Le Wrap Up de la semaine où la Tunisie a suspendu son Parlement (semaine du 26 juillet 2021)
Edition d'été : 2 bullet points et quelques liens intéressants
Mode vacances : activée.
Chers lecteurs, pendant la traditionnelle pause estivale le Wrap Up continue, mais de façon allégée. En vacances, on décroche et on se rabiboche. Vous trouverez pour les 4 prochaines semaines deux (ou trois) articles par semaine, histoire de ne pas perdre totalement le contact.
Beau mois d’août !
Au sommaire cette semaine dans le Wrap Up light :
Post-pub-ère 🤔 : Facebook réfléchit à son avenir non publicitaire
Ad Gloriam 📙 : la Nuit des Orateurs
Extatique 🎨 : Krøyer et l’Heure Bleue à Marmottan
Post-pub-ère 🤔 : Facebook réfléchit à son avenir non publicitaire
Pas de mal de publications ont commenté l’information selon laquelle Mark Zuckerberg aurait mandaté une équipe spéciale en interne pour investiguer les possibilités des métaverses (de plus en plus écrits “métavers” en français pour mimer le terme “univers” sans doute).
The Economist revient plus en profondeur sur les différents chemins que poursuit Mark Zuckerberg pour assurer le développement du groupe Facebook.
La firme affiche fin juillet un CA trimestriel en forte hausse à +56% à près de 29 milliards de dollars pour le trimestre1… c’est peu de dire que les les procès intentés à Facebook sur les fake news relayées sur la plateforme concernant le vaccin contre le Covid19 ou encore les accusations d’abus de position dominante sont peu opérantes à côté des habitudes des internautes d’y consommer du contenu et des annonceurs d’y faire la promotion de leurs produits.
Ce succès indéniable s’appuie sur les 2,9 milliards d’individus qui utilisent quotidiennement l’un des trois produits phares de la galaxie : Blue (le réseau Facebook), Instagram ou encore What’s App. La force de Facebook tient à l’efficacité de son ciblage publicitaire (qu’il monétise près de 8$ par utilisateur par trimestre).
Il est peu vraisemblable, malgré ses récriminations, que Facebook souffre véritablement de l’offensive d’Apple avec les changements de règle en termes de droit à la vie privée des utilisateurs d’iOS, ni d’éventuels changements législatifs introduits par les Démocrates.
Non la vraie crainte semble venir d’un nouveau réseau social ou de nouveaux usages qui détournent les utilisateurs de l’écosystème de Facebook. De nouvelles plates-formes tentent de se faire une place au soleil sans toutefois y parvenir : Discord, Clubhouse, Snap, Tiktok pour ne citer que les principales.
Mais Facebook ne reste pas inactif sur ce front : avec Bulletin (newsletters) ou le lancement des rooms audio, Facebook montre qu’il s’intéresse à la passion economy et à la capacité d’acteurs de monétiser leur publication directement auprès de leurs followers (en dehors de FB).
Second axe : le Commerce. Mark Zuckerberg lorgne depuis longtemps sur le succès d’un WeChat en Asie pour constituer une super-App autour de Facebook. Les réflexions autour du Diem (anciennement Libra, cryptomonnaie tentée par Facebook avant de soulever une bronca des Etats Souverains), ou de la fonctionnalité shopping dans Instagram en sont de beaux exemples, sans parler de la volonté de transformer What’s App en agent commercial conversationnel (malgré le manque de clarté autour de la transmission de données aux marques qui exigeaient une nouvelle acceptation des CGUs de la plateforme).
Il faut dire que si Facebook voit passer davantage de transactions, cela viendra nettement compenser le manque de tracking sur des univers fermés comme Apple.
Dernier axe : les métavers.
En 2014, Zuckerberg rachetait les casques de réalité virtuelle Oculus pour 2 milliards. Récemment la marque bleue aurait acquis BigBox VR, une plateforme très proche de Fortnite et qui ouvrirait la possibilité de se mouvoir dans le métavers de la plateforme. Ces mouvements visent à se positionner sur le segment du gaming dont nous soulignions la semaine prochaine de sa maturité en termes de secteur économique, mais pas seulement :
He doesn’t see the metaverse, which now has its own division within the firm, merely as a place to enjoy games or other immersive entertainment. Instead, he envisages it as a virtual space where people live and work, in keeping with a dream that geeks have harboured since 1992, when the term “metaverse” was coined by Neal Stephenson, a science-fiction author. In five years’ time, Mr Zuckerberg has said, he would like Facebook no longer to be seen primarily as a social-media company but as a metaverse company.
