Le Wrap Up de la semaine de l'élection de Léon XIV (semaine du 5 mai 2025)
🔎 : le GEO plus important que le SEO? - 🦀 : le Zero Click Web menace internet - 🌱 : Fox News prévoit 500 M$ de CA hors TV - 🤑 : Netflix veut x2 sa valo d’ici 2030 - 🏰 : le Château de Versailles
Léon XIV, un nom de Pape qui rappelle Léon XIII resté dans les annales pour avoir été le Pape de la prise de conscience autour de la question sociale en pleine Révolution Industrielle, mais pas seulement dans une perspective passéiste, aussi d’après le très officiel communiqué du Vatican :
...j'ai choisi de prendre le nom de Léon XIV. Il y a plusieurs raisons à cela, mais principalement parce que le pape Léon XIII, dans son encyclique historique Rerum Novarum, a abordé la question sociale dans le contexte de la première grande révolution industrielle. Aujourd'hui, l'Église offre à tous le trésor de son enseignement social en réponse à une autre révolution industrielle : aux développements dans le domaine de l'intelligence artificielle qui posent de nouveaux défis pour la défense de la dignité humaine, de la justice et du travail.
Le premier Pape donc de l’ère de l’intelligence artificielle…
Au sommaire du Wrap Up de cette semaine :
Grand remplacé 🔎 : le Generative Engine Optimization (GEO) plus important que le SEO?
Diversifiée 🌱 : Fox News prévoit 500 M$ de revenus hors TV en 2025
Ambitieux 🤑 : Netflix veut doubler sa valorisation d’ici 2030
Grand Siècle 🏰 : le Château de Versailles à 20 minutes de Paris
⏳ Temps de lecture : 7 min 28 sec
Si vous préférez tester la version audio de cette newsletter, essayez le rendu de Google NotebookLM en 🇫🇷), l’algo continue d’évoluer et c’est désormais un style plus familié qui prend place, dites moi ce que vous en pensez:
Grand remplacé 🔎 : le Generative Engine Optimization (GEO) plus important que le SEO?
⏳ : 1 min 37 sec
Dans la jungle numérique, les règles du jeu viennent de changer : fini le bon vieux référencement SEO qui coûtait des millions pour grappiller des clics Google.
L’intelligence artificielle, avec ses résumés instantanés et ses réponses toutes prêtes, est en train de siphonner le trafic web.
La panique gagne les marketeurs digitaux, les agences SEO se rebaptisent en Generative Engine Optimization (GEO), et même les directeurs marketing les plus aguerris à “l’ancien monde” du SEO découvrent qu’ils parlent à des bots et non à des humains.
Prenons Mailchimp. Depuis que ChatGPT et consorts font le boulot d’explication à leur place, leur trafic généré par les newsletters s’érode. Le CEO a donc annoncé la couleur: ils ont de devenir une AI-first company décidé de parler machine : vitesse de chargement, microdonnées lisibles, structuration pensée pour les crawlers IA… tout est bon pour rester visible dans les réponses générées par les modèles. Selon leur responsable SEO, “Si on ne met pas à jour régulièrement ces éléments, on est foutus.” Bonne ambiance.
Chez les consultants de Bain, on observe un phénomène plus large : 40% des requêtes se terminent sans clic. Zéro clic, zéro visite, zéro conversion. Pourtant, 42% des utilisateurs de générative AI l’utilisent déjà pour des recommandations shopping (même si cette stat ne nous dit pas le pourcentage d’achat réalisé in fine via Chatbot IA).
L’avenir ne passera donc peut-être plus par Google, mais par le bouton “acheter” de ChatGPT, annoncé récemment par OpenAI ?
BackMarket, spécialiste de l’high tech reconditionné, voit déjà un boom de trafic IA : +470x depuis l’été dernier. Certes, ça ne représente encore que 0,2% de leur trafic total, mais ils veulent monter dans le train. Alors le ton des fiches produit est ajusté, les descriptions sont plus “conversationnelles”, devenant ainsi plus digestes pour LLMs : le web est en train de se “conversationnaliser”.
Mais restons lucides : avec un milliard de recherches hebdo sur ChatGPT contre… 5000 Mds (cinq mille milliards) par an pour Google, l’écart reste gigantesque.
Et la confiance ne suit pas encore : seuls 15% des consommateurs accepteraient de partager leurs infos bancaires avec une IA.
Alors quel parti prendre ? il faut optimiser pour les bots, réinventer les marques en langage naturel, et accepter que les sites deviennent des garde-manger à données pour des IA gloutonnes.
📉 CTR, ranking, average position ? Game over. La nouvelle métrique s’appellera sans doute “à quel point ChatGPT reflète votre image de marque”. Bonne chance pour A/B tester ça.
