Le Wrap Up de la semaine où Elisabeth Borne a été nommée Première Ministre (semaine du 16 mai 2022)
5 bullet points média, tech, NFT et une recommandation culturelle à la fin
Durée de lecture ⏳: 7 minutes 53 secondes
Certaines semaines sont plus tendues que d’autres, et à dire vrai, les forces m’ont manqué pour boucler l’édition la semaine dernière. Aussi je reprends ici le cours habituel de nos programmes média, tech, NFT et culturel:
Répliquées 👯♀️ : les fermes de contenu façon vidéo à la Jellysmack et le recours à l’IA
Rajeuni 👴🏻 : La littérature jeunesse dans le viseur des sociétés de production
Attablés 🍕: Les NFTs trouvent des cas d’usage dans la restauration
Exponentielle👨🎤 : la folle croissance de Tiktok
Vue 🖼 : l’exposition sur Albert Edelfelt, peintre finlandais et parisien
Répliquées 👯♀️ : les fermes de contenu façon vidéo à la Jellysmack et le recours à l’IA
Durée de lecture ⏳: 1 minute 7 secondes
Je reproduis ici de larges extraits de l’article très intéressant du Journal du Net au sujet du business model et de la façon de faire de la trop méconnue licorne française JellySmack:
"Nous détectons principalement des créateurs de chaînes Youtube qui commencent à marcher, et nous leur proposons d'adapter leurs contenus pour les diffuser sur Facebook, Instagram, Snapchat, TikTok, Twitter…", résume Thierry Bedos, CTO de Jellysmack.
Identification des contenus et des créateurs qui marchent :
La société recourt à l'IA dès la phase d'identification des créateurs. En capitalisant sur la reconnaissance d'image et le traitement automatique du langage, … elle utilise des algorithmes … pour catégoriser les vidéos, et en fonction de leur dynamique d'audience, repérer celles à fort potentiel.
Signature d’une exclusivité et d’un financement pour une mise à niveau de la qualité:
Partant de là, Jellysmack propose aux créateurs une offre de financement … en calculant les revenus de leurs catalogues sur les cinq prochaines années…
Propagation des vidéos sur les différents réseaux sociaux :
Ensuite, vient la phase d'adaptation des vidéos aux réseaux sociaux ciblés… Elle optimise le contenu initial en fonction des caractéristiques de chaque plateforme, en termes de player, de durée, de modes de consommation…
L’inévitable A/B testing :
Jellysmack produit plusieurs déclinaisons d'une même vidéo en vue de les éprouver sur un petit échantillon d'utilisateurs en mode A/B testing rapide… Des modèles qui se nourrissent d'une méga base de données bâtie par l'éditeur : elle fédère plus d'un milliard de vidéos publiques glanées sur plus de 10 millions de chaînes Youtube, et leurs chiffres d'audience publics associés.
Le modèle de partage de revenus avec les créateurs :
En bout de course, Jellysmack se rémunère via un partage de revenu publicitaire avec le créateur en fonction de la performance de la vidéo retenue.
🚀🚀 En 2022, je me suis fixé l’objectif, avec le Wrap Up, de dépasser les 1 000 abonnés. A fin mai, nous sommes actuellement à 679 au compteur).
Aidez-moi à dépasser les 700 en faisant découvrir à vos proches, amis ou collègues, en leur envoyant le lien ci-dessous:
Rajeunie 👴🏻 : La littérature jeunesse dans le viseur des sociétés d’entertainment
Durée de lecture ⏳: 1 minute 29 secondes
Dr. Seuss Enterprises est une entreprise privée qui gère les œuvres de Theodor Seuss Geisel, véritable institution de la littérature pour jeunes enfants aux US : numéro 1 des ventes en volume de livres, la marque vend plus d’exemplaires que n’importe quelle autre licence, aussi pour enfants que pour adultes.
L’entreprise serait en discussion avec différents banquiers en vue de travaux de valorisation, des travaux suscités par l’activité frénétique d’acquisitions dans le secteur.
Le rachat de la Roald Dahl Story Company par Netflix en septembre dernier pour environ 700 M$ a rallumé les vélléités pour les autres marques d’explorer les “options stratégiques”;
Comcast et Warner Bros. Discovery font figure de suspects habituels pour ce rachat :
Comcast en tant que propriétaire des parcs à thème de NBCUniversal trouverait une synergie industrielle à amplifier : le parc Islands of Adventure en Floride comprend déjà une zone dédiée appelée Seuss Landing, qui comprend des dizaines de manèges et d’attraction en rapport avec le chat emblématique de l’œuvre de Seuss;
Warner Animation Group a de son côté un partenariat avec Dr. Seuss Enterprises afin de produire des films reposant sur les personnages et les histoires de Seuss.
