Le Wrap Up de la semaine où Macron consulte pour le poste de Premier Ministre (semaine du 19 août 2024)
⚡️ : Big Techs pas si neutres en CO2 - 📢 : des podcasts de + en + pubés - 🦜 : les chiffres clés de Duolingo - 😔 : les apps de rencontres sociales - 🗿 : Mexica au Quai Branly
Au sommaire de cette semaine :
Energétique ⚡️ : la guerre des big techs pour changer les normes d’émission carbone
Successful 🦜 : les chiffres clés de Duolingo, l’app leader pour apprendre les langues
Désesseulé 😔 : comment les apps de rencontres sociales prennent leur essor
⌛️ temps de lecture : 6 min 11 sec
Energétique ⚡️ : la guerre des Big Techs pour changer les normes d’émission carbone
⌛️ : 1 min 35 sec
L'article du Financial Times explore comment les géants de la tech, en particulier Amazon, Meta et Google, tentent de modifier les règles sur la comptabilisation des émissions de gaz à effet de serre, afin de pouvoir annoncer avoir atteint leurs objectifs "net zéro".
Amazon, qui se vante d'avoir atteint son objectif de 100 % d'énergie renouvelable sept ans avant la date prévue, est également l'un des plus grands pollueurs en termes d'émissions de gaz à effet de serre, en grande partie à cause de sa consommation électrique dans un marché majoritairement alimenté par des énergies fossiles.
La controverse principale tourne autour de la manière dont ces entreprises utilisent des certificats d'énergie renouvelable (CERs) pour compenser leurs émissions réelles. Ces certificats permettent aux entreprises de "réduire" leur empreinte environnementale en investissant dans des projets d'énergie propre, même si l'énergie qu'elles utilisent réellement dans leurs activités vient en grande partie de sources fossiles.
But Matthew Brander, a professor at the University of Edinburgh, says the system is akin to buying the right from a fitter colleague to say you have cycled to work, even though you arrived by a car that runs on petrol.
Meta, de son côté, prétend avoir atteint des émissions nettes nulles, mais l’analyse du Financial Times montre que ses émissions réelles liées à la consommation d'énergie en 2022 étaient bien plus élevées que ce qu'elle mentionne dans son rapport annuel.
But FT analysis of its 2023 sustainability report shows that its real-world CO₂ emissions from power consumption the prior year were 3.9mn tonnes, compared to the 273 net tonnes cited in the report.
Même si le numérique ne représenterait que pour 4% des émissions mondiales1, ces entreprises ne vont vraisemblablement s’arrêter en chemin et sont en passe de devenir les plus grandes consommatrices d'énergie, notamment avec le développement de l'intelligence artificielle, ce qui met en péril leurs engagements climatiques.
En parallèle, ces géants de la tech cherchent à influencer les règles de la comptabilisation des émissions. Amazon et Meta, par exemple, promeuvent une approche qui permettrait de rapporter des chiffres d'émissions beaucoup plus bas que la réalité.
Companies including Amazon, Meta and Google have funded and lobbied the Greenhouse Gas Protocol, the carbon accounting oversight body, and financed research that helps back up their positions, according to documents seen by the FT.
En opposition, Google propose une méthode plus stricte, exigeant que les entreprises compensent leurs émissions avec de l'énergie propre générée localement et au moment de la consommation. Cette proposition, bien que plus coûteuse, est critiquée par ses rivaux pour son manque de flexibilité.
Bruyants 📢 : les podcasts de plus en plus pubés
⌛️ : 1 min 22 sec
Dans un monde où les podcasts étaient autrefois des havres de paix, quasiment dépourvus de publicités, ce temps semble révolu.
Selon une étude récente d'Oxford Road et Podscribe, les publicités occupaient en moyenne 10,9 % du temps d'antenne des podcasts au deuxième trimestre 2024, contre 7,9 % en 2021.
Cette augmentation traduit une évolution de l'industrie, où les revenus publicitaires ont triplé à 6 cents par heure d’écoute vs. 2 cents en 2015. Si certains voient dans ces chiffres un signe de maturité et de succès pour le podcasting, d'autres s'inquiètent d'une course à la monétisation qui pourrait nuire à l'expérience intime des auditeurs.
