Le Wrap Up de la semaine où le PSG a remporté la Champions' League (semaine du 26/05/2025)
💌 : Linkedating - 🤝 : NYT deale avec Alexa - 🐽 : Peppa Pig, l’icône multinationale du divertissement jeunesse - 🔮 : Benedict Evans et Mary Meeker prédisent l’IA - 👃 : Christian Dior à Granville
Au sommaire de cette semaine :
Acoquiné 🤝 : Quand le New York Times deale avec Alexa pour mieux poursuivre OpenAI
Intensive 🐽 : Peppa Pig, l’icône porcine devenue multinationale du divertissement
Papaux 🔮 : Benedict Evans et Mary Meeker livrent leur vision de l’IA
Humés 👃 : les jardins enchantés du Musée Christian Dior de Granville
⏳ Temps de lecture : 7 min 31 sec
Autopromo
Ce Mercredi, le 4 juin, j’aurais le plaisir de participer à Future of TV Ads, organisée par Minted, et d’y animer une table ronde sur la convergence des mesures d’audience.
Au programme : convergence des inventaires, activation data cross-canal, formats interactifs, mesures d’attention, retail media… Les acteurs principaux du marché partageront leur vision pour concilier performance, innovation et vie privée, dans un écosystème transformé par l’IA.
Si vous préférez écouter la version audio de cette newsletter, essayez le rendu de Google NotebookLM (cette semaine en 🇫🇷) :

Le Wrap Up Audio 🇫🇷 de la semaine où le PSG a remporté la Champions' League (semaine du 26/05/2025)
Inattendu 💌 : l’amour naît (aussi) sur LinkedIn
⏳ : 1 min 10 sec
Et si LinkedIn, le bac à sable des cols blans et terrain de chasse des infopreneurs, devenait le nouveau speed dating des cœurs solitaires ? C’est l’histoire inattendue que raconte Le Parisien cette semaine, où des profils professionnels se transforment subrepticement en profils sentimentaux.
Carine, lassée des applications de rencontres traditionnelles, laisse un commentaire sous un post d’un entrepreneur, qui se poursuit en un débat respectueux dans les messages privés (MP), et voilà que la conversation dévie vers des terrains plus personnels. « Tout est plus vrai », confie-t-elle au Parisien, soulignant la transparence offerte par les profils LinkedIn. (hum hum les serial entrepreneurs).
De son côté, Laurent, journaliste, contacte une professionnelle pour une interview. L’échange professionnel se mue en “coup de foudre”. Trois ans plus tard, ils sont toujours ensemble. Comme quoi, le sérieux de la surface de LinkedIn n’empêche pas les atomes crochus.
Une tendance qui interroge
Aurélie Jean, dans son ouvrage Le code a changé. Amour & sexualité au temps des algorithmes, explique que LinkedIn offre en fait, à travers le partage de contenus et les interactions, les mêmes opportunités de rencontres que les applications dédiées. Les algorithmes, en mettant en relation des profils similaires, facilitent donc des connexions inattendues.
Cependant, cette utilisation détournée de LinkedIn n’est pas sans poser problème. Des utilisatrices (et elles sont nombreuses) dénoncent des avances inappropriées, transformant le réseau en un espace parfois oppressant, légèrement masculiniste et toxique. Une étude américaine de 2023 révèle que 91 % des femmes ont reçu des messages déplacés sur la plateforme, poussant 74 % d’entre elles à limiter leur activité.
LinkedIn, le nouveau Tinder ?
Cette évolution soulève des questions sur les frontières entre vie professionnelle et personnelle. Si certains y trouvent l’amour, d’autres y voient une intrusion dans leur espace de travail.
LinkedIn, en tant que réseau professionnel, est-il prêt à endosser ce rôle de Cupidon moderne ?
Acoquiné 🤝 : Quand le New York Times deale avec Alexa pour mieux poursuivre OpenAI
⏳ : 1 min 19 sec
Après avoir attaqué OpenAI et Microsoft pour avoir siphonné ses articles sans bourse délier, le New York Times change de tempo… et de partenaire.
Le prestigieux quotidien annonce un accord de licence pluriannuel avec Amazon, permettant à la firme de Seattle d’utiliser ses contenus – de l’info brute sur la politique américaine à la recette du banana bread de son site NYT Cooking – dans ses produits dopés à l’IA. Oui, même Alexa va pouvoir vous réciter un article du Times en préparant le dîner.
Le virage stratégique
C’est une première pour le NYT : un deal spécifiquement pensé pour l’intelligence artificielle générative. Les termes financiers restent confidentiels, mais l’objectif est clair : faire payer pour du journalisme de qualité, même (et surtout) quand il sert à entraîner des modèles.
Une façon pour Meredith Kopit Levien, la PDG du groupe, de revendiquer à la fois la valeur de son contenu et la légitimité à le monnayer dans l’univers des IA.
À quoi servira ce contenu ?
