Le Wrap Up de la semaine de la dévastation de Mayotte par le cyclone Chido (semaine du 16 décembre 2024)
👔 : les médias veulent les cadres - 🎂 : 2 ans de comptoir IA - 👩⚖️ : Google condamné, les annonceurs et agences sans réaction - 🐭 : Disney+ sur Orange en France- 🙊 : le Trompe l'oeil à Marmottan
Pour donner pour la Croix Rouge qui vient en aide aux populations sinistrées c’est ici :
Au sommaire du Wrap Up de cette dernière semaine de l’année :
Recadré 👔 : pourquoi tous les médias d’info veulent les cadres
Offensif 🐭 : Disney+ se trouve un nouveau canal de diffusion en France
⏳ Temps de lecture : 5 min 39 sec
Si vous préférez tester la version audio de cette newsletter, essayez le rendu de la moulinette Google NotebookLM (cette semaine en 🇫🇷), les voix se sont un peu améliorées depuis la dernière fois :
Recadré 👔 : pourquoi tous les médias d’info veulent les cadres
⏳ : 1 min 53 sec
Tous les médias les veulent, qui ça ? Les Cadres !
Les médias se battent pour attirer l’attention de cette cible restreinte mais très lucrative. Semafor, start-up fondée en 2022, lance "The CEO Signal", une newsletter exclusive réservée aux dirigeants d’entreprises générant plus de 500 M$ de revenus annuels. Ce projet, soutenu par PwC, inclut également des événements haut de gamme comme le World Economy Summit.
Cette initiative s'inscrit dans une tendance plus large où des acteurs comme The Wall Street Journal, Axios, ou encore Fortune rivalisent pour capter l’attention des cadres dirigeants, aka les “C-levels”.
Ces publications misent sur des newsletters spécialisées et des événements en présentiel pour monétiser leur audience, dans un contexte où les revenus publicitaires sont à la peine. Les dirigeants de nos entreprises, submergés par les transformations rapides de leurs marchés, recherchent des contenus et stratégies sur-mesure pour “naviguer dans un monde VUCA” (et sont prêts à payer pour cela).
Axios par exemple développe des programmes d’adhésion, tels que "Communicators Pro", pour les responsables marketing et communication. De leur côté, des mastodontes comme Bloomberg et The New York Times (avec DealBook) offrent déjà des contenus très suivis par les leaders d’opinion. Pendant ce temps, des marques historiques comme Fortune diversifient leurs événements dans des villes secondaires et à l'international pour rester pertinentes auprès de cette lucrative niche de marché.
Le défi pour ces publications est d’aller au-delà de l’information brute pour offrir du contexte, des solutions pratiques et des opportunités de réseautage, voire même les fameux confidentiels (La Lettre de l’Expansion avait donné le “la” sur ce créneau en France). Cela reflète un revirement : après des années à privilégier la quantité, les médias se recentrent sur la qualité et l’influence, voyant dans les C-levels, justement un "micromarché" à fort potentiel.
Célébré 🎂 : 2 ans de comptoir IA
⏳ : 1 min 53 sec
Pour clore 2024 en beauté, le 20ème Comptoir IA a rassemblé curieux et experts autour d’un programme de fête. Retour sur cette soirée riche en échanges et perspectives :
0️⃣ Actu IA avec Nicolas
Freepik continue de grignoter des parts de marché, tandis que le concurrent, Whisk, de Google reste indisponible
Lancements publics de Grok et Aurora (les deux de Twitter, le premier étant un chatbot désinhibé et le second —rapidement retiré- un moteur de génération d’images) et premiers tests de Sora aux États-Unis -accessible via VPN.
Le CEO de Palantir fait des projections inquiétantes sur les conflits armés IA-driven et l’avantage décisif dont disposent les US
1️⃣ Florent Facq (Pimento)
Florent a présenté une IA créative pour préserver la cohérence stylistique des marques, notamment dans l’extension des banques d’images. Une solution assez bluffante mêlant créativité et technologie.
