Le Wrap Up de la semaine où Sam Altman fut destitué de son poste de CEO d'OpenAI
📺 : les chaînes thématiques survivent - 🏌️♀️ : Netflix teste le sport en live - 😭 : l’IA embêtée par le droit d’auteur - 🏪 : OpenAI dévoile un appstore de bots AI - 🤣 : Sophia Aram
Au sommaire :
Déterrées 📺 : les chaînes thématiques ne disparaîtront pas (tout de suite)
Direct 🏌️♀️ : Netflix teste le sport en live sur sa plateforme
⏳Temps de lecture : 7 min 47 sec
Déterrées 📺 : les chaînes thématiques ne disparaîtront pas (tout de suite)
⏳: 1 min 16 sec
Les Echos relatent une situation plus favorable qu’attendue du côté des chaînes thématiques dans le paysage audiovisuel. Après avoir été impactées pendant une décennie par la montée des services de streaming vidéo à la demande (SVoD) qui ont capté une partie de leur audience et de leurs revenus avec des programmes concurrentiels sur les niches, ces chaînes voient désormais un avenir plus optimiste.
L’expansion de l'audience de ces chaînes grâce à la diffusion de la fibre optique et à la collaboration avec des distributeurs tels que Canal+, les FAI1 et des agrégateurs comme Molotov ou Amazon Prime Video Channels. Fin juin, plus de 24 millions de foyers français (83 % de la population) avaient accès à une offre incluant un bouquet de chaînes, en augmentation de 1,5 million de foyers en un an. La part d’audience des chaînes thématiques atteint 11,3 %, le niveau le plus élevé depuis 2020.
Un autre facteur de croissance est l’éventuel développement international, soit en direct (OTT ou "over the top") ou via des bouquets comme ceux proposés par Canal+ en Afrique.
L'émergence des chaînes FAST2 offre une nouvelle voie de diversification. Ces chaînes numériques gratuites, financées par la publicité, permettent de pénétrer des marchés internationaux et de valoriser certains programmes. Des groupes comme Mediawan ou M6 exploitent déjà de nombreuses chaînes FAST.
Le CA pub de l'AVoD3 et des FAST, qui représentait moins de 4 % du total des chaînes thématiques en 2021, a dépassé les 10 % en 2022 et pourrait atteindre près de 40 % en 2028 (sans qu’on sache faire la part entre l’AVOD et les FAST qui sont de nature bien nature en définitive). Cette croissance pourrait compenser la baisse des revenus publicitaires traditionnels des chaînes thématiques.
Cependant, certains dont Canal+ redoutent une possible cannibalisation du marché payant, déjà affecté par le piratage.
Enfin, l'absence de réglementation spécifique aux chaînes FAST est perçue comme un risque de concurrence déloyale envers les chaînes thématiques, qui sont réglementées. L'Arcom, l'autorité de régulation, pourrait prochainement se pencher sur la question.
📣 Est ce que vous serez à Médias en Seine ce mercredi 22 novembre ? Avec mon comparse Eric Lentulo, nous serons sur la scène comme animateurs d’une conférence du festival.
Le thème sélectionné cette année devrait parler aux lecteurs du Wrap Up: “L’ère de la disruption dans les médias”
Nous creuserons le sujet que nous avions abordé du bout des lèvres lors de la conférence sur le gaming : deep dive sur l’eSport !
En quelques années, l'eSport est devenu un phénomène mondial, captant l'attention de millions de spectateurs et redéfinissant la frontière entre sport et de divertissement.
Nous aurons la joie de revoir Arthur Perticoz de Karmine Corp, de redécouvrir les activités de Bertrand Amar de Webedia, et découvrir la profession de commentatrice et organisation d’événements eSport avec Lison Cerdan, chez Gozulting.