Amazon indique qu’il va utiliser ces données pour :
Améliorer Alexa, son assistante vocale très présent dans les cuisines et salons
Nourrir ses propres modèles d’IA ;
Intégrer du contenu éditorial à ses interfaces utilisateurs ;
Le tout avec des liens vers le site du Times “quand c’est possible”.
Amazon, élève tardif mais studieux (mais riche)
Longtemps en retrait dans la course à l’IA, Amazon multiplie les efforts pour rattraper son retard :
330 M$ pour Adept, un des acteurs montants du secteur ;
Recrutement de pointures comme David Luan (ex-Google Brain) ou Pieter Abbeel (ex-OpenAI, UC Berkeley) ;
4 Md$ injectés dans Anthropic, un sérieux concurrent d’OpenAI.
🎯 L’objectif ? Construire une AGI (Artificial General Intelligence) maison, capable d’égaler un cerveau humain.
Pendant ce temps-là…
D’autres médias ont déjà franchi le pas : Axel Springer, Condé Nast, News Corp… et même The Washington Post, propriété (fun fact) de Jeff Bezos.
L’enjeu est autant économique que symbolique : rester dans la boucle de valeur, plutôt que de se contenter de contempler son contenu être digéré gratuitement par les géants de la tech.
Intensive 🐽 : Peppa Pig, l’icône porcine devenue multinationale du divertissement
⏳ : 1 min 23 sec
Naissance d’une fratrie, relance d’un empire
Peppa Pig, star planétaire des 3-6 ans, a désormais une petite sœur : Evie.
L’événement a été traité comme une naissance royale au Royaume-Uni : annonce en grande pompe à la télévision (sur Good Morning Britain), illumination des cheminées de Battersea en rose… et sortie cinéma ce week-end dans Peppa rencontre le bébé, projeté dans 2 600 salles dans le monde, dont 150 en France.
Une machine à cash bien huilée
Depuis ses débuts en 2004, Peppa Pig est devenue une franchise à 1,7 milliard de dollars, selon Hasbro, qui l’a acquise en 2019 pour 4 milliards de dollars : peluches, timbres collectors, parcs d’attractions, produits dérivés par milliers… La fange de Peppa s’est transformée en or. Et l’arrivée d’Evie promet de remettre un pièce dans la machine : chambre supplémentaire à la maison… et nouvelles gammes à la boutique.
Une audience porcine XXL avec quelques chiffres pour s’en rendre compte :
Diffusée dans 92 pays, traduite en 40 langues,
1,7 milliard d’heures de visionnage YouTube en 2024,
En France : 34-35% de part d’audience chez les 4-6 ans sur France 5,
Top 3 d’Okoo, avec 20 millions de vues annuelles,
Série jeunesse n°1 sur Netflix France.
Claire Heinrich, responsable jeunesse de France Télévisions, évoque dans les Echos, une série “joyeuse et rassurante”, centrée sur les petites bêtises et la cellule familiale – un miroir douillet pour les enfants et une valeur sûre pour les diffuseurs.
Un business à l’épreuve du temps
La longévité de Peppa Pig est surprenante mais couvée comme le lait sur le feu : si la série a été critiquée pour ses stéréotypes genrés, elle a aussi su évoluer : apparition d’un couple homoparental, et même… statut d’icône underground censurée en Chine. Un paradoxe de plus pour ce cochon rose : ultra-mainstream en surface, subtilement politique en profondeur (voire).
Un écran de fumée ?
Mais derrière les flaques de boue et les éclats de rire se cache un sujet moins mignon : l’addiction des enfants aux écrans. La sortie d’Evie n’y changera rien, bien au contraire. Peppa, avec ses airs de dessin animé gentil, alimente la grande machine attentionnelle des très jeunes, encore un sujet pour la Convention Citoyenne sur les temps de l’enfant…
Papaux 🔮 : Benedict Evans et Mary Meeker livrent leur vision AI






⏳ : 2 min 20 sec
Deux papes de l’analyse des médias et de la tech, Benedict Evans et la Reine d’internet Mary Meeker, viennent de produire chacun de leur côté, une somme sur la mutation rapide de notre système économique sous l’effet de l’accélération de recherche et de la diffusion des modèles d’intelligence artificielle générative.
Voici les points saillants pour vous donner envie de plonger dans ces deux visions aussi éclairantes qu’inquiétantes.
🧠 AI Eats The World, version Benedict Evans
1. Une disruption… qui ne ressemble pas aux précédentes
Evans commence par comparer l’IA aux vagues tech passées : PC, Internet, smartphone.
Mais il note une différence majeure : la commoditisation express des modèles, nourrie par un tsunami d’investissements et une FOMO collective des VCs. Le coût du million de tokens ($/MTOK) devient le nouveau baromètre, mais ChatGPT reste la seule marque à avoir percé auprès du grand public.