2️⃣ Jérôme Monceaux (Enchanted Tools)
Jérôme a captivé l’audience avec Miroki, un robot mobile se déplaçant sur une sphère, capable d’interagir, ce qui nous projettent en plein sur nos besoins futurs d’humains (pour les enfants hospitalisés, mais demain pour les Seniors esseulés), dans un contexte démographique fou d’ici 2040 (1 milliard de robots humanoïdes d’ici là.)
3️⃣ Tariq Krim
Un des OGs de la tech française (retrouvez son parcours ici) a livré sa vision de l’AGI et des interfaces de demain, insistant sur l'importance des enjeux démographiques, qu’il considère comme plus urgents que la crise climatique.
4️⃣ Julie Lavet (OpenAI)
Julie, employée numéro 1 d’OpenAI en France - avec une forte composante lobbying tout de même- a dévoilé des chiffres impressionnants : 300 M d’utilisateurs hebdomadaires d’OpenAI et environ 1 milliard de requêtes quotidiennes (un bon machine learning!). Elle a également présenté :
Le partenariat éducatif avec l’ESCP;
Une démo live du moteur de recherche ChatGPT, avec la fonctionnalité Canevas activée pour ajuster la taille des réponses en direct sur GPT, sans avoir toute la réponse à reformuler.
5️⃣ Stéphane Galienni
Stéphane a montré à travers différents projets, dont notamment Incognito Influencer comment l’IA permet de réinventer l’imaginaire créatif en mêlant mode, luxe et technologie.
Silencieuses 👩⚖️ : les pratiques anti-concurrentielles de Google n’effraient pas annonceurs et agences
⏳ Temps de lecture : 8 min 20 sec
Dans Mind Media, un long article sur Google : la firme est sous le feu des critiques pour ses pratiques anticoncurrentielles, mais marques et agences médias restent, constate l’article, relativement silencieuses face aux condamnations répétées, préférant éviter tout conflit direct.
Ces pratiques incluent des abus de position dominante dans la recherche en ligne, les technologies publicitaires et les comparateurs de prix, avec des amendes record, notamment en Europe (2,42 Md€ pour Google Shopping).
Malgré ces sanctions, les annonceurs et agences hésitent à réagir publiquement. La domination de Google, omniprésente à tous les niveaux de la chaîne publicitaire, rend difficile toute forme d’alternative (souvent la caractéristique d’un monopole). Les grands groupes entretiennent souvent des contrats globaux avantageux avec Google, compliquant également la critique ouverte.
Les annonceurs, parfois peu informés ou par désintérêt, peinent à comprendre l’impact réel de ces pratiques sur leurs propres dépenses publicitaires. Beaucoup tolèrent même des dysfonctionnements, considérant l’opacité généralisée du secteur comme un mal commun à l’écosystème numérique.
Pourtant, des voix appellent à plus de transparence et de concurrence. Certains annonceurs commencent à challenger Google en explorant des alternatives comme The Trade Desk. Cependant, les experts s’accordent à dire que seule une régulation extérieure, via un démantèlement ou des sanctions sévères, pourrait véritablement limiter l’emprise de Google.
En conclusion, la complexité technique et les enjeux commerciaux freinent les actions concertées contre Google, malgré des preuves croissantes de ses abus dans la publicité en ligne. Les espoirs reposent sur des régulations internationales pour rééquilibrer les forces du marché et offrir davantage de compétition aux annonceurs et agences.
Offensif 🐭 : Disney+ se trouve un nouveau canal de diffusion en France
Disney trouve un nouveau partenaire français en signant un accord stratégique avec Orange, quelques semaines après la fin de son contrat de distribution avec Canal+.
