Le Wrap Up de la semaine où la Chine a livré des armes à la Russie (semaine du 13 mars 2023)
⛵️ : Netflix change de cap pub - 🔊 : La musique en France en 2022 - 📰 : la presse artificiellement intelligente - 🎭 NFT : confiance et défiance - 🎬 : Les Fabelmans
Le Wrap Up est une newsletter hebdomadaire gratuite qui déniche 4 ou 5 actualités média, tech ou NFT, avec généralement une recommandation de sortie culturelle à la fin.
Si vous en appréciez le contenu, merci de la faire découvrir à une ou deux personnes de votre entourage :
Au sommaire de cette semaine :
Repositionné ⛵️ : Netflix pourrait internaliser sa stack publicitaire
Amplifié 🔊 : le SNEP livre les chiffres 2022 de la musique en France
Artificialisée 📰 : la presse dévoile des initiatives heureuses avec l’IA
⌛️ temps de lecture : 7 minutes 11 secondes
Repositionné ⛵️ : Netflix pourrait internaliser sa stack publicitaire
⌛️ temps de lecture : 52 secondes
Netflix a annoncé, nous dit Digiday, revoir sa stratégie publicitaire opérée par Microsoft et considère une internalisation.
Si Netflix décide de construire une solution publicitaire interne, cela pourrait prendre quelques mois le temps de compenser sa relative inexpérience en la matière et bien sûr nécessiter un investissement conséquent (en ressources humaines et financières). Cependant, à mesure que l’enjeu prend de l’importance, il apparaît que l’acteur leader du streaming souhaite une complète maîtrise de cette source croissante de revenus (1 Md$ attendu en 2024).
Le contrat initial avec Microsoft court sur les deux premières années et viendra à expiration en novembre 2024, ce qui laisse encore un peu de temps.
Le recrutement le mois dernier de Jon Whitticom, ancien CPO de FreeWheel (une entité du groupe Comcast) en tant que “advertising platform advisor” sera clé dans la décision de “make or buy” que le groupe devra prendre.
Les premiers pas de Netflix en matière publicitaire ont connu quelques cafouillages avec l’annonce d’un CPM aux US de 65$, par la suite les annonceurs ont demandé à ce que les calculs d’audience connaissent la même validation tierce que les audiences TV (Netflix avait entamé des discussions en ce sens avec Nielsen et le BARD au UK). Sur les aspects techniques, la durée de validité des campagnes et leurs mesures ont également fait l’objet de critiques admises lors du call aux analystes en début d’année.
Amplifié 🔊 : le SNEP livre les chiffres 2022 de la musique en France
⌛️ temps de lecture : 1 minute 26 secondes
Le SNEP (syndicat national des éditeurs phonographiques) vient de livrer son rapport d’activité 2022 pour la France et a fait un peu jasé.
D’abord un satisfecit contrasté :
la progression de 6,4% du CA de la musique enregistrée à près d’un milliard d’euros (920 M€), marquée par :
La barre symbolique des 100 milliards de streams audio a été franchie pour la première fois en France en 2022. Ce cap témoigne du développement de l’usage qui a doublé en 4 ans.
Les marges de progression sont encore importantes : seuls 4 Français sur 10 streament (gratuitement ou en payant).
Ce niveau peine à atteindre les niveaux des autres grands marchés de la musique : Alors qu’aux Etats-Unis, le nombre d’abonnements atteint un taux de pénétration de 29%. En France, ce chiffre reste largement inférieur à 18% à fin 2022.
Côté pratique, les consommateurs écoutent près de 17h par semaine, soit plus de 2h par jour.
Cependant, le tableau n’est pas tout rose : Les Echos pointent que les jeunes artistes ont, dans un univers de plus en plus concurrentiel, du mal à émerger.
« La dernière artiste en début de carrière à avoir dépassé le million d'albums en France, c'est Angèle, avec un album sorti en 2018 », confirme Olivier Nusse, le président d'Universal Music Group (UMG) en France… Les beaux succès des phénomènes du rap comme Jul ou Ninho restent jusqu'ici cantonnés au stade du disque de diamant (plus de 500 000 albums vendus ou équivalents).
Il est admis que pour dépasser le cap symbolique du million d'albums, il faut plaire à TOUS les publics, de 7 à 77 ans. La démultiplication des sorties d’albums dans le rap “éparpille” aussi les écoutes entre leurs différents opus.
