Le Wrap Up de la semaine où le Wrap Up a dépassé 1500 abonnés (semaine du 25 septembre 2023)
📺 : le déclin des TVs commerciales - ⤴ : Meta sur l’IA - 🤖 : nouveau Comptoir IA - 🍏 : Microsoft vs. Apple - 📉 : Fortnite en difficulté
1 509 abonnés au compteur hier soir ! Assez content de cette tranche symbolique à laquelle vous avez collectivement contribué, je voulais vous dire merci, vous remercier de votre assiduité, de vos encouragements (et de vos critiques aussi). Regardons devant, des envies de podcast, des envies de diversification, sans y passer plus de temps 😬. L’IA va probablement y contribuer, mais la réécriture, relecture restent indispensables pour sortir quelque chose qui vient de soir.
🇺🇸 Le premier low hanging fruit est une version anglaise du Wrap Up, dont il reste à trouver le nom, des suggestions ?
Place aux réjouissances, cette semaine dans le Wrap Up :
Préoccupante 📺 : le déclin des TVs commerciales n’augure rien de bon
Submersible 📉 : Fortnite affiche des chiffres en forte baisse
⌛️ temps de lecture : 10 min
Préoccupante 📺 : le déclin des TVs commerciales n’augure rien de bon
⌛️ : 2 min 19 sec
Alain Le Diberder fait encore mouche avec son analyse implacable du déclin des TVs commerciales (en particulier en France) :
Son argumentation vaut vraiment le détour (lire le billet de blog en entier ici), mais elle peut se résumer aux éléments structurants suivants :
Dans un paysage médiatique en rapide évolution, les diffuseurs de télévision traditionnels font face à des défis existentiels. Les habitudes de consommation des médias des jeunes générations ont considérablement changé en faveur de plateformes en ligne telles que YouTube, Netflix et les réseaux sociaux. En conséquence, l'audience globale de la TV traditionnelle s'est amoindrie, particulièrement parmi les jeunes, exacerbant la fragmentation des publics.
Malgré ces défis, la télévision reste encore un média important. En France, les diffuseurs de télévision détiennent 66% des dépenses publicitaires, et près de 48% de la population, surtout les plus âgés, restent attachés aux services de télévision gratuits (une enquête de l’ARCOM montre que le taux d’abonnement des foyers français aux plates-formes plafonnent à 50%, une part qui ne risque pas de progresser notamment en raison de la hausse significative du prix de 30% cette année). Le reach reste assez stable en revanche le temps passé est en forte baisse.
Cependant, la pression s'intensifie, la baisse des revenus publicitaires étant TRES loin d’être compensée par les gains des revenus digitaux, ce qui soulève des inquiétudes quant à la viabilité économique des réseaux de télévision. Le Diberder tente de modéliser un équilibre atteint entre revenus TV et digitaux dans 12-13 ans avec les taux d’évolution actuels.
La France montre sur la digitalisation des revenus, un très net retard sur les exemples étrangers, Hulu (11Md$ de revenus cette année et enfin la rentabilité après 15 ans de perte) et ITVX (173 M£ de revenus au S1, en forte progression, mais bénéficiant d’une solide base de productions propres avec le groupe ITV et une réglementation adaptée).
Un problème notable pour l'industrie de la diffusion télévisée est le déclin des écrans « puissants », ceux avec un GRP (Gross Rating Point1) supérieur à 8. Ces écrans, généralement des créneaux en prime time, attirent de grandes audiences et génèrent donc des tarifs publicitaires plus élevés.
En 2007 les écrans « puissants », supérieurs à 8 GRP[1], ceux qui en pratique ne sont proposés que par le prime time et l’access prime time des grandes chaînes, représentaient 27% de l’audience exposée à la publicité, mais seulement 6% en 2017.
Le coût par mille (CPM) est devenu un point focal dans les discussions sur l'avenir de la télévision. Bien que les annonceurs aient exprimé des préoccupations concernant l'augmentation des CPM en cas de consolidation du secteur, d'autres argumentent que des CPM plus élevés pourraient être bénéfiques (notamment plus d’argent pour la création qui est assise sur les revenues pub des chaînes).
Il esquisse enfin deux remèdes :
un assouplissement des contraintes réglementaires héritées des années 80 dans un contexte intellectuel bien précis, contexte qui semble avoir changé de nature aujourd’hui (la surpuissance de la TV);
une concentration du secteur (on a vu l’immaturité ou la pusillanimité politique sur ce sujet encore récemment);
Bien que je sois très aligné sur la démonstration implacable de l’expert, quelques remarques en passant :
les chaînes de TV pensent qu’elles disposent encore d’un sacré avantage concurrentiel sur l’argument de la puissance, elles prévoient donc une progression continue du coût GRP, sans s’émouvoir des récriminations des annonceurs, souvent des multinationales aux reins solides;
les scénarios optimistes d’équilibre entre les revenus digitaux et TV traditionnels reposent sur la poursuite des tendances observées, or le scénario de bascule est bien plus probable, et pourrait accélérer le phénomène.