Les premiers podcasts à vendre de la publicité se contentaient souvent de quelques annonces placées stratégiquement. Aujourd'hui, il n'est pas rare de voir des podcasts insérer des publicités toutes les dix minutes, avec des épisodes incluant plusieurs annonces. Par exemple, un épisode récent de "Call Her Daddy" comptait huit messages publicitaires en une heure.
Cette augmentation du “ad load” est le résultat de la demande croissante des grandes marques et de la nécessité pour les plateformes de podcast de rentabiliser leurs investissements. Spotify, par exemple, après avoir dépensé plus d'un milliard de dollars pour acquérir des studios de podcast, a dû trouver de nouvelles sources de revenus face aux difficultés à générer des bénéfices.
Cependant, cette surcharge publicitaire pourrait s'avérer contre-productive. Des études montrent que l'efficacité des publicités diminue, logiquement, à mesure que leur nombre par épisode augmente, les auditeurs étant plus enclins à appuyer sur le bouton de saut quand ils sont submergés par des annonces.
Des podcasters américaines comme Claire Parker et Ashley Hamilton, créatrices de "Celebrity Memoir Book Club", préfèrent limiter le nombre de publicités pour privilégier des partenariats de qualité, convaincues que cela préserve l'intégrité de leur contenu et la satisfaction de leur audience.
De même, Defector, une société de médias détenue par ses employés, privilégie la qualité des annonces plutôt que la quantité, estimant qu'une bonne sélection de sponsors permet de maintenir la confiance de l'audience, même avec quelques publicités supplémentaires.
En somme, bien que l'augmentation des revenus publicitaires soit une bonne nouvelle pour l'industrie du podcast, la question de l'équilibre entre monétisation et expérience utilisateur reste cruciale.
Successful 🦜 : les chiffres clés de Duolingo, l’app leader pour apprendre les langues
⌛️ : 1 min 31 sec
Encore une vidéo éducative du WSJ très bien faite, elle revient cette semaine sur le succès de Duolingo.
Duolingo, l’application d’apprentissage de langue devenue incontournable, compte aujourd'hui 34 millions d'utilisateurs quotidiens, générant environ 500 M$ de revenus par an.
Pourtant, paradoxalement, la majorité de ses utilisateurs ne paient pas pour ses services. Avec seulement 9 % de ses utilisateurs payants et moins de 8 % de ses revenus provenant de la publicité, comment l'entreprise a-t-elle pu atteindre une valorisation de 7,7 milliards de dollars ?
Le succès de Duolingo repose sur une stratégie habilement élaborée, combinant intelligence artificielle (IA), tests A/B rigoureux, et une haute dose de gamification.
Contrairement aux méthodes d'apprentissage traditionnelles, l'application transforme l'apprentissage en un jeu : les utilisateurs gagnent des points, maintiennent des séries de jours consécutifs, et progressent à travers des leçons présentées comme des niveaux de jeu. Ces éléments ont permis à l'application de rapidement surpasser les autres méthodes d'apprentissage des langues.
Cependant, pour assurer la viabilité financière de l'application tout en maintenant son accessibilité gratuite, Duolingo a introduit des options payantes en 2017, telles qu'un abonnement à 10 dollars par mois offrant une expérience sans publicité et des vies illimitées. Aujourd'hui, bien que seulement 8 millions d'utilisateurs soient abonnés, ils représentent près de 80 % des revenus de l'entreprise.
Ce qui distingue vraiment Duolingo, c'est son utilisation sophistiquée de l'IA et des tests A/B pour affiner chaque aspect de l'application, des notifications push personnalisées (jusqu’à 100 messages différents) aux modifications de la difficulté des leçons. Ces ajustements constants permettent à l'application de maximiser l'engagement et la rétention des utilisateurs, même si cela signifie tester de nouvelles approches sur des millions d'utilisateurs sans qu'ils en soient conscients (l’application enregistre 30 milliards d’exercices réalisés par semaine!).
Toutefois, malgré ses avancées technologiques, Duolingo fait face à un défi de taille : accroître la proportion de ses utilisateurs payants sans compromettre sa croissance. L'entreprise explore de nouvelles offres, comme Duolingo Max, une version premium à 30 dollars par mois qui permet de pratiquer avec des bots alimentés par l'IA, mais elle reste prudente quant à l'idée de pousser trop agressivement ses utilisateurs vers des abonnements payants.