A noter que la production de contenus, en propre, ne semble toujours pas dans la roadmap de Facebook alors que les Apple, Amazon, bien sûr Netflix, se testent sur les contenus audiovisuels à coups de milliards de dollars.
Tout au plus, Facebook s’accroche au crédo d’aider les créateurs de contenus à vivre de leur art. Le problème que remonte très bien l’article du New York Times, c’est que Facebook arrive tardivement sur ce marché déjà en partie trusté par les Patreon, OnlyFans ou Substack, plateformes qui sont déjà nés avec la volonté d’une meilleure redistribution envers les artistes…
To lure the next generation of viral stars, it started throwing millions of dollars at top influencers so they would use its products. It tweaked its biggest apps to emulate its competitors. Last month, it hosted a “Creator Week” to celebrate influencers. Mark Zuckerberg, Facebook’s chief executive, also said that he wants to “build the best platform for millions of creators to make a living.
La course à la commission la plus basse2 ou à la subvention la plus haute pour ces différentes plates-formes est lancée : Snapchat a annoncé vouloir payer les influenceurs jusqu’à to $1 million a day pour poster sur sa plateforme… Par ailleurs, Twitter et Snapchat on introduit des mécanismes de tipping / de pourboire sur le modèle de Twitch.
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Ad Gloriam 📙 : la Nuit des Orateurs d’Hedi Kaddour
J’aime beaucoup Hedi Kaddour, c’est un auteur qui cumule le style et la culture pour vous peindre une époque et un lieu.
Après Waltenberg et la guerre froide en Europe, les Prépondérants et le Maroc colonial, il nous plonge dans la Rome Impériale sous le règne de Domitien au Ier siècle de notre ère.
Ici il ne se passe rien, hormis une traversée haletante allant du Viminal où sont les villas patriciennes à la Domus Augusti de l’Empereur en passant par les bas fonds du quartier du Subure. Il y a aussi l’expédition d’un détachement de la garde prétorienne qui arrive à la Curia Julia pour y saisir un Sénateur en pleine session du Sénat.
L’essentiel se passe dans le for intérieur des protagonistes : les chapitres se succèdent et offrent un éventail des acteurs de la Caput Mundi, Rome : ses délateurs, ses Sénateurs et leur soumission à l’Empereur (Deus et Dominus), le chambellan du Palais, la digne femme de Tacite, sénaeur et avocat, sa maîtresse de toujours Flavie, ...
Tout est extrêmement bien rendu : les mœurs de l’époque, les réflexions toutes politiques et philosophiques sur l’Empire au fait de sa puissance, sur la République incapable d’assurer la stabilité, le poids des mots dans la ville si politique où l’on se dispute les faveurs de Domitien tout puissant, la force des non dits.
On y est ! Les citations latines (et dont la traduction s’insère bien dans l’écriture de Kaddour) émaillent le texte et enrichissent davantage les descriptions et le rendu de l’atmosphère de la fin de la dynastie des Flaviens.
On a l’impression d’assister de temps en temps à un tour de force littéraire et la magie peine de temps en temps à nous garder en haleine dans un dénouement qu’on attend tragique.
Extatique 🎨 : Krøyer et l’Heure Bleue à Marmottan
Exposition de mise en jambe des vacances : le peintre danois « naturaliste » Peder Severin Krøyer donne le meilleur de lui-même dans les paysages de la plage de Skaden tout au nord du Danemark, où il peint initialement des scènes de genre avec dans leur environnement des pêcheurs, puis se détachant petit à petit, il peint les enfants et la vie de la colonie d’artistes qui vient peupler la presqu’île aux beaux jours.
La mer, la plage, les bains de minuit, la simplicité et l’enchanteresse heure bleue.
Exposition à voir au Musée Marmottan.
avec un résultat trimestriel de 10 Md€ !
Facebook a garanti que Bulletin ne prendrait pas de commission du tout jusqu’en 2023 !