Le Wrap Up de la semaine où Sheryl Sandberg a démissionné de Meta (semaine du 30 mai 2022)
5 bullet points médias, tech, NFTs avec une pointe de culture à la fin
Au sommaire de cette semaine écoulée, des articles avec une dominante spectrale :
Naissants 🐣 : quels seront les prochains réseaux sociaux ?
Crépusculaires 🌅 : les concerts virtuels vont rester après le confinement
Inaccessible 🙅 : le moteur d’IA de génération d’images de Google auquel le public n’a pas encore accès
Funeste 💀 : Le Métaverse déjà fini avant d’arriver ?
Fantomatique 👻 : Sophie Calle et le Grand Hôtel d’Orsay
Naissants 🐣 : quels seront les prochains réseaux sociaux ?
Marie Dollé lit plus de 4000 sources différentes par semaine ce qui lui donne en plus de toutes ses autres activités, cet unfair advantage (et travail forcené) de voir venir les tendances avant les autres.
Cette semaine, elle fait un plongeon profond concernant l’avenir des réseaux sociaux, partant du principe maintes fois vérifié qu’un nouvel acteur prend tout le monde de surprise tous les cinq ans.
A son habitude, elle trie, hiérarchise, triture les impétrants et n’en retient qu’une poignée, pas tellement pour la satisfaction d’avoir eu bon à ce bingo d’un genre particulier, mais plutôt pour “limer sa cervelle” à celle de ces tendances dont on ne sait dire si c’est un feu de paille ou un mouvement qui va changer le monde.
Parmi la pléthore d’exemples cités, mon attention a été particulièrement retenue par :
Somewhere Good (apparemment indisponible dans l’AppStore France) : prenant le contrepied des réseaux sociaux et de leurs invectives comme mode normal de communication, l’application s’échine à retenir 4 thèmes portés sur le bien-être et la santé mentale où il n’y a pas de followers, de likes et autres, mais simplement à la façon du cadavre exquis, un contributeur qui prend la suite de l’autre. (Elle cite aussi au passage l’app française BeReal qui continue de faire son trou aux US, comme étant fondamentalement anti-stalking, car on ne peut voir ce qui s’y passe si on ne poste pas soi-même un de ces clichés bifaces qui sonnent à une heure dictée par l’app)
Volu qui voit dans les métaverses promis (voir plus loin), une véritable régression en ce qu’ils constituent une immense barrière à l’accès de tout un chacun. L’app propose rien de moins que de mettre dans toutes les poches une app qui permet de “poster” sur les métaverses, en rendant la création 3D immersive accessible à tous ;
Pikomit dont j’ai eu le plaisir de rencontrer Thibaut le CEO il y a quelques semaines : l’app permet de personnaliser son avatar et de “socialiser” en fonction de son portefeuille de NFT : on peut modifier à la volée son avatar avec ses NFTs en portefeuille, on peut correspondre par MP entre détenteurs de NFTs d’une même collection et bien sûr se retrouver à plusieurs pour développer une communauté autour d’un projet (bien mieux que Discord?)
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Mélanchonesques 🌅 : les concerts virtuels ne vont pas disparaître après le confinement
L’article de The Economist s’attache à décrire l’événement de la scène londonienne avec le spectacle ce printemps de “Voyage” un show qui reproduit sur scène grâce à la technologie et aux 160 caméras d’Industrial Light & Magic1, aussi vrai que nature, les quatre chanteurs du mythique groupe d’ABBA tels qu’ils furent en 1979 du point de vue de l’apparence, mais aussi le son de leur voix d’antan.
L’article revient sur la floraison de concerts virtuels auxquels nous avons pu assister pendant les périodes de confinement (d’après MIDiA Research, 1% des spectacles en ligne étaient payants en avril 2020 contre près de 50% 16 mois plus tard, pour une somme moyenne de 19€). L’article s’emploie à souligner à quel point ce spectacle d’Abba va plus loin car il se tient alors même que les interprètes sont absents2 : une nouvelle voie de monétisation pour les artistes et leurs ayants droit (des versions sont prévues pour Maria Callas, Tupac Shakur ou encore Buddy Holly et Whitney Houston donne déjà 6 soirs par semaine un show à Las Vegas).
By 2028, according to midia, live-streamed concerts will generate $4bn-5bn a year, more than at the height of the pandemic.
Post Covid, le nombre de streams de concert auraient diminué de moitié mais il est peu vraisemblable qu’ils disparaissent. En mars dernier, le groupe de K-Pop BTS a fait payer 2,4M de fans pour une retransmission de leur concert.
Une récente tournée de Little Mix, un groupe de Brit pop, donne une idée du “nouveau normal” :
The trio played 24 dates in April and May, in arenas packed with giddy teenagers. They commissioned Driift to live-stream the final show, which sold nearly 60,000 tickets at £13 to fans in 143 countries. Another 29,000 paid to watch the feed in cinemas, suggesting total streaming ticket sales of a little over £1.1m. Producing the live video cost about £250,000. "“There’s nothing like being in the room,” says Steve Homer, the chief executive of AEG Presents, but streaming has become “a good bolt-on”."
Invisible 🙅 : le moteur d’IA de génération d’images de Google auquel le public n’a pas encore accès
Google Imagen AI pourrait-il révolutionner le travail créatif ?
Dans cette vidéo, Google dévoile sa nouvelle technologie d'IA capable de générer des images hyper-réalistes à partir de simples descriptions textuelles.