À partir du 2 janvier 2025, les clients de la TV d’Orange pourront profiter des chaînes Disney Channel et National Geographic, ainsi que des films Disney via le service de VOD, soit quatre mois après leur sortie en salle. Ce partenariat inclut également des conditions avantageuses pour souscrire au service Disney+.
Les films des studios Disney, Pixar, Marvel, Lucasfilm, 20th Century Studios et Searchlight Pictures seront disponibles dans cette fenêtre courte, incluant des blockbusters comme Vaiana 2 et Mufasa.
Cet accord représente une avancée significative pour Orange, qui entend renforcer son offre de divertissement premium.
Pour Disney, ce partenariat marque un coup stratégique en France, permettant au groupe de maintenir une fenêtre de diffusion rapide tout en respectant la chronologie des médias. Cette dernière avance qu’en l’absence d’un distributeur local, les films devraient attendre 17 mois avant d’être diffusés sur Disney+. En augmentant ses investissements dans le cinéma français, Disney pourrait réduire encore cette période à six mois, selon des négociations en cours (mais relativement tendues : les syndicats de producteur ont écrit à l’ARCOM pour se plaindre de la souris américaine).
Avec cet accord, Disney et Orange misent sur une stratégie gagnant-gagnant : renforcer la satisfaction des abonnés tout en maximisant l’accès des contenus Disney à un large public. La bataille pour la chronologie des médias en France reste cependant un enjeu clé pour Disney, dont les ambitions dans le streaming ne cessent de croître.
Leurré 🙊 : exposition sur le Trompe l’Oeil à Marmottan



Le musée Marmottan-Monet célèbre le trompe-l’œil, ce style artisitique fasciné par l’illusion, à travers une exposition dédiée intitulée : “Le trompe-l’œil, de 1520 à nos jours.”1
À la croisée de l’art, de l’histoire et de la perception visuelle, l’événement réunit plus de 80 œuvres issues de collections à travers l’Europe et les États-Unis.
Le trompe-l’œil, terme adopté par l’Académie française au XIXe siècle, plonge ses racines bien plus loin : Depuis le récit de Pline l’Ancien sur Zeuxis, ce peintre de l’Antiquité ayant trompé oiseaux et spectateurs avec ses raisins hyperréalistes (une toile en rappelle l’origine), ce genre pictural a évolué au fil des siècles en déjouant nos sens avec la tentative d’un réalisme exacerbé.
Les visiteurs pourront explorer ses multiples facettes : des vanités et trophées de chasse classiques aux applications décoratives sur mobilier et céramiques, en passant par des œuvres au message politique, notamment durant la Révolution française qui s’est montré friande de cette expression artisitique. L’exposition met également en lumière des variations modernes qui continuent de surprendre et d’interroger, sans s’aventurer dans les aventures contemporaines autour de l’art génératif.
Les grands maîtres du trompe-l’œil, tels que Louis-Léopold Boilly, Cornelis Norbertus Gijsbrechts, Jean-Baptiste Oudry et Michelangelo Pistoletto, côtoient des artistes modernes comme Daniel Spoerri et Henri Cadiou, dans un dialogue artistique intéressant. Chaque œuvre illustre un mélange de virtuosité et d’ingéniosité de la part des artistes, qu’il s’agisse de toiles, de panneaux ou de sculptures. Parmi les pièces phares, on retrouve des œuvres de collections spécialisées, comme celle du Musée Thyssen-Bornemisza de Madrid, Unterlinden de Colmar ou encore la National Gallery de Washington.
L’exposition ne se contente pas de surprendre (une bonne expo pour les vacances scolaires), elle invite aussi à réfléchir sur notre propre perception de la réalité et les pièges de nos sens.
Une dernière remarque : en ces temps de révolution industrielle, il est curieux que l’exposition, peut être bornée à un certain académisme, n’ait pas extrapolé le trompe- l’oeil à l’intelligence artificielle générative et ses avatars de création photographique ou vidéo.
jusqu’au 2 mars 2025