Enfin, un des autres refuges des directions marketing des chaînes TV était la modification des habitudes de consommation lors de l’arrivée du premier enfant dans un foyer, avec une certaine sédentarisation et une hausse de la consommation TV. Je continue de croire en partie à ce modèle, mais les alternatives consommées dans la jeunesse ne vont pas non plus s’interrompre du jour au lendemain, le pli sera pris…
Resurfacé ⤴ : Meta sort du bois sur l’IA
⌛️ : 1 min 56 sec
Dans le cadre de sa conférence annuelle Connect qui s’est tenu la semaine dernière, Meta (anciennement Facebook) a dévoilé une panoplie de nouvelles fonctionnalités dans ses produits reposant sur l'IA. Ces innovations sont construites sur la nouvelle famille de modèles d'IA en open source de Meta, Llama 2, et sont destinées à permettre à Meta de connecter ces technos aux usages de ses utilisateurs et clients. En voici un aperçu :
Assistant IA : L'Assistant IA de Meta fournit des informations en temps réel et génère des images photo-réalistes à partir de prompts. Cette fonction sera disponible sur WhatsApp, Messenger, Instagram, ainsi que sur les futurs Ray-Ban Meta smart glasses dont le partenariat a été annoncé pendant la conférence, ainsi que sur le casque de réalité virtuelle Quest 3 (dont les progrès en termes de réalisme de la réalité virtuelle sont bluffants) ;
Chatbots de personnalités : Meta a créé 28 chatbots basés sur des célébrités conçus pour discuter de sujets spécifiques. Ces chatbots seront accessibles via WhatsApp, Messenger et Instagram.
Tom Brady’s Bru will chew the fat about sports; Charli’s Coco will help you dance; Kendall Jenner’s Billie will give you “ride or die” advice. Some are a little more left field. Paris Hilton plays Amber (a character of a character), who will help you solve whodunits, and… Snoop Dogg is NOT helping you craft music or build hydroponic enterprises; he is a, um, “Dungeon Master.”
AI Studio pour entreprises : Cette plateforme permettra aux entreprises de créer des chatbots personnalisés pour échanger avec leurs followers et clients. Initialement disponible sur Messenger, cette fonctionnalité est destinée à améliorer les expériences de service client et à développer le commerce électronique.
Stickers IA : Une nouvelle fonctionnalité permettra de créer des « stickers génératifs » pour exprimer au mieux ses émotions dans les conversations de messagerie du groupe ;
Édition d'image : Deux nouvelles fonctionnalités d'édition d'image, nommées Restyle et Backdrop, permettront de transformer et de personnaliser des images uploadées, sur Instagram dans un premier temps.
En complément, il est à noter que la prochaine version du modèle d'IA, Llama 3, est prévue pour 2024. Enfin, Meta se la joue Midjourney avec un nouveau générateur d'images appelé Emu qui alimente les catalogues de sticker et les fonctionnalités d'édition d'image.
Enfin, Meta notamment à travers l’open source de son moteur d’IA, a fait de la sécurité un des axes de différenciation (on peut sourire sous cape), à travers des investissements dans le "red-teaming" pour veiller à la sécurité et limiter les réponses inappropriées de ses modèles d'IA.
Pour Meta, l'IA lui permet non seulement d’enrichir l'expérience utilisateur mais aussi de diversifier ses sources de revenus.
Les chatbots de célébrités pourraient peut être ouvrir un nouveau canal de monétisation? Cependant, la question de la rémunération des célébrités pour l'utilisation de leur image reste floue. Enfin, Meta semble vouloir anticiper les questions éthiques liées à l'IA en intégrant des mesures de sécurité et de transparence.
Les New “NORMALS” ? (jeu)
Chaque époque de l’internet a connu son acronyme pour désigner les acteurs dominants ou émergeants de son temps.
Les GAFAM bien sûr (devenu GAMAM avec le rebranding de Méta ?)
Les BATX montrant l’émergence de la Chine sur la scène tech : Baidu, Alibaba, Tencent et Xiami ;
les NATU pour les aspirants géants de la tech : Netflix, Air BnB, Tesla et Uber;
Qu’en sera-t’il pour les nouveaux acteurs de l’IA ?