Les streamers ne sont pas en reste : Netflix a annoncé 5 films d’animation dans la même veine, en mars dernier et Amazon est en train d’organiser un concours de cuisine là aussi inspiré du chat dans un chapeau.
Les sociétés positionnées sur les actifs jeunesse ont le vent en poupe :
Moonbug Entertainment, une société digitale UK développée sur Youtube, dont le hit absolu est "CoComelon" s’est vendu pour 3 Md$ l’an dernier;
Alvin et les Chipmunks est en discussion avec les grandes plates-formes des streamers comme ViacomCBS.
Et en France ?
Bolloré fait main basse sur Hachette dont le très actif Hachette Jeunesse (on garde en mémoire le pari réussi autour de Paddington produit par StudioCanal, ou le rachat des Editions Albert René il y a quelques années détenant les droits d’Astérix le Gaulois).
Millimages continue son bout de chemin avec Roch Lerner (et Marina Narishkin) à sa tête (la licence coréenne Molang et Didou, ainsi qu’à travers une participation, le studio Amuse Animation qui produit des formats courts pour Youtube pour la petite enfance).
MediaWan avait racheté Method Animation, OnDigital (Miracolous) puis Magical Society (le Chat du Rabbin) en 2018 pour effectuer ses premiers pas dans l’animation.
Attablés 🍕: Les NFTs trouvent des cas d’usage dans la restauration
Durée de lecture ⏳: 45 secondes
On avait déjà parlé des Bored Apes déclinés comme marque de restaurant, mais l’article du Fooding s’intéresse aux différents cas d’usage des NFTs dans le secteur de la restauration.
Du all-you-can-eat à vie d’un restaurant italien succulent sur la Côté d’Azur, à la propriété d’une recette secrète, en passant par l’accès aux très “money can’t buy” tables de cuisinier, voire même un bar secret réservé aux porteurs de la card, les NFTs sont en train de faire l’objet d’une appropriation par les restaurateurs soucieux d’être à la pointe de l’innovation et de pouvoir servir la pointe de leurs clients les plus fans de leur art culinaire.
À New York d’ici 2023 devrait ouvrir Flyfish Club, le premier resto accessible uniquement aux détenteur·rice·s d’un NFT. Pour entrer, il faudra dégainer l’un des deux abonnements suivants : le « Flyfish » à 2,5 ETH (7 000 €), qui permettra d’accéder à la salle principale du resto, ou le « Flyfish Omakase », qui lui donnera accès à un espace limité à 14 membres VIP, doté de son propre chef japonais, et qui implique de débourser 4,25 ETH – soit environ 11 700 €
Exponentielle👨🎤 : la folle croissance de Tiktok
Durée de lecture ⏳: 3 minutes 11 secondes
On aurait pu s‘attendre à ce que le temps d’usage sur Tiktok soit légèrement impacté par la fin des confinements en 2021, or à l’inverse de la plupart de ses concurrents qui ont dû admettre que la fête était finie, le réseau chinois a fait preuve d’une arrogante croissante :
TikTok shot past Facebook’s time spent record in 2021, reaching 44 daily minutes per user that year. It surpassed Instagram as well. It passed YouTube worldwide, according to some reports. And it’s posed to best the app in the US this year, according to eMarketer.
La croissance du réseau de ByteDance est en train de casser les modèles de projection de croissance de la plupart des cabinets de conseil: elle provient d’une part très importante de son coeur de croissance (les Gen Z et les Millennials représentent 80% de sa base utilisateurs) mais les Gen X et autre Boomers sont en train de massivement télécharger l’app et présentent une aspiration identique à celle des plus jeunes.
Les mesures de contre-offensive de Youtube (Stories) ou de Meta (le format Reels) n’y changent rien1, et c’est même Tiktok qui vient sur les plates-bandes de Youtube en allongeant la durée de ses vidéos (voir ici), voire même de Netflix comme le souligne Scott Galloway dans son billet hebdomadaire :
TikTok bills itself as a social media company, and the app is disrupting Meta by virtue of usurping attention. But that’s not all it’s doing. You can like, comment, and share, but these features exist as leverage points for one thing: watching videos. TikTok is a streaming platform, and the testicles being kicked over and over by TikTok belong to another company, Netflix. Over the past four years, ByteDance (parent company of TikTok) has gone from half the revenue of the original gangster of streaming to double. Six months ago Netflix was worth more than $300 billion — today it’s at $80 billion. And at its last valuation event, ByteDance was valued at, wait for it … $360 billion.