Si le sujet vous intéresse et que vous êtes disponible mercredi, rejoignez-nous au Siège des Echos, boulevard de Grenelle (inscription indispensable en deux temps :
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Inscription à la conférence en particulier ensuite ici (plus que quelques places)
Direct 🏌️♀️ : Netflix teste le sport en live sur sa plateforme
⏳: 2 min 2 sec
Netflix tente d’élargir la diversité de genres représentée sur la plateforme : elle s’aventure dans le monde du sport en direct avec la "Netflix Cup", un tournoi de golf célébrité diffusé en direct à ses 250 millions d'abonnés.
Cet événement, mêlant golfeurs professionnels et pilotes de Formule 1, visait à promouvoir ses séries documentaires sur le golf et la course. On peut quasiment dire que c’est un produit dérivé de ces premières séries à succès.
Netflix s'est jusqu'à présent concentré sur des programmes sportifs périphériques, comme les séries documentaires et les profils de stars, évitant d’entrer dans la danse des droits sportifs coûteux (ce que n’ont pas fait ses concurrents Amazon avec les droits du Football américain ou ceux du Tennis, cf. Roland Garros, ou Apple avec les droits du soccer américain).
Ted Sarandos, co-PDG de Netflix, a précédemment déclaré que l'entreprise privilégie la rentabilité, mais la "Netflix Cup" pourrait démontrer l’approche toujours focus de Netflix. En étant l’organisateur de l'événement, Netflix est fidèle à sa stratégie d’internaliser les droits, car elle bénéficierait directement de la valeur créée, contrairement aux ligues sportives traditionnelles qui ne monétisent pas toujours directement et sont contrainte d’augmenter avec minutie, les frais de droits lors des renouvellements de contrat.
“Netflix’s next frontier has to be more sports rights,” says Michael Nathanson of MoffettNathanson, another research company, who sees the golf cup as a test of sport’s ability to attract viewers to the platform, and of Netflix’s ability to execute live programming. He sees rights to America’s National Basketball Association, which come due for renewal in 2025, as a possible future target. Mr Ross thinks that is too soon.
Cette évolution intervient alors que Netflix cherche de nouvelles façons de stimuler sa croissance suite au ralentissement du nombre d’abonnements et à la chute de son action. Après avoir introduit la publicité et limité le partage de mots de passe, Netflix envisage un autre relais de croissance : le sport comme moyen d'attirer de nouveaux abonnés, notamment sur les marchés étrangers. Le cricket, par exemple, a stimulé la croissance initiale de Disney+ en Inde, bien que son coût exorbitant ait conduit dans un second temps à son abandon.
Le nouveau segment publicitaire de Netflix rend le sport encore plus attrayant. Les annonceurs valorisent le sport pour son engagement et sa brand safety, avec des pauses commerciales bien à propos et des audiences massives, comme le montre la NFL attirant régulièrement plus de 20 millions de téléspectateurs aux États-Unis, une prouesse.
Cependant, l'entrée de Netflix dans les droits sportifs en direct n’est pas certaine. Leur première émission en direct, un spécial comique avec Chris Rock, s'est bien passée, mais un épisode en direct d’une émission de dating "Love is Blind" a multiplié les difficultés techniques : des problèmes de clarté dans l’explication de la mécanique de jeu, de micros ouverts/fermés, et même l’irruption d’un manifestant pour les droits des animaux.
L'intérêt potentiel de Netflix pour les droits sportifs suscite l'espoir chez les détenteurs de droits sportifs et l'inquiétude chez les médias traditionnels qui resserrent leurs budgets et pensaient garder cet axe de différenciation majeure. Netflix doit cependant s'assurer que sa technologie de diffusion en direct est à la hauteur : la réussite dans le sport en direct repose in fine sur … le direct en lui-même.
Pleurnicharde 😭 : l’IA est embêtée par le droit d’auteur
⏳: 2 min 11 sec
Dans son exposé récent lors des journées d'études de l'Arcom, relaté par Les Echos, Yann LeCun, directeur de la recherche sur l'intelligence artificielle chez Meta, une des éminences de l’Intelligence Artificielle, s’est fait la voix de la communauté scientifique travaillant sur ses sujets concernant l'impact du copyright sur le développement de l'intelligence artificielle générative. Selon lui, le paysage légal actuel est complexe et pourrait entraver sérieusement l'évolution de cette technologie.