Je propose donc les NORMALS pour :
👉 Nvidia: Les puces derrière le hardware de l'IA, le principal vendeur de pelles de la nouvelle ruée vers l’or ;
👉 OpenAI: le LLM le plus populaire ;
👉 Runaway: pas encore public, le modèle s’entraîne à révolutionner la vidéo en ligne
👉 Midjourney: la référence en matière de génération d’images;
👉 Anthropic: le challenger d’OpenAi avec son moteur Claude (vient de recevoir près de 4 Md$ d’investissemnts d’Amazon) ;
👉 Llama: le modèle d’IA de Meta en Open Source ;
👉 StableDiffusion: moins connu que Midjourney mais diablement puissant et qui a mis en place une API pour utiliser son service (difficile d’accès avec une installation sur Python).
Et vous quels sont vos acteurs IA qui méritent d’être acronymisés?
Recensée 🤖 : nouvelle édition du Comptoir IA
⌛️ : 1 min 53 sec
Y a-t-il une fatigue IA ? Est-ce que l’engouement du public ne va pas se lasser ?
A voir la foule qui se pressait mercredi soir dernier pour la 9ème édition du Comptoir IA, ces meet-ups lancés par Nicolas Guyon, la réponse est claire: absolument pas !
Comment se lasser :
1️⃣ Quand les annonces dans le domaine ne ralentissent pas :
Lancement de la première version de l'IA de Mistral AI, sobrement intitulé 7B (pour 7 billions, soit 7 milliards de datas);
ChatGPT devient multimodal : il peut écouter des sons, lire des photos et parler (et annonce prochainement une petite levée de 30 Md$ pour une nouvelle valo de 80-90 Md$);
Xavier Niel annonce une enveloppe de 200 M$ pour investir dans l'IA en France;
Deal entre OpenAI et Spotify qui va traduire ses (meilleurs) podcasts en multi-langue (avec les voix et les intonations des participants);
et aussi HeyGen avec la synchronisation labiale des traductions, Dall-e3, les progrès des robots Optimus de Tesla, ...
2️⃣ quand Thibaut De la Grand'rive fait une démo au débotté d'#AutoNews, un POC qui montre comment recréer le Petit Quotidien (le journal pour les 6-12 ans) en quelques minutes et quelques prompts, voire pourquoi pas demain générer une revue de presse sur mesure avec choix de ton du rédacteur… sans rédacteur;
3️⃣ quand Olivier Martinez sort deux secondes la tête de l'eau pour s'interroger sur la capacité de #ChatGPT à avoir des #idées propres :
Spoiler : avec Margaret Boden, il distingue trois créativités :
Exploratoire : à l'intérieur de frontières et limites de ce qui a déjà été créé;
Combinatoire à l'image de la cuisine fusion;
Transformationnelle où les règles du jeu sont piétinées et de nouvelles choses apparaissent;
Si sur les deux premières ChatGPT est très forte (non sans produire des déchets), la troisième reste encore difficile à atteindre sans ruptures induites par les humains.
4️⃣ Quand on débat de l'introduction des IA dans l'Education des enfants (décharger les enseignants, ex : sur la correction ou la création d'un avatar pour réciter des leçons pré-écrites, répondre aux questions de plusieurs groupes d'élèves en classe), avec des applications comme Quizlet qui reprend vos notes, fait le plan du cours et génère un quiz pour vérifier que les enseignements sont assimilés...
Certaines villes US ont d’ailleurs décidé d'interdire l'IA aux moins de 13 ans, d'autres l'ont interdite tout court.
5️⃣ Quand Laurent Daudet CEO de LightOn qui fait des LLMs depuis 10 ans vient raconter l'écriture de sa 1ère BD sur l'IA "Dream On" (Ed Flammarion) dessinée par Appuden, pour réfléchir à la place de l'IA dans notre société...
6️⃣ Quand enfin Laodis Menard d'Argil montre comment sa startup « package » des automatisations de différentes IA entre elles, pour créer au choix :
📓 un story board pour une vidéo youtube
🏠 des décorations d'intérieur à partir d'une photo
👶 ou encore un livre illustré pour enfant
Comme d'habitude, cette soirée était une mine d'or d'informations et d'inspirations, je ne peux que vous inciter à vous inscrire pour les prochaines éditions (s’il reste de la place).
Fructifié 🍏 : Microsoft mangera-t’il Apple ?
⌛️ : 1 min 50 sec
Microsoft peut-il supplanter Apple comme la plus grosse capitalisation boursière au monde (elle l’a déjà été) grâce au virage pris très tôt sur l’IA ?
Certains le pensent et The Economist fait un article pour étayer cette prédiction :
Ambitions technologiques
Son investissement massif dans OpenIA lui permet un avantage concurrentiel sur les autres acteurs qui ont préféré développer des intelligences maison, mais dont le déploiement vient heurter le “legacy business”.