Le Professeur de NYU met en avant que l’algorithme de Tiktok (en raison de la brièveté des vidéos également) permet de collecter un nombreux plus important de micro-signaux qui sont autant de prédicteurs importants de vos comportements, notamment de comportements d’achat.
L’autre force qui va avec Tiktok, est la capacité à distinguer et faire grandir des créateurs de vidéos aux quatre coins de la planète, pour un coût quasiment négligeable: 55% des utilisateurs créent des vidéos, soit 870 millions de personnes, soit près de 1000x le nombre de personnes qui travaillent dans l’industrie cinéma ou audiovisuelle…
Netflix alone will spend $17 billion. TikTok produces its content for almost nothing — the company’s payout to top creators is a rounding error, at $200 million per year.
La place qu’occupe le réseau social dans le paysage culturel et médiatique et politique commence d’ailleurs à inquiéter : dans un édito paru dans le New York Times la semaine passée, l’éditorialiste Ezra KLEIN souligne au moment où Musk souffle le chaud et le froid sur la reprise de Twitter, la perception grandissante dans le public de l’importance des réseaux sociaux pour structurer le débat politique dans les démocraties occidentales (et également dans les régimes autoritaires) :
The major social media platforms are, in some hard-to-define way, essential to modern life. Call them town squares. Call them infrastructure. They exist in some nether region between public utility and private concern… But its [Tiktok’s] growth is like nothing we’ve seen before. In 2021, it had more active users than Twitter, more U.S. watch minutes than YouTube, more app downloads than Facebook, more site visits than Google…
A few weeks ago, I gave a lecture at a Presbyterian college in South Carolina, and asked some of the students where they liked to get their news. Almost every one said TikTok.
L’auteur de l’édit, n’y va pas par quatre chemins : il fait aucune ambiguïté que le Parti Communiste Chinois saura maîtriser les PDGs des big tech chinoises qui n’agiraient pas dans l’intérêt du Parti. On avait moqué la prise de position de Donald Trump, mais même le plus démocrate des quotidiens nationaux américains reconnaît que la menace est sérieuse.
Au-delà de l’écran de fumée qui consiste à forcer le stockage des données sur le territoire américain pour les données des utilisateurs américains, le problème tient surtout à la capacité de clairement choisir les contenus auxquels vont être exposés les citoyens US.
Le Gouvernement chinois ne s’y est pas trompé puisqu’il a même interdit l’usage de Tiktok en Chine, lui préférant une app jumelle plus conforme au contrôle exigé du PCC.
TikTok’s billion users don’t think they’re looking at a Chinese government propaganda operation because, for the most part, they’re not. They’re watching makeup tutorials and recipes and lip sync videos and funny dances. But that would make it all the more powerful a propaganda outlet, if deployed. And because each TikTok feed is different, we have no real way of knowing what people are seeing. It would be trivially easy to use it to shape or distort public opinion, and to do so quietly, perhaps untraceably… On this, Donald Trump was right, and the Biden administration should finish what he started.
Vue 🖼 : l’exposition sur Albert Edelfelt, peintre finlandais et parisien
Durée de lecture ⏳: 53 secondes
Les Scandinaves ont le vent en poupe à Paris. Après une exposition sur l’âge de la peinture Danoise au Petit Palais et une autre exposition sur Peder Severin Kroyer à Marmottan l’an passé, c’est un peu plus au nord qu’on trouve le peintre finlandais Albert Edelfelt (1854-1905).
Une centaine d’œuvres exposée dans un petit espace (la grande salle au rez-de-chaussée est réservée à l’épicurien Boldini) permettent de retracer l’évolution de la carrière).
Edelfelt, comme beaucoup d’artistes, après un premier apprentissage en Finlande, entreprend un voyage à Paris pour lancer sa carrière et décide finalement de s’y installer. Après avoir été marqué par le grand genre de l’époque, la peinture historique, Edelfelt fera ses premiers essais mêlent impressionnisme et réalisme. Son portrait de Louis Pasteur dont il deviendra un proche, est salué au Salon de 1886 et lui apporte le succès.
Bien que résidant en France toute une partie de l’année, il continue de se rendre tous les étés en Finlande et s’inspirer fortement des paysages et traditions de son pays d’origine, contribuant à l’émergence et à la fortification d’une identité finlandaise propre.
L’exposition est dense et très belle, la virtuosité prend le pas par moments sur l’émotion, cela peut vous laisser indifférent bien que l’exécution en soit parfaite.
Facebook va baisser sur les moins de 25 ans aux Etats-Unis : en 2020, Facebook avait 31 millions de moins de 25, eMarketer prévoit que ce chiffre soit de 26,8.