Le Wrap Up de la semaine où Facebook a perdu 25% de sa valeur (semaine du 31 janvier 2022)
5 bullet points sur les médias, la tech, les NFTs avec une pointe de culture à la fin
Au sommaire cette semaine :
Appaté 🧀 : Disney dans le Web3
Motus ♟ : le New York Times rachète Wordle pour élargir son offre de jeux
Déstocké 🎬 : le stock se périme vite sur Netflix
Jouable 🕹 : la musique au bord de la gamification avec les NFTs ?
Dépouillé 🎭 : Dom Juan à la Comédie Française
Appaté 🧀 : Disney dans le Web3
"We forget, in our generation, that things don’t have to be physical," [Bob Iger] said. "They can be digital, and they have meaning to people. And as long as that meaning can be essentially substantiated in a blockchain, I think you’re going to see an explosion of things being created, traded, collected in NFTs."
Bob Iger, ancien CEO de Disney, a donné une interview dans laquelle il fait part de son enthousiasme pour les NFTs en ce notamment qu’ils ouvrent un nouveau champ de licences pour les forts détenteurs d’IP (en témoigne le partenariat qu’ils ont scellé avec la plateforme Veve il y a déjà quelques années), tout en soulignant à quel point pour eux, il y a un préjudice important subi pour toutes ces collections lancées sur les places de marché comme OpenSea, copies pirates de leurs actifs.
Par ailleurs, il s’alarme de la potentielle toxicité des métaverses pour les plus jeunes et plaide sans surprise pour l’élaboration d’une plateforme propriétaire pour Disney (malgré les échecs à répétition de Disney dans le domaine des jeux vidéo), où les comportements toxiques seraient traqués et exclus.
"I think something Disney is going to have to consider as it talks about creating a metaverse for themselves is moderating and monitoring behavior," Iger added, noting that he's "thinking about telling my kids that they should start creating technology tools to moderate behavior in Internet 3.0."
Cependant ce que Bob Iger ignore peut-être c’est que Disney est déjà engagé indirectement dans les cryptos. Mathyas Ong, export crypto blockchain, rappelle notamment qu’à travers le soutien à un projet intitulé Holoride présenté en 2019 au CES de Las Vegas (aux côtés d’autres constructeurs automobiles), Disney est carrément présent dans la DeFi.
Le projet #Holoride ($RIDE) est passé par le Launchpad de Maiar, un Wallet Crypto développé par Elrond, dans l'objectif de lever 2 millions de $. L'entreprise Elrond développe un écosystème autour de sa crypto eGold ($EGLD), son développement se concentre beaucoup sur la finance décentralisée (DeFi).
Selon Holoride, avec la VR, un soft bien développé et des capteurs sur un véhicule, on peut transporter les passagers dans un nouveau monde. Holoride développe une technologie où les passagers portant un casque VR peuvent explorer un monde et interagir avec ce dernier. Le voyage des utilisateurs dans le monde virtuel/ Metaverse sera synchronisé avec le véhicule : si dans le monde réel, le véhicule s'arrête, le voyage dans le monde virtuel s'arrêtera…
Une fonctionnalité intéressante pour l’un des leaders mondiaux des montagnes russes…
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Motus ♟ : le New York Times rachète Wordle pour élargir son offre de jeux
Le New York Times a acheté Wordle, une sorte de Motus (pour les plus grands fans de Thierry Beccaro) gratuit où les joueurs devinent des mots de cinq lettres. Le jeu est devenu populaire sur Twitter depuis octobre (rendant les non-joueurs dingues lorsque les utilisateurs tweetent leurs scores). Le prix d’acquisition par le New York Times serait tout de même de l’ordre de 2-3 m$.
Cette acquisition est relativement raisonnable à côté de l’annonce le mois dernier de l’acquisition du site d’informations sportives The Athletic racheté pour 550 M$ (la plus grosse acquisition jamais réalisé par le magazine new-yorkais).
Le Times a affiché un nouvel objectif de 10 millions d'abonnés numériques d'ici 20251 (objectif énoncé avec l’achat de The Athletic) et pourrait logiquement finir par faire de Wordle un jeu payant pour atteindre cet objectif.
Ca n’est pas la première fois que le NY Times s’essaie au casual gaming : ses Mots Croisés, très populaires, font depuis 2016 l’objet d’une déclinaison en app payante qui rencontre un grand succès. Le NYT propose même des abonnements non liés à son produit phare avec des recettes de cuisine et des jeux. Ces derniers dépasseraient le million d’abonnés!
En 2020, la Grey Lady a également embauché un vétéran de l’industrie du casual gaming pour prendre la tête de la division “NYT Games”.
Déstocké 🎬 : le stock se périme vite sur Netflix
Les études sur les comportements des téléspectateurs de Netflix suggèrent que de nombreuses séries originales Netflix à succès s'essoufflent très rapidement après avoir atteint un pic au cours du premier mois suivant leur lancement.