2. Des usages encore flous
Pourquoi les courbes d’utilisation baissent-elles (DAU/WAU) alors que les LLMs sont censés transformer nos vies ? (un point de divergence avec Meeker).
Evans avance un paradoxe : les cas d’usage sont clairs pour les pros, mais le déploiement réel peine à suivre. Trop d’interface, pas assez de produit ?
3. Des questions qui changent tout
Il ne croit pas à des “game changers” façon Uber, mais à des modifications profondes des comportements :
Est-ce qu’on peut changer l’interrogation ? le search nous obligeait encore à coder notre monde en questions, l’IA saisira notre monde et le modifiera en en nous connaissant.
Où vont aller les colossaux budgets de pub digital ?
Hollywood, retail, logistique : qui sera le plus bousculé ?
4. Le triomphe de ChatGPT
Evans reconnaît le coup de maître d’OpenAI :
👉 plus grand succès d’adoption instantanée de l’histoire tech moderne, devant même l’iPhone.
Et contrairement au Web 1.0, cette fois la mondialisation est simultanée.
👑 2024 Internet Trends par Mary Meeker
Mary Meeker signe son retour cinq ans après son dernier rapport, avec 352 slides de punchs bien sentis. Voici ce qui m’a le plus frappé :
1. Deux citations à encadrer :
“Like electricity and other general purpose technologies in the past, AI and cloud data centers represent the next stage of industrialization.” — Brad Smith, Vice Chair and President, Microsoft.
“It is different this time. We will make it up on volume, and we'll figure out how to monetize our users in the future.” — the three biggest danger statements in business
2. Des tendances étonnantes :
À San Francisco, les robo-taxis dépassent désormais les VTC en part de marché
13,5 % des utilisateurs de l’app mobile ChatGPT sont… en Inde. 2e marché mondial.
3. Le retour d’OpenAI
Comme Evans, elle martèle le succès historique de ChatGPT :
>18 min par jour de temps moyen (plus que Duolingo);
Déploiement global fulgurant;
Adoption massive chez les devs, les entreprises, les gouvernements.
4. Mais la messe n’est pas dite, il y a d’autres prétendants à la couronne :
Les agents autonomes et copilotes SaaS.
Les systèmes physiques autonomes intelligents (robo-taxis, drones, etc.), autrement de l’IA décentralisé dans les objets;
Les fantasmes de LLMs souverains (à croire avec précaution…).
5. Monétisation : la bataille commence
Les ARPU annuels (revenus par utilisateur) montrent qu’OpenAI a encore une marge de progression importante :
Alphabet : ~$63
Meta : ~$40
Spotify : ~$23
OpenAI : ~$15
Mais la montée pourrait se faire rapidement via :
Publicité ou réponses sponsorisées
Offre pro haut de gamme (le fameux palier à 10 000 $)
Écosystème d’applicatifs (cf. l’arrivée de Fidji Simo chez OpenAI, ex-Facebook et Instacart)
En résumé
L’IA générative est en train de refaçonner l’économie mondiale à grande vitesse, mais ses usages concrets et ses modèles économiques restent en construction.
Benedict Evans analyse le moment présent. Mary Meeker projette les dix prochaines années.


Humés 👃 : les jardins enchantés du Musée Christian Dior de Granville






⏳ : 59 sec
Le Musée Christian Dior de Granville célèbre les 120 ans de la naissance du couturier avec un retour aux racines, au sens propre : le jardin, obsession olfactive, refuge créatif, et source d’élégance florale depuis les débuts du petit Christian.
Vingt-quatre ans après l’exposition Dior côté jardins, la maison d’enfance de Dior réouvre ses coffres à souvenirs. Cette fois, la nature environnante de la villa des Rhumbs1 est relue par toute la galaxie Dior contemporaine (et toute sa puissance de feu marketing).
Un jardin = mille créations
Le jardin, chez Dior, ça n’est pas qu’un décor : c’est une “grille de lecture stylistique et sensorielle” (sic). On y brode des robes avec des imitations de pétales, des flacons sont lourdement embaumés des roses tremières du jardin, les silhouettes imitent les buissons sculptés. Une filiation qui n’est pas qu’un artifice de storytelling, mais qui se matérialise dans les pièces du maître montré au RDC.
Couturier ou parfumeur ?
Dior lui-même brouillait les pistes : « Je suis autant parfumeur que couturier. » Ce dialogue entre froufou et essences, entre jardin réel ou fantasmé de l’enfance et imagination de l’âge adulte, est le fil rouge de l’exposition. Grâce à des prêts, le parcours est une promenade à travers les archives d’une maison passée sous pavillon LVMH au moment du rachat de Boussac dans les années 1980, point de départ d’une expansion dans le monde entier.
A visiter en même temps que les jardins en fleur jusqu’au 2 octobre pur ceux qui auront la chance de respirer l'air marin de Granville.
Point culturel : les Rhumbs désignent les directions de la rose des vents, dont une des représentations trônait auparavant dans la véranda.