Le Wrap Up "light" de la semaine du coup d'Etat au Niger (semaine du 24 juillet 2023)
🎧 : Spotify augmente ses prix - 👓 La fin du partage gratuit, une stratégie payante pour Netflix - Best-of S1 2023 📆 - Lu 📕 : l’usure d'un monde
Le Wrap Up bascule en formule estivale avec une version allégée qui reprendra deux infos media tech. Comme pour les émissions TV, une news best-of du premier semestre et une activité culturelle d’été (les rencontres de la photo d’Arles, les fêtes nocturnes de Grignan, et quelques lectures inspirées sont au programme).
Pour ce qui est du titre de cette semaine, si cela vous avait échappé :
Soldiers staged a coup in Niger, the Sahelian country most closely aligned to the West, and said that Mohamed Bazoum had been removed as president. Two of Niger’s neighbouring countries, Burkina Faso and Mali, have each had two coups since 2020.
Au sommaire allégé de cette semaine :
⏳ Temps de lecture : 5 min 1 sec
Entendu 🎧 : Spotify augmente ses abonnements
⏳ : 1 min 37 sec
L’info brute :
Music streaming giant Spotify has officially increased the price of its flagship Premium subscription in the US from $9.99 to $10.99.
The company announced the new pricing in a blog post on Monday morning (July 24), in which it confirmed that “we are changing our Premium prices across a number of markets around the world”.
It added: “These updates will help us continue to deliver value to fans and artists on our platform.”
Cette augmentation sur son premier marché (et suivi dans la plupart des pays européens) est la première depuis… 12 ans.
Il a fallu pour cela attendre que le “Key Market Maker”, Netflix, mais aussi YouTube Music, Amazon Mus,c Apple Music augmentent leur propre prix, pour que Spotify se décide à bouger de son côté.
Cela signifie que TOUS les artistes présents sur la plateforme vont bénéficier de cette augmentation des prix dans cette proportion de 10% (pour les 99,7% d’artistes qui touchent moins de 1 000 dollars par an, cette augmentation risque cependant de ne pas trop changer les choses...).
Concrètement, sur le seul marché US (à supposer que cette augmentation ne crée pas de désabonnement), Spotify vient de rajouter près d’un demi-milliard de valeur à ce marché (Spotify counted 44.4 million paying subscribers in the US as of the end of February, 44x12= 524 M$).
Côté chiffres (publications du S1 2023) :
Le nombre d’abonnés premium a également augmenté, de 17% à 220 millions, dépassant ainsi les estimations du consensus de 217,1 millions de clients premium. De plus, le nombre d’utilisateurs mensuels (gratuits et payants) de Spotify a cru plus fortement que prévu, s’élevant à 551 millions, contre 531 millions attendus.
Qu’en retenir ?
Spotify et les autres streamers musicaux tentent tous d’aller vers la rentabilité plus d’une dizaine d’années après leur lancement : alors que les tendances de recrutement sont positives, la racine du mal vient de la répartition des revenus plutôt favorables (70/30) aux ayants droit (maisons de disque, artistes, sociétés de gestion collectives), d’où des efforts répétés pour augmenter la top line :
Augmentation des prix des abonnements;
Changement du mix des contenus (notamment l’effort sur les podcasts ou alors la production de contenus propres) où la répartition est plus favorable au distributeur;
Monétisation publicitaire (avec une pression publicitaire accrue sur les abonnés gratuits);
Tentatives de monétiser auprès des créateurs (avec moins de rémunérations) plus de visibilité1
Diversifier les revenus des artistes en permettant à Spotify d’augmenter l’ARPU de ses utilisateurs (voir pour cela la stratégie sur les Super Fans : 2% des auditeurs mensuelles, 20% du nombre de streams écoutés et 52% (!) des revenus de merchandising!)
Vu 👓 : la fin du partage, stratégie payante pour Netflix
⏳ : 1 min 40 sec
Netflix a annoncé une augmentation impressionnante du nombre de ses abonnés (+6 millions) au 2ème trimestre, portant son total à plus de 238 millions d’abonnés payants dans le monde.
Ces chiffres dépassent les prévisions des analystes et marque un revirement notable par rapport au S1 2022, période pendant laquelle Netflix avait fait douter de sa stratégie en perdant des abonnés.