Est-ce que ça constitue une violation du copyright d'utiliser un texte pour entraîner un modèle de langage ? Est-ce que ça constitue une violation d'utiliser un tableau ou une photo ? s'est-il interrogé. Ce n'est pas clair.
Le risque principal que LeCun identifie est de freiner le développement de l'industrie de l'IA. Il souligne que l'IA dépend fortement de l'accès à de vastes ensembles de données pour fonctionner efficacement.
C’est une argumentation curieuse que d’évoquer les entraves que le respect de la loi pourrait créer pour le développement de cette technologie encore naissante. Sans discuter du fond philosophique (qu’est-ce qu’une œuvre ? Quelle est la part d’originalité humaine dans la création?), cette interrogation est symptomatique de l’arrogance d’une science qui se veut le phare de l’humanité, dont on a mesuré que les préoccupations éthiques étaient au mieux faibles… Ainsi on a l’impression d’assister à une injonction formulée à l’encontre du droit de la propriété intellectuelle car ce dernier empêcherait ces modèles de se nourrir des milliards de paramètres nécessaires à l’élaboration d’un modèle probabiliste “fiable”.
« Si l'on déclare que c'est une violation copyright, je vous le dis tout de suite, l'industrie de l'IA s'arrête. Ça ne peut pas marcher sans ».
Pour résoudre ce frein légal, LeCun suggère la possibilité d'établir des mécanismes de partage des droits contre des revenus. Cela signifierait que les détenteurs de droits pourraient être rémunérés lorsque leurs contenus sont utilisés pour entraîner des modèles d'IA générative.
la mise en œuvre de telles plates-formes reste un défi considérable;
c’est un modèle à la spotify où chaque contributeur recevrait des miettes mensuelles, tant les sources sont nombreuses et nécessairement impondérées pour ne pas orienter la neutralité du modèle.
Un vilain petit secret serait que de nombreuses entreprises d'IA ne divulguent pas actuellement leurs données d'entraînement en raison des poursuites en justice qui sont devenues courantes aux États-Unis (voir Getty’s Image qui attaque Stable Diffusion). Des artistes, écrivains, experts en informatique, et d'autres ont porté plainte contre des entreprises spécialisées dans l'IA, accusant ces dernières d'avoir utilisé leurs œuvres sans autorisation.
Le débat sur le droit d'auteur et l'IA met en lumière une question fondamentale : comment équilibrer les intérêts des créateurs de contenu avec les besoins de l'IA pour évoluer et innover ? Il s'agit d'un défi majeur pour les législateurs et les entreprises qui opèrent dans ce domaine.
LeCun, toujours relativement optimiste, compare l'impact potentiel de l'IA à l'invention de l'imprimerie, soulignant que cette technologie pourrait permettre de disséminer la connaissance et de rendre les gens plus intelligents (hum hum…). Il envisage une forme de nouvelle renaissance grâce à l'IA, avec des assistants virtuels qui nous accompagneront dans notre quotidien.
On connaît ce genre de rhétorique : en libérant du temps de tâches subalternes, le progrès technique permettrait aux humains de se consacrer davantage aux tâches créatives où l’humain peut se différencier véritablement (sur ce sujet, voir l’excellent podcast de Comptoir IA de Nicolas Guyon avec le philosophe-éditorialiste-ministre Luc Ferry qui parle du système tête-coeur-main).
Appstoré 🏪 : OpenAI dévoile un store de bots AI
⏳: 2 min 11 sec
Dans l'article de Futura Sciences revient sur le developper day tenu par OpenAi la semaine dernière. La conférence s’est tenue le 6 novembre et a été marquée par des annonces significatives : d’abord la mise à jour de la base de données de ChatGPT pour les abonnés étendant sa connaissance des événements mondiaux jusqu'à avril 2023...
