvelle inscription).
Côté pub, la nouvelle est plutôt bien accueillie par l’Union des Marques qui voit là une occasion de mettre un peu de pression concurrentielle à la TV (en dépit des allégations formulées il y a quelques semaines par les Autorités de Concurrence, sur l’étanchéité des marchés) et dans l’argumentaire commerciale de la régie de Netflix : . “offrir un environnement premium à un public plus jeune, qui ne regarde pas la télévision.”
Le fait que les concurrents de Netflix devraient suivre très prochainement, est plutôt de nature à conforter la firme avant même que les premiers résultats se fassent connaître3. Même le très antipub, Apple serait tenté par le modèle.
De l’autre côté du spectre, c’est M6 qui a annoncé cette semaine lancer son “offre payante” qui permet de limiter la pub, avec une offre de lancement de 6play Max (TF1 avait déjà dégainé il y a un an avec MYTF1 Max à 3,99€, à 2,99€ le premier mois). M6 appliquera les mêmes tarifs. Deux nouvelles qui ne vont pas aider Salto, la JV à laquelle participaient TF1, M6 et France Télévisions, dont l’un des principaux arguments de vente était l’absence de publicité pendant les replays des programmes des différentes chaînes.
Vaillant 🤺 : Netflix à la croisée des chemins
⌛️ temps de lecture : 2 minutes 3 secondes
Lorsque Ted Sarandos et Reed Hastings ont indiqué à leurs employés après la perte du premier trimestre 2022 de 200 K abonnés, que le second trimestre se solderait par une nouvelle perte dix fois supérieure, l’action Netflix perdit 35% en bourse, effaçant 50 milliards de dollars de valorisation. L’action s’est depuis reprise un peu lorsque Netflix communiqua sur “seulement” 1 million d’abonnés en moins.
Les explications conjoncturelles furent multiples: une compétition de plus en plus intense4, une moindre pénétration des TVs connectées, un contre-effet de la folle croissance connue pendant le COVID, une sortie précipitée de Russie à la suite de la guerre en Ukraine...
Dans une entreprise qui a longtemps cultivé une contre-culture corporate (l’ouvrage de Reed Hastings pour la décrire s’appelait No Rules Rules avec les désormais connus congés illimités, transparence sur les salaires et test du manager5), la rationalisation des coûts, ses départs d'employés sans explication de texte ou la question épineuse du financement de programmes border par rapport aux positions LGBTQ+ de l'entreprise6 illustrent la fin d'une ère de croissance débridée pour l'entreprise.
La crise, pour reprendre la phrase apocryphe de Gramsci, c’est quand le vieux monde se meurt et que le nouveau monde tarde à apparaître : Netflix qui représente aujourd’hui 8% de l’audience TV US (le streaming au total 35%!), est le service qui compte le plus d’abonnés à l’étranger (quasiment 50% de ses abonnés), et les ambitions affichés sont toujours très élevées malgré les récentes déconvenues : le management veut doubler son nombre d’abonnés et dépasser la barre des 500 millions.
Pour combler ces attentes, deux mesures clés sont lancées :
la première - on vient de le lire- la publicité pour élargir son bassin potentiel (ou sa rétention);
et la seconde : atteindre une “hypervélocité de compétition”, autrement dit : augmenter encore les cadences de production pour qu’aucun concurrent ne puisse jamais rivaliser avec le catalogue premium et exclusif de Netflix.
It’s important to note that, in some ways, Netflix has never been stronger. It’s profitable and no longer needs to borrow money. In any given week, it accounts for about eight of the 10 most popular streaming TV shows in the US and a majority of the most popular streaming movies… Netflix’s problem isn’t that consumers aren’t watching. It’s that it doesn’t make enough money when they do. …
That’s why, while looking for ways to limit costs, Netflix will continue to churn out more original programming than any company in modern Hollywood history. It releases 700 to 800 titles a year, collectively producing the most movies, animation, stand-up comedy, documentaries, reality TV, and scripted TV of any network. Maintaining quality with that kind of output is almost impossible, but Hastings and his team say quantity is key to signing up more subscribers.
Netflix se trouve donc au milieu du gué et pourrait bien, comme en 2011 quand l’entreprise a dédoublé son service de location de DVD et de streaming, prendre tous les risques pour redéfinir les règles de l’industrie audiovisuelle : devenir le basique de l’abonnement streaming, en se rendant incontournable en termes d’offres de contenus, là où les concurrents continuent de sous-peser leurs décisions d’investissement, à “rentabiliser leurs productions” (bien que les House of Dragons et ou les Anneaux du Pouvoir tendent à démontrer que les autres plates-formes sont aussi prêtes au combat).