Ce succès est principalement attribué à la politique instaurée en mai dernier de mettre fin au partage gratuit des identifiants. Les utilisateurs sont désormais obligés de payer pour ajouter des profils à leur compte.
“Les recettes dans chaque région sont maintenant plus élevées qu'avant le changement, avec déjà plus de souscriptions que d'annulations” a déclaré Netflix, qui a généré des revenus totaux de plus de 8 Md$ ce trimestre avec un bénéfice net de 1,5 Md$.
L'action Netflix a cependant perdu 9% à la suite de cette publication trimestrielle ( le titre affiche tout de même une hausse de plus de 60% depuis le début de l'année). En effet, le CA était légèrement en dessous des attentes du marché (fait notable : Netflix se développe dans des pays où le pricing est plus bas que dans ses marchés historiques occidentaux, tirant l’ARPU vers le bas).
La grève actuelle des acteurs et scénaristes américains inquiète pour l'avenir de la production de séries et de films. Cependant, Netflix devrait en être dans une moindre mesure inquiétée : son stock de contenus et un recours massif à de la production internationale devraient la toucher moins que ses concurrents.
Netflix logiquement prévoit d'étendre son modèle de partage payant à presque tous les pays et refondre les formules d'abonnement les moins chères : l’offre sans publicité a disparu aux Etats-Unis et au Royaume-Uni pour l’entrée de gamme, seules les offres à 15 et 20 USD la proposent.
L'abonnement avec publicité, lancé en novembre, représentait près de 5 millions d'utilisateurs actifs mensuels dans le monde à la mi-mai. « Depuis le début d'année, notre base d'utilisateurs avec pub a plus que doublé », avait alors indiqué le co-DG Greg Peters.
On apprend par ailleurs que les itérations ne sont pas finies en ce qui concerne la commercialisation publicitaire. Netflix qui s’appuyait sur le savoir-faire de Microsoft, est de plus en plus tenté pour poursuivre sa route indépendamment.
Le groupe, qui sait que l'objectif de 10 % des revenus pour la seule publicité reste à ce stade impossible à atteindre, veut donc restructurer son partenariat publicitaire avec Microsoft et baisser ses tarifs publicitaires…
La base d'adhésion des annonceurs est pour le moment faible, mais le groupe s'est associé à Nielsen (pour la mesure d’audience) et EDO (pour la mesure d’impact) pour améliorer la mesure et innover au profit des annonceurs.
Best-of S1 2023 📆 : janvier 2023
⏳ : 16 sec
Deux news de janvier 2023 déterrés pour cette session estivale, nouvelles que vous n’avez peut-être pas vu passer et qui méritent toute votre aimable considération :
Lu 📕 : l’usure d’un monde
⏳ : 59 sec
Cet été je déconnecte (un peu!), je désinstalle les applis social media (attention je n’ai pas dit que je coupais) et je lis.
Première lecture des vacances : l’usure d’un monde de François-Henri Désérable.
L'usure d'un monde fait une promesse qu'il ne peut tenir : le cabot (mais souvent érudit) François-Henri Désérable met ses pas dans ceux de Nicolas Bouvier qui écrivit dans les années 50 L'Usage du Monde (accompagné des aquarelles de son compagnon de voyage Thierry Vernet) à la suite de son périple qui le guide de la Suisse jusqu’à l’Inde.
Évidemment les temps ont changé, l'Iran du Shah d’alors plus encore. C'est un pays en coupe réglée par les mollahs, qui craque sous les mouvements de protestation dont la mort de Mahsa Amini suscita un nouvel embrasement qu’on esperait le dernier. Un pays où l’alliance du clergé fondamentaliste et de la police politique fait que chacun se méfie des autres, où se côtoient les héros, les lâches, les délateurs.
Désérable tente de jouer les découvreurs, dans un pays fatigué de son oppression, à la jeunesse éruptive, aux charmes et l’hospitalité millénaire qui résistent. Il en ressort un livre malheureusement un peu facile, pas très marquant, peut-être que le séjour fut suffisamment long (40 jours) pour parcourir les grandes villes (il se rendra tout de même dans la lointaine province du Balouchistan) et produire quelques belles pages, mais, c’est mon sentiment, trop court pour s’imprégner en profondeur du pays et le comprendre. S’ensuit une galerie de lieux et de rencontres qui laissent un goût d’inachevé.
Vie. Femmes. Liberté. Certes mais on reste sur sa faim.