Les maisons de disques ont aussi de moins en moins la main : sans aucune maîtrise des playlists ou des algos des plates-formes de streaming, avec une caisse de résonance des médias traditionnels radios, TV en décélération, un Youtube et un Tiktok qui favorisent l’émergence de nouveaux artistes du jour au lendemain mais pour une durée de vie courte, la capacité de faire connaître un artiste du plus grand nombre est pour le moins entravée (sans parler de l’effet des bulles de filtre).
Artificialisée 📰 : la presse dévoile des initiatives heureuses avec l’IA
⌛️ temps de lecture : 1 minute 7 secondes
Parmi les nombreuses présentations extrêmement riches du sommet de l’INMA (Intertional News Media Association) consacré début mars aux abonnements payants, celle sur les nouveaux use cases autour de l’IA s’est détachée : présentée par Tomas Bella, Chief Digital Officer du titre Dennik N slovaque, elle recense les outils dérivés de ChatGPT qui peuvent d’ores et déjà faire progresser les titres de presse : détecter les comportements d’abonnement susceptibles de se désabonner, les traductions, la podcastisation des articles, les résumés d’article bien sûr, sans oublier les illustrations, tout y passe. C’est ce dernier point qu’il s’apesentit.
Il illustre également pour être impartial, non sans humour, les ratés de l’IA pour ne pas céder à l’hystérie qui voudrait que la presse connaisse un sort analogue à celui de la sidérurgie européenne dans les années 70/80
BELLA souligne les cas où :
les illustrations fonctionnent : tout ce qui n’existe pas et qui cherche à marier des concepts nouveaux : “l’oignon le plus cher du monde”, la stylisation de choses existantes, le remplacement des banques d’image;
et ce qui ne fonctionne pas : lorsque des illustrations “humaines” occupent déjà le terrain du référentiel ou plus généralement le photo-réalisme, ou encore bien sûr des visages et personnalités connues.
Dans les best practices mises en avant, on retiendra aussi :
L’importance de la formation :
Donner à chacun un crédit d’utilisation de machine d’IA pour s’entraîner ;
Partager les bonnes pratiques dans un Slack ou une galerie partagée ou un google doc avec les exemples de prompt qui fonctionnent bien et leurs résultats ;
Se donner un temps d’adaptation au début car cela ne peut fonctionner bien du premier coup ;
Ménager les parties prenantes :
Les graphistes en identifiant des early adopters pour embarquer les équipes;
Rassurer les artistes en ne diminuant pas les commandes ou les prix des commandes, voire en cherchant à identifiant les premiers illustrateurs MidJourney qui se distinguent.
Contrastés 🎭 : les montagnes russes des NFTs
⌛️ temps de lecture : 2 minutes 45 secondes
Plusieurs nouvelles ont continué d’alimenter un tableau contrasté des NFTs cette dernière semaine.
Meta se retire des NFTs
La plus négative fut sans doute l’annonce par Meta de l’abandon de ses projets NFTs à destination de Facebook et d’Instagram. Cette annonce contraste avec les efforts répétés de Meta pour apparaître à la tête des groupes de la tech embrassant la révolution blockchain et les NFTs.
“We’re winding down digital collectibles (NFTs) for now to focus on other ways to support creators, people, and businesses,” Kasriel wrote in a Twitter thread.
Cette annonce traduit aussi les limites des exercices de contorsionniste du groupe pour se conformer aux pratiques décentralisées de la blockchain; en effet, l’économie Web3 semble par bien des égards plus favorable aux créateurs et donc moins favorables aux “intermédiaires”. Le groupe préférera donc développer des outils internes directement liés à l’utilisation de ses plates-formes :
A Meta spokesperson told TechCrunch that it is shifting its investments away from NFTs toward products like Meta Pay, as well as features that enable creators to earn money directly on Meta platforms, like its tipping feature called gifts. The company also said it is testing ways for creators to earn ad revenue on Reels.
Salesforce déploie des programmes de fid NFT pour ses clients
La plus positive par contraste fut l’annonce de Salesforce de Salesforce Web3, à savoir qu’elle allait intégrer dans sa panoplie d’outils à destination de ses clients corporate, des outils de fidélisation reposant sur les NFTs : les marques Crown Royal (whisky), Scotch & Soda (vêtements) et Mattel (jouets) auraient déjà “minté” des milliers de NFTs en testant cette fonctionnalité-pilote.