Musicalisé 🎵 : Tiktok lancerait un service de streaming musical
⌛️ temps de lecture : 1 minute 11 secondes
Ca n’est pour l’instant qu’une rumeur : l'application sœur de TikTok, Resso, vise au-delà de ses trois marchés tests actuels - Brésil, Inde et Indonésie - et souhaite se développer dans plus d'une douzaine de nouveaux territoires.
Le projet de ByteDance se heurterait néanmoins à une certaine gêne de la part de certains détenteurs de droits musicaux qui remettent en question la faible rémunération qu’ils reçoivent actuellement de TikTok.
Certaines personnalités de l'industrie musicale mondiale demandent à ByteDance de s'engager plus fermement dans un modèle de "fairshare" sur TikTok, selon lequel les titulaires de droits reçoivent un pourcentage fixe des revenus générés par les vidéos contenant de la musique (contrairement à la licence annuelle actuellement payée).
Currently, TikTok’s licensing agreements with music rightsholders are based on so-called “buy-out” deals, which often last for two years – under which ByteDance pays rightsholders an upfront check for a blanket license for the use of music in short-form video clips.
Serait en cause également le faible taux de conversion freemium sur Resso (sur Spotify, ce taux atteint 43% soit 188 M de payants sur 433 millions d'utilisateurs actifs). Sony Music aurait déjà retiré son catalogue à Resso sur les trois territoires tests.
Les spéculations vont bon train sur un éventuel rebranding de Resso en TikTok Music et une future intégration du service au sein de l’application Tiktok.
En mars dernier, TikTok avait déjà fait ses premiers pas dans l’édition de musique, en lançant sa propre plateforme de distribution appelée SoundOn, déjà opérationnelle au UK, aux US, Brésil et Indonésie. Elle permet aux artistes d’uploader leur musique directement sur TikTok et Resso, et de distribuer leur musique sur des plateformes tierces comme Spotify, Apple Music ou Instagram.
Cette rumeur si confirmée est vue comme un bon signe pour les maisons de disque, pour mémoire YouTube avait généré l’an dernier 6 Md$ pour la musique sur les 30 Md$ de CA du site.
Réaliste 👩🎨 : Courbet chez Boudin
⌛️ temps de lecture : 45 secondes
Comment passer quelques jours sur la côte normande sans profiter des peintres qui ont été inspirés par ces paysages ?
Pour Courbet, l’eau est un élément essentiel dans sa vie et dans son histoire personnelle (l’artiste naît à Ornans au bord de la Loue, la rivière traverse la ville natale situé à 500 km de la mer). Il la découvre en 1841 à 22 ans au Havre, « la mer sans horizon, que c’est drôle pour un habitant du vallon ».
Rien ne l’arrêtera ensuite dans l’illustration de l’élément aqueux : c’est la découverte de la Méditerranée à Montpellier, les bords de la Charente en Saintonge et les rives du lac Léman au moment de son exil en Suisse. À Trouville, où Gustave Courbet séjourne pendant l’été 1865, il peint toutes les plus belles femmes de la bonne société de l’époque mais ce sont les nuages, les grèves, les maréées qui lui tapent dans l’oeil.
À partir d’une vingtaine d’œuvres de l’artiste, provenant essentiellement des collections de l’Institut Courbet et des musées du crû, l’exposition présente l’élément “eau” sous les formes les plus diverses, sources, cascades, rivières, lacs, paysages de mer… Une exposition aussi courte qu’instructive, vivifiante.
parmi lesquels on pouvait compter la première génération de Youtubeurs d’importance avec Squeezie, Norman, Cyprien, Natoo et d’autres…
Now more than 20% of people who subscribe to Netflix in the US cancel after one month.
les premiers écrans de l’offre seraient déjà plein d’annonceurs, désireux d’être les premiers à tester l’offre.
certains n’hésitent pas à mettre en cause la pérennité du modèle de Netflix, car la firme aurait joui pendant longtemps d’une situation de monopole sur le streaming vidéo par abonnement. La firme conserve aujourd’hui un statut de pure player qui lui promet des jours difficiles.
Est-ce que le manager se battrait pour cet employé ? si la réponse est négative, les employés se voient proposer une généreuse prime de départ.
Notamment avec l’affaire de la commande de The Closer de l’humoriste Dave Chappelle accusé de transphobie, et qui a provoqué un débrayement des employés trans.