Voir l’article ci-dessous sur les conséquences économiques de cette aspiration des données.
Malin 🦀 : le Zero Click Web menace la pérennité d’internet
⏳ : 1 min 13 sec
Pour poursuivre sur le changement de paradigme énoncé ci-dessus, le Wall Street relaie le cri d’alerte de Matthew Prince, le patron de Cloudflare1, dans une récente intervention devant le think tank américain Council on Foreign Relations : l’économie du web s’effondre… et l’intelligence artificielle en est l’un des principaux agents destructeurs.
Pendant quinze ans, le moteur de toute nouvelle “session de surf” était le moteur de recherche. On produisait du contenu, Google le trouvait, le mettait en avant, et, en retour, offrait du trafic.
Ce modèle reposait sur un échange équitable : chaque page crawlée ou presque générait une visite (correction : le ratio semble plus proche de 2:1, mais bon c’est un détail) et donc potentiellement une monétisation via la publicité.
Aujourd’hui, ce ratio s’est effondré. Il faut désormais que Google indexe six pages pour qu’une seule fasse l’objet d’un clic. Et encore… C’était avant “AI Overviews” que Google teste actuellement2, et qui risquent de diviser ce trafic encore par deux.
Car la tendance lourde, c’est le “Zero-Click Internet” : des réponses directes dans Google, dans les IA, dans les réseaux sociaux, sans jamais quitter l’environnement d’origine.
Selon Prince, 75 % des requêtes sur Google trouvent désormais leur réponse sans qu’aucun clic ne soit nécessaire. Résultat : les créateurs de contenus travaillent de plus en plus pour... rien.
Et les IA n’arrangent rien. Elles aspirent à haute fréquence du contenu sur le web, le digèrent, le reformulent — parfois en le déformant — et le restituent sans attribution claire.
Sans rétribution non plus. Une situation intenable pour les médias et les sites indépendants, qui voient leur audience et leurs revenus fondre, pendant que les grands modèles de langage engrangent des milliards d’investissements (certes toujours à perte opérationnellement, enfin sauf pour Cédric O).
Cloudflare, dont les services sont utilisés par 20 à 30 % du web, est au cœur du problème. Prince le reconnaît : “Le modèle ne survivra pas si les réponses n’amènent plus jamais à la source.”
Diversifiée 🌱 : Fox News prévoit 500 M$ de revenus hors TV en 2025
⏳ : 1 min 29 sec
Dans un entretien accordé à Axios, Trey Gargano, VP en charge des revenus publicitaires chez Fox News Media, annonce une projection musclée : 500 M$ de revenus en 2025 issus de ses activités hors câble (donc pub + redevances).
Une performance qui ne doit rien à la chance : depuis 2018, le groupe s’est démultiplié en différentes marques et formats, capitalisant sur son image éditoriale et ses présentateurs stars pour séduire une audience singulièrement plus jeune et plus monétisable.
Le tournant a été amorcé en 2018 avec Suzanne Scott (CEO à l’époque), qui lance Fox Nation, une plateforme de streaming lifestyle “et patriote”, aujourd’hui forte de 2 à 2,5M d’abonnés.
Suivront :
Fox News International (2020), pour les expatriés;
Fox Weather (2021), version en streaming gratuite et pleine de publicités;
Fox News Books, une maison d’édition qui a déjà vendu 3 millions de livres en 14 titres, tous signés de talents maison (du genre « cooking & bible study »);
Des dizaines de podcasts gratuits avec pub intégrée, animés par les stars de ses émissions ;
L’angle ? Transformer chaque présentateur en micro-marque média, déclinable en série audio, émission exclusive ou ouvrage à succès.
Fox revendique une audience digitale 30 à 50 % plus jeune que celle de la TV linéaire. Une génération qui consomme autrement : sur mobile, en streaming, à la carte — et que Fox News Media a su capter via cette stratégie cross-plateforme désormais bien rodée.
Des résultats plutôt très encourageants : 200 nouveaux annonceurs recrutés depuis l’élection de 2020. Grâce à une approche packagée, la régie vend désormais des campagnes globales incluant vidéos premium, podcasts, événements (comme les “Patriot Awards” avec affichage local), voire placement de produits dans la matinale “Fox & Friends”.
Et les concurrents ?
CNN prépare (enfin) un service de streaming transversal (après l’échec retentissant de CNN+)
MSNBC organise des événements, mais n’a pas encore son “Netflix”;
CNBC+ vient tout juste de naître
Pendant ce temps, Fox transforme la nostalgie conservatrice en pleine ascension aux US en machine à cash digitale. Et prouve que l’avenir des médias d’opinion n’est peut-être pas dans le clash du prime time… mais aussi dans le contenu de niche, verticalisé, monétisé intelligemment.