Mais l'innovation principale révélée est la création de versions personnalisables de ChatGPT, simplement appelées GPT. Ces versions offrent une flexibilité remarquable, permettant à l'utilisateur de définir spécifiquement le rôle du chatbot, qu'il s'agisse d'enseigner les mathématiques, d'apprendre les règles d'un jeu ou de concevoir des autocollants, le tout sans nécessiter de compétences particulières en codage (un brin de pensée algorithmique semble toutefois nécessaire).
Cette personnalisation est accessible là aussi aux 180 millions d’abonnés (à 20 USD par mois!) et permet aux développeurs de connecter les GPT à des sources de données externes comme les bases de données ou des e-mails, rappelant les fonctionnalités développées par des extensions comme ChatPDF ou des alternatives à ChatGPT, Poe (l’IA issu des questions / réponses de Quora).
Une autre avancée majeure est l'annonce de GPT-4 Turbo. Cette version améliorée de GPT-4 est destinée aux développeurs et se distingue par une fenêtre contextuelle élargie à 128 000 tokens, permettant une prise en compte d'environ 300 pages de texte pour ses réponses. GPT-4 Turbo intègre également des capacités de reconnaissance et de génération d'images grâce à Dall-E 3, ainsi que la synthèse vocale avec des voix naturelles (avec un brin d’accent québecois aussi). Cette expansion des capacités illustre une avancée notable dans la création d'interactions plus complexes et nuancées avec l'IA.
En outre, OpenAI prévoit de lancer un GPT Store, comparable à un magasin d'applications, où les utilisateurs pourront créer et partager leurs chatbots personnalisés (welcome creator's economy), rappelant en cela le mouvement initié par Apple qui avait créé ses propres applications mais qui très vite avait préféré se positionner comme le Store de référence de l’inventivité des développeurs ayant entre les mains la boîte à outils.
Les créateurs de ces GPT recevront une rémunération basée sur le nombre d'utilisateurs de leur création. Cette initiative ouvre la voie à une nouvelle forme de monétisation et d'engagement communautaire dans le domaine de l'intelligence artificielle.
C’est plutôt malin, plutôt de laisser des startups pullulées, levées de l’argent de VC et in fine n’être qu’une surcouche de leurs LLMs, OpenAI les réintègre ainsi dans son écosystème…
En résumé, ces développements récents d'OpenAI marquent une étape importante offrant une personnalisation accrue et des capacités étendues aux utilisateurs et développeurs, donnant de nouvelles modalités d’approfondissement de l’IA dans nos vies quotidiennes.
Sarcastique 🤣 : Sophie Aram, éditorialiste satirique
⏳: 50 sec
Une fois n’est pas coutume, je vous parle d’un spectacle comique à aller voir. Vous connaissez peut-être ses chroniques sur France Inter en fin de matinal ou du moins avez-vous déjà vu ses imprécations à l’endroit de tout ce que la France compte d’extrémistes, de contempteurs de notre universalisme républicain ? Sophia Aram est depuis quelques années dans le paysage français des humoristes intello, autant éditorialiste du temps présent dont les blagues terrassent ses adversaires intellectuelles que vraie humoristes dont le but est d’abord de faire marrer les gens.
On sourit tout le temps, on rit aux éclats moins souvent, ce qui n’en diminue pas moins le plaisir à voir la jeune femme originaire de Trappes et passée par le Jamel Comedy Club, raconter notre époque et ses dérives.
« Pour mon 5ème spectacle, j’ai choisi de m’amuser avec la dinguerie d’une époque réussissant l’exploit de ressusciter les timbrés que l’on croyait oubliés et d’en inventer de nouveaux qui n’ont rien à envier aux premiers. »
Le spectacle est rythmé, en particulier par l’apparition de plusieurs personnages familiers entrecoupés de commentaires à chaud sur l’actualité qui arrivent sous forme de notifications sonores sur le portable de la comédienne sur scène.
Certaines diatribes sont convenues, habituées que nous sommes au second degré qui se pratique sur X ex-Twitter, mais l’énonciation en public permet de faire naître un sentiment de communion autour des valeurs défendues par l’humoriste.
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