La baisse serait de l’ordre de 50% entre le premier et le second mois d’exposition d’un programme, à l’exception de ceux qui développent leur audience par un très bon bouche à oreille, l’exemple de Squid Games à ce titre déroge à la règle :
C’est un phénomène intéressant car il remet en question la capacité des plates-formes de streaming, lancées dans une course en avant à la production de séries à gros budget avec des castings toujours plus imposants, à trouver un cycle d’exploitation long de ses productions. Avec un budget de 19 Md$ pour les contenus pour le seul Netflix, cette course semble avoir détruit la valeur qui résidait dans le marché secondaire TV avec les rediffusions et la constitution de “films du répertoire”.
A ce titre, il serait intéressant de connaître les statistiques de consommation des marqueurs passés de Netflix (The Irishman de Martin Scorcese, House of Cards ou encore Orange is the New Black) alors même qu’une part substantielle de l’audience des plates-formes de streaming est pourtant constituée par des rediffusions TV comme les Simpsons ou Friends…
Jouable 🕹 : la musique au bord de la gamification avec les NFTs ?
Une thèse originale (pour ne pas dire bien barrée) évoquée dans les colonnes du magazine Music Business Worldwide : Microsoft en faisant l’acquisition d’Activision (voir l’annonce de la semaine passée) deviendrait un des premiers éditeurs de musique au monde.
Son auteur, le CEO de l’agence de contenus OMA XR, Ran Geffen, l’affirme : nous sommes entrés dans l’ère du rapprochement entre le jeu et la musique à l’heure des métaverses.
With the Activision deal, Microsoft has become a music publisher of soundtracks for the first time – not least Hans Zimmer’s Call Of Duty scores. If gaming is “the building blocks to the metaverse”, music is the cement.
L’auteur voit ainsi les trois grands acteurs du jeu (Microsoft, Nintendo et Sony) s’affronter sans merci pour constituer le premier, l’offre triple play Musique / Vidéo / jeux vidéo dans un Kriegsspiel endiablé, sans que les acteurs de la tech ne soient très éloignés :
Microsoft rachèterait Concord Music et avec son catalogue immense de droits musicaux, du Fantôme de l’Opéra au magicien d’Oz. Il en profiterait pour développer des métaverses et des films autour des marques du portefeuille, les équipes créatives de Concord en profiteraient pour développer des films Call of Sony et les métaverses du magicien d’Oz, une collection de personnages issus de Minecraft pourraient commencer à rivaliser avec Marvel ou DC Universe.
Sony rachèterait Electronic Arts pour appauvrir le GamePass de Microsoft, à moins que ce ne soit Disney, mais finirait par se faire racheter par un Amazon glouton qui chercherait à reprendre pied dans la guerre du streaming et rajouterait Spotify dans sa besace. 😅
It seems that the whole music and entertainment industry is trying to define its phygital (physical and digital) identity together with the big tech companies.
Perhaps it’s Tencent that has set the marker. The Chinese giant has a stake in music ownership (including Universal Music Group and Warner Music Group), streaming platforms (including Spotify), multiple video games studios (including Fortnite creator Epic) to highlight just a few of more than 600 investments worldwide.
Dépouillé 🎭 : Dom Juan à la Comédie Française
Photo : Christophe Raynaud de Lage
De deux dépoussiérages, l’autre : cette semaine, j’eus la chance d’aller voir une nouvelle mise en scène de Dom Juan au Théâtre du Vieux-Colombier (en cette année de quadricentenaire de la naissance de Molière).
La mission assignée au metteur en scène Emmanuel Daumas pour cette occasion était de faire “sans rien” : 5 comédiens pour interpréter une vingtaine de rôles (Dom Juan et Sganarelle restant fixes avec Laurent Laffite et Stéphane Varupenne, tout deux admirables), une scène réduite à un tréteau dépouillé de tout décor sous forme de ring de box, on s’attendait dans le prolongement d’une relecture du Tartuffe peu convaincante (voir l’édition précédente), à ce que la pièce subisse les mêmes outrages de la modernité, alors qu’on l’eut voulu faire découvrir dans sa tradition et son classicisme.
Quelle belle surprise! Non seulement, la mise en scène n’est pas outrageante, mais elle magnifie le théâtre à partir de cette simplicité où le jeu des comédiens fait absolument tout. Alexandre Pavloff réalise une véritable performance à interpréter 8 personnages (en se changeant théâtre dans le théâtre, sur les bords de la scène), même si cela frise par moments, le cabotinage.
Certes, l’histoire traite des conquêtes de Dom Juan mais la mise en scène ne s’appesantit pas dessus et traite plutôt de la duplicité permanente du personnage, devenu sophiste en chef.
Il y a du bon et du moins bon dans ce spectacle plaisant, fidèle au texte, mais qui ne nous a pas mis KO. La principale réussite est le choix de Laurent Lafitte pour interpréter Dom Juan. Sobre, magnétique, d'une grande clarté, il compose un séducteur sans afféterie, implacable dans sa folle addiction. Sans jamais faire de clin d'oeil au public (réparti des deux côtés de la scène), l'acteur impose une forme de morgue tranquille, mix de malice et de rébellion. (Les Echos)
Un très beau moment de théâtre dont on regrettera de vous donner l’envie alors que la saison se joue à guichets fermés.
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