Cette technologie pourrait révolutionner la façon dont nous créons du contenu visuel, car elle permettrait à quiconque de créer des images photo-réalistes sans aucune compétence artistique préalable. Cette technologie pourrait avoir un impact énorme sur la façon dont nous créons la publicité, les créas marketing, ou même les films et les jeux vidéo. Grâce à cette technologie, n'importe qui pourrait créer des images réalistes pour son projet, quel que soit son budget.
Effrayés tels des Frankenstein par leur création, les ingénieurs de Google ont préféré pour l’instant ne pas donner accès au grand public à Imagen, qui est la société derrière la version AI OpenWeb, DALL-E, également non disponible.
En cause, le fait que les datasets qui ont servi à alimenter l’AI et qui sont scrappés depuis internet : ils réflètent “les stéréotypes et autres biais cognitifs” d’échantillons non redressés, en particulier cette AI “maltraite” les groupes ethniques minoritaires dans les cultures occidentales : les images ainsi générées auraient une fâcheuse tendance à créer des personnages à la peau généralement claire exerçant des fonctions valorisantes.
Funeste 💀 : Le Métaverse déjà fini avant d’arriver ?
Stephen Moore un éditorialiste sur les sujets techs, business, accessoirement un des curateurs de Medium (?) tire à boulet rouge cette semaine sur les métaverses.
Ils seraient selon lui, morts et enterrés avant même que d’être advenus.
Le désintérêt serait selon lui flagrant si l’on en juge par la baisse des requêtes Google et les commentaires des éminences de l’industrie tech :
The situation can be summarized by Marc Petit, Epic Games’ VP and general manager of Unreal Engine, who put it bluntly, “People have kind of lost interest in the Metaverse, because characters look like cartoons with no legs. I mean, who wants to be that? This is not attractive.”
Au-delà de cela, les raisons semblent tenir à des éléments plutôt rationnels :
le public ne s’y intéresse que très modérément;
les cas d’usage peinent à convaincre;
Les outils pour embarquer la population sont encore très peu pratiques.
There’s even been talk of gloves and other tech being developed to improve interaction with the virtual world. It should be obvious to the creators, but if the future Metaverse requires suiting up — a huge point of friction to entering the world — widespread adoption just isn’t feasible.
L’auteur y dénonce une illusion qui voudrait que tout ce qui est digital soit nécessairement mieux que notre pauvre monde physique :
We have this strange notion that if we made everything digital, it would somehow be better than in the real world. But we forget — or ignore — that all the problems in the real world, like money, power, division, misogyny, racism, homophobia, [insert next problem], will follow us there.If anything, it could be worse; the virtual world is the perfect cover for people to hide behind. There’s already been widespread sexual harassment in the Metaverse — most victims are women — with cases of virtual groping, verbal abuse, and even virtual gang rape.
Fantomatique 👻 : Sophie Calle et le Grand Hôtel d’Orsay
Poétique exposition de Sophie Calle au Musée d’Orsay dont on pouvait ignorer qu’il fut un hôtel après avoir été une gare et avant d’être un musée.
En 1978, elle visite l’hôtel à l’abandon et part dans une collecte modianesque d’objets hétéroclites évoquant son histoire et ses occupants (la chambre 501 en particulier) acquérant la certitude qu’un spectre y rôde en même temps qu’elle au 5ème étage, auquel elle attribuera le nom d’Oddo.
A cette “urbex” des années 70 répond lors du confinement en 2020 une visite privée dans un musée plongé dans l’obscurité et l’isolement au cours de laquelle elle tisse des correspondances entre ces deux époques.
Le résultat en est cette exposition évocatrice au cours de laquelle sa collection d’objets sera décrite à la fois cliniquement fonctionnellement et avec l’imagination érudite de l’artiste comme des trouvailles ethnographiques auxquelles elle tente de trouver un sens.
Ici le trousseau de culot d’ampoules devient :
« Sans avoir encore de véritable monnaie, un certain nombre de peuplades traditionnelles usent d'objets que l'on peut considérer comme des “prémonnaies”, donc dans une économie dite prémonétaire.
Le principe en est que la valeur de ces prémonnaies ne réside pas dans l'objet lui-même, mais dans sa valeur d'échange admise par l'ensemble de ceux qui l'utilisent. De même, nos modernes (et bientôt dépassés et condamnés) billets de banque n'ont de valeur que si celle-ci est garantie par un État.
L'un des cas les plus connus est celui des cauris, coquillages justement appelés de leur nom savant Monetaria moneta, de la famille des cyprées ou porcelaines. Ce dernier nom leur fut donné par les marchands italiens à cause de leur ressemblance, trouvaient-ils, avec une vulve de truie, ce que le terme français de «cyprée» reprend, allusion à Aphrodite, déesse de l'Amour censée être née à Chypre de l'écume de la mer et donc parfois appelée Cypris. Les cauris ont été largement utilisés de l'Afrique à la Chine et à la Nouvelle-Guinée. Ici, il s'agit l'objets annulaires en métal jaune sans aucune utilité pratique, évoquant peut-être à l'origine des sortes de bagues cérémonielles. Le fait qu'ils soient ici exactement au nombre de cinquante indique que le système de numération utilisé était décimal. »
précédemment au service des chevaliers Jedi et des Avengers, et créé par George Lucas
Pour la Première, les modèles des Abbatars sont tout de même venus saluer sur scène à la toute fin.