Déploiements de Copilots
Microsoft a très rapidement mis de l’OpenAI dans Bing (sans trop faire encore bouger les parts de marché des moteurs de recherche) et par la suite introduit "Copilots” dans sa suite de logiciels Office. Ces assistants intelligents peuvent directement rédiger des documents, trier des courriels, résumer des fichiers et même créer des présentations PowerPoint. De plus, de nouveaux Copilots seront déployés pour le système d'exploitation Windows, ainsi que pour ses offres logicielles dans les ventes (Dynamics) et les RH.
Enjeux économiques
L'intégration de l'IA dans Microsoft 365 et Windows pourrait impacter le monde du travail de plus de 2 milliards d'utilisateurs. Cela pourrait également stimuler le business cloud de Microsoft, Azure. Microsoft envisage une augmentation de ses dépenses en capital de près de 40%, principalement pour soutenir ses ambitions en matière d'IA.
In effect AI offers Microsoft a tantalising chance to do something that has eluded it until now, and bring together all that it offers, argues Mark Moerdler of Bernstein, a broker. Teams, Microsoft’s video-conference service, might be more attractive to it managers than Zoom, a rival, if it features a Copilot that can sort through employees’ emails in Outlook and summon up information from their Word documents and PowerPoints. All this wizardry can also be channelled through Azure, further boosting Microsoft’s business.
Risques et défis
Le succès n'est cependant pas garanti. L’investissement en capital est conséquent :
Next year its capital spending is expected to jump by almost two-fifths, to about $40bn. That is a near-record 16% of the firm’s revenue and a higher share than any other tech giant save Meta.
Des erreurs et des lacunes dans la technologie d'IA sont régulièrement observées. Ce qui compte tenu de la cible professionnelle de Microsoft peut poser problème. Il faut circonvenir plusieurs problèmes :
la légalité des sources : s’assurer que ChatGPT n’enfreint les réglémentations de copyright;
la pertinence des réponses : pour cela il faut apprendre aux professionnels à ne pas trop abandonner l’indispensable relecture et correction de ces technologies.
le cloisonnement des informations : des notions de confidentialité sont nécessaires, même au sein de la même entreprise, il faudra que l’AI comprenne la criticité de certaines informations et adapte son niveau de réponse en fonction du grade du récipiendaire…
Par ailleurs, la concurrence s'intensifie, notamment avec Alphabet (Gemini devrait prochainement donner sa pleine mesure), Amazon (investissement dans Anthropic), Meta avec Llama 2 voire 3 ou encore l’outsider Tesla avec son robot Optimus dont on peut attendre beaucoup.
Submersible 📉 : Epic Games licencie
⌛️ : 35 secondes
On était si habitué à voir une croissance ininterrompue dans les jeux que l’annonce fait l’effet d’une douche froide : Fortnite va licencier 830 collaborateurs (16% des effectifs), céder BandCamp qu’il avait récemment acheté et se délester de SuperAwesome une solution d’édition de jeux children-safe, car selon le PDG du groupe: “For a while now, we’ve been spending way more money than we earn, investing in the next evolution of Epic and growing Fortnite as a metaverse-inspired ecosystem for creators.”
Cette vague de licenciements coïncide avec deux autres faits majeurs :
d’une part, l’augmentation du prix de la monnaie de Fortnite, le V-Bucks, entre 12 et 15% d’ici la fin du mois ;
d’autre part, d’une demande de réexamen de la plainte déposée par Epic Games pour réviser l’Apple Tax (un prélèvement de 30% du Store Apple à chaque achat au sein de Fortnite) au titre de la concurrence.
La partie n’est donc pas pliée…
Conférence Gaming (ESCP Alumni)
Pour vous mettre à la page du Gaming et du eSport, l’ESCP Alumni organise demain mardi 3 octobre à We Are, une conférence sur le sujet. Pour vous inscrire (avec le code ABOWRAPUP) et plus d’informations:
IA contribué :
ChatGPT a servi à synthétiser les articles et Midjourney a fabriqué les images sur les TVs commerciales et les NORMALS
1 GRP : 1% de la cible commerciale visée, ce qui a longtemps fait la prééminence de la pub TV était sa capacité à toucher instantanément plusieurs % de la cible des annonceurs.
Je propose « The Condensé ».
adjectif
1.
Qui contient beaucoup de matière sous un petit volume.
2.
Réduit à ses éléments essentiels.
Texte condensé.
Ça colle bien et j’imagine que les anglo saxons lettrés l’utilisent comme ils utilisent d’autres mots français pour briller en société :-)