À suivre : un pivot vers le commerce ? Pour l’instant, Fox se contente d’intégrations produits dans ses programmes TV. Mais Trey Gargano dans l’interview laisse entendre que ce n’est qu’un début.
Ambitieux 🤑 : Netflix veut doubler sa valorisation d’ici 2030
⏳ : 1 min 5 sec
À l’occasion de sa revue stratégique annuelle, on peut se dire que Netflix n’a rien perdu de son ambition : la firme de Los Gatos veut en toute simplicité d’ici 2030 atteindre :
rentrer dans le club très fermé des sociétés à 1 000 milliards de dollars de valorisation (vs. 400 Md$ actuellement)
doubler ses revenus (actuellement à un petit 39 Md$),
tripler son résultat opérationnel (à 30 Md$ visés)
et atteindre 410 millions d’abonnés (contre 301 M fin 2024).
Le streaming numéro un mondial récolte encore les fruits d’une stratégie extrêmement calibrée :
Fin du partage de comptes,
Montée des prix,
Explosion de la concurrence sur le front de la production de contenus,
Lancement d’une offre pub en 2022.
Cette approche porte ses fruits : 43% des nouveaux abonnés US en février 2025 ont opté pour l’offre avec pub.
Le chiffre d’affaires publicitaire mondial visé pour 2030 est de 9 Md$, contre une estimation de 2,15 Md$ en 2025 pour les seuls États-Unis (source : eMarketer).
Face à un marché nord-américain saturé, Netflix mise désormais sur l’expansion dans des zones à fort taux de pénétration Internet : Inde, Brésil et autres marchés émergents. L’objectif est d’y trouver une grosse partie des 110 millions de nouveaux abonnés attendus d’ici 2030.
La menace d’une récession américaine liée aux tarifs douaniers imposés par Trump pourrait peser sur le marché publicitaire. Mais selon les dirigeants, le streaming résiste mieux en période de crise : quand l’économie ralentit, on coupe les sorties ciné… pas les séries.
Côté pub, fini Microsoft : la plateforme déploie sa propre technologie publicitaire aux États-Unis dès ce mois-ci. Elle espère séduire désormais les marques grâce à un meilleur ciblage, une baisse des tarifs pub (plus compétitifs face à Hulu ou Disney+), et la montée du sport en direct sur la plateforme.
Grand Siècle 🏰 : le Château de Versailles à 20 minutes de Paris
⏳ : 53 sec
C’est une splendeur trop connue, trop médiatisée, et qui attire près de 9 m de visiteurs par an : le Château de Versailles.
Et pourtant, en Parisien, il est utile d’y retourner de temps à autre, car c’est tout simplement un pure joyau.
Je ne vous ferais pas l’affront de vous en rappeler l’histoire, les protagonistes ou les intrigues, son coût pharaonique ou sa symbolique absolutiste, mais j’ajouterais simplement une information pratique : le Château de Versailles est à une vingtaine de minutes de Paris en RER, et vous ne pourrez pas tout voir : les Grands Appartements du Roi et de la Reine (reliée par l’immanquable Galerie des Glaces), les Appartements des Mesdames de France (les filles de Louis XV), les Jardins, le Grand Trianon, le Petit Trianon (dont le récemment restauré Hameau de la Reine), le Grand Canal, le spectacle des Grandes Eaux, l’Opéra, la salle du Congrès (qui réunit Assemblée Nationale et Sénat lors des réformes constitutionnelles), bref, chaque pièce est sublime avec son lot de peintre de l’époque classique et néo-classique (les aménagements de Louis-Philippe avec sa belle galerie des Batailles pour rallier les Bonapartistes à son règne) .
Allez-y pour picniquer, pour flâner, pour naviguer sur le Grand Canal, pour courir dans le Parc et pour replonger dans notre glorieux passé monarchiste, ça vaut le détour.
une des plus grosses sociétés d’internet qui protègent et optimisent les sites internet contre les attaques malveillantes et leur rapidité de chargement.
En deux mots, Google répond directement à la question dans sa page de résultat en ayant bien sûr trouvé la réponse sur une page tierce. Google avait déjà commencé à piller Wikipedia de la sorte et avançait sur ce terrain depuis quelques temps. L’injection de l’IA dans la réponse à la question devient un game changer, car Gemini arrive à faire son miel de données non structurées tout en proposant des réponses pertinentes.
Combien de temps avant qu'on ait de la pub sur les comptes premium Netflix 😅? Je les vois bien commencer avec des pubs sur la page d'accueil et écran de pause et ensuite pre/post stream.