En fin de compte, Duolingo continue de dominer le marché en offrant la majorité de ses services gratuitement, tout en utilisant la technologie et les données de manière ingénieuse pour fidéliser ses utilisateurs et, lentement mais sûrement, les inciter à dépenser davantage.
Désesseulé 😔 : comment les apps de rencontres sociales prennent leur essor
⌛️ : 1 min 02 sec
L'isolement urbain est un mal contemporain de plus en plus endémique, et paradoxalement, de plus en plus d'apps tentent de le combattre en connectant des inconnus autour d'un repas.
L'article du Washington Post met en lumière différentes applications dont The Breakfast ou Timeleft, qui permettent de créer des liens platoniques dans un cadre social, loin des réseaux traditionnels de rencontres amoureuses ou professionnelles.
Ces outils répondent à une demande croissante de personnes en quête de connexions significatives, notamment chez les travailleurs à distance et les nomades digitaux, souvent déconnectés de leur communauté locale.
Le phénomène ne s'arrête pas à ces nouveaux acteurs. Le marché se diversifie avec des applications de dating comme Bumble, qui après avoir racheté l’app Geneva, mise sur les amitiés platoniques pour attirer une jeune clientèle en quête de liens non-romantiques.
Pas sûr que cela suffise face à la fatigue des utilisateurs autour des swipes éternels et des dates flash, les poussant vers des événements sociaux sans “pression romantique”.
Ces initiatives arrivent à un moment où la solitude est omniprésente, exacerbée par l'isolement géographique et professionnel.
According to a February survey from Gallup, 1 in 5 workers worldwide experience loneliness. Fully remote workers are more likely to feel lonely (25 percent), the survey found, compared with those who work fully on-site (16 percent) and hybrid employees (21 percent).
A 2023 survey from the Pew Research Center found that urban Americans are less likely to feel they have local connections. Forty-nine percent of city dwellers reported feeling close to people in their local community, compared with 55 percent of those in the suburbs and 58 percent of people in rural areas.
Vu 🗿 : Mexica des dons et des dieux au temple Mayor
⌛️ : 41 sec
L'exposition "Mexica" dévoile les fruits de plusieurs décennies de recherches archéologiques menées au Templo Mayor, cœur de l'ancienne cité de Tenochtitlan, capitale de la civilisation Mexica, abusivement appelés Aztèques en raison de son origine géographique.
Découverte en 1978 sous les rues de Mexico par des ouvriers, cette cité, souvent à tort appelée aztèque, renfermait une richesse culturelle et religieuse jusqu'alors largement ignorée. Le point de départ de ces découvertes fut un imposant monolithe représentant la déesse lunaire Coyolxauhqui, qui a conduit à des fouilles d'une envergure sans précédent.
L'exposition, en collaboration avec l'Institut national d'anthropologie et d'histoire de Mexico (INAH), offre un aperçu de la civilisation mexica à travers 204 offrandes rituelles, y compris de nombreux corps y compris d”enfants. Ces objets et ces corps révèlent une société dynamique, dotée d'une grande complexité religieuse et artistique. Ils témoignent aussi de la puissance politique et économique de cet empire à l'aube de l'arrivée des conquistadors en 1519. Elle illustre aussi en fin de parcours l’impact des troupes d’Hernando Cortes qui assiégea la ville, et fit que les populations mesoaméricaines passèrent d’une estimation de 11M de personnes à 1,5M en quelques années, en raison des massacres mais plus encore de la variole.
L'exposition propose un programme très riche permettant de faire le point sur les connaissances de cette civilisation aussi complexe que sanguinaire (la place des sacrifices humains y était très importante pour revitaliser les Dieux).
Cette exposition est visible jusqu’au 6 octobre.
Globally, the International Energy Agency has estimated that the electricity consumed by data centres will more than double by 2026 to an amount roughly equivalent to Japan’s current annual consumption.
Super intéressant! Je pensais que DuoLingo avait beaucoup plus d'utilisateurs payants. Honnêtement j'ai hâte de voir leur offre IA. J'avais tenté une appli similaire basée sur l'IA et ça permet de progresser beaucoup plus rapidement en forçant a faire plus de dialogues.
Toujours un plaisir de te lire