Le géant du CRM voit d’un très bon œil, dans un contexte de réduction de la place du cookie, l’accès à de la first party data avec le contenu des wallets des clients, appelé à devenir le “nouveau cookie”, tout en gommant autant que possible les termes techniques :
Mattel’s Hot Wheels NFT Garage Series consisted of 215,000 NFTs of digital cars, with some letting customers earn physical Hot Wheels products. Mattel sold out in 12 hours, it was a huge success… A lot of our brands want to pay the gas fees for the end consumer, they don’t want the consumer to even understand there are gas fees or need to know what that is !
L’Open d’Australie persiste et signe
Dans le rôle des persistants, l’Open d’Australie persiste et signe : la collection de NFTs remarquée l’an dernier quadrillait le court central en autant de NFTs que de cm2 et à l’aide de caméra, était capable de déterminer l’heureux propriétaire d’une parcelle de ce terrain allait recevoir le rebond lors de la balle de match. Le gagnant de la finale a pu ainsi bénéficier d’invitations pour le tournoi l’an prochain. L’Open compte mettre les bouchées doubles, notamment à travers son espace dans Decentraland.
For years, in abstract terms, crypto enthusiasts have theorized how NFTs could help traditional brands engage with customers. The Australian Open is now doing that… Owners of the Artballs can watch the players warm up on practice courts, get access to presale tickets and geek out on tennis content that no one else can see.
Audius veut permettre d’accéder à de la musique exclusive
Enfin parmi les nouveautés “mainstream” autour des NFTs, soulignons pour finir le fait que le streamer décentralisé, Audius, vient de permettre comme Spotify d’accéder à certains contenus exclusifs déblocables uniquement pour les holders du NFT de l’artiste qui se prêtent au jeu (“access B-sides, unreleased tracks and other special types of content.”)
Audius has been working away to integrate features to boost fan engagement over the past year. Last month the company upgraded its ongoing partnership with TikTok, allowing Audius users to integrate their favorite songs from the platform onto the social media application. In July, the company rolled out its tipping feature, allowing listeners to “tip” their favorite artists in the platform’s native AUDIO token.
Musique encore : la plateforme de musique indépendante électro Beatport a annoncé aussi le lancement de sa propre plateforme de NFT pour permettre à ses artistes d’élargir son offre de contenus à la vente sur la plateforme avec Beatport.io.
Starbucks vend 200 000 $ de NFTs de fidélité en 20 minutes
Nous nous étions déjà intéressés la semaine dernière aux premiers succès du programme de fidélité de Starbucks en NFT, cette semaine le groupe de coffee-shops a lancé sa première collection de NFT Sirène qui se sont écoulés pour 2 000 exemplaires en 20 minutes (prix de vente 100 USD).
Vus 🎬 : Les Fabelmans de Steven Spielberg
⌛️ temps de lecture : 52 secondes
Au délà de l’aspect artistique du film que j’ai pour ma part jugé très réussi et presque visionnable par toute la famille (je m’étais laissé abuser par la réputation familiale de Spielberg pour y traîner un enfant qui n’a pas énormément apprécié l’histoire de séparation), le site en ligne Ecran Libre revient sur la dure passe des “réalisateurs américains”.
Steven Spielberg vient de prendre aux Etats-Unis, deux fois de suite le bouillon avec le remake peu remarqué de West Side Story et à présent de Fabelmans.
Ces échecs tiendraient aussi de la méthode de distribution, qui consisterait, à l’ancienne presque, à ne sortir le film qu’en un nombre limité de copies (4 pour les Fabelmans!) pour favoriser le bouche à oreille et ainsi créer la demande et ouvrir les vannes par la suite (technique dite des limited series).
L’autre raison de l’échec américain serait liée à la faible poussée du weekend de Thanksgiving (date de la sortie US) pour l’ensemble des films d’auteurs prestigieux qui ont eu la mauvaise idée de sortir en une vague :
Bones and All, TÁR, Emmett Till - le Visage d'une révolution, Les Banshees d'Inisherin et The Fabelmans sont en effet tous sortis sur une période proche et ont dispersé leur public. Résultat, tout le monde s'est planté en Amérique.
Qu’on se rassure, le démarrage aurait bien pris en France et le Masque et la Plume a même, presque, unanimement aimé.
même si le vinyle continue de progresser à +13% à 89 M€ de CA, x2 en quatre ans! avec 65% des acheteurs qui ont moins de 35 ans, donc pas seulement un coup de nostalgie.
le streaming représente 98% des ventes numériques, le téléchargement conservant cette petite portion de 2%, soit environ 12 M€