Le Wrap Up de la semaine où Macron a annoncé l'entrée de Marc Bloch au Panthéon (semaine du 18 novembre 2024)
🧱 : Minecraft en parc d’attractions - 💔 : Google sans Chrome - 🤯: Perplixity pubé - 👩🏼 : Paris Hilton un business à 50 M$ - 🖼️ : La Galerie Borghese parisienne
Il semblerait que les conseillers élyséens aient été bien inspirés d’écouter (entre autres) la chronique d’Anne Rosencher : Faisons entrer Marc Bloch au Panthéon
Au sommaire de cette semaine dans les médias et la tech
⏳ temps de lecture : 7 min 21 sec
Si vous préférez tester la version audio de cette newsletter, essayez le rendu de la moulinette Google NotebookLLM (cette semaine en 🇫🇷), le résultat est un peu moins fluide qu’en anglais mais plutôt de bonne facture, j’ai même l’impression que des tiers viennent intervenir :
Reconstruit 🧱 : Minecraft en parc d’attractions
⏳ : 1 min 03 sec
Le jeu vidéo culte Minecraft, avec ses blocs pixelisés et ses aventures sans fin, sort de l'écran pour investir les parcs d'attractions.
Dès 2026-2027, des attractions immersives sur ce thème ouvriront leurs portes aux États-Unis et au Royaume-Uni, fruits d’un partenariat inédit entre le studio Mojang, créateur de Minecraft, et Merlin Entertainments, géant britannique du divertissement.
Avec un budget de 85 M£ (environ 102 M€), ces nouveaux espaces promettent bien plus que des montagnes russes : hébergements, boutiques et restaurants viendront compléter l’immersion totale dans l'univers du jeu vidéo le plus vendu de l'histoire (300 millions d'exemplaires à fin 2023).
Pour Merlin, déjà gestionnaire de sites emblématiques comme le London Eye, les parcs Legoland ou encore les musées Madame Tussauds, cette collaboration marque une première incursion dans le monde du jeu vidéo et une volonté de rajeunir son public.
Le choix de Minecraft n’est pas anodin. Né en 2009 de l’imagination du Suédois Markus « Notch » Persson, ce jeu célèbre ses 15 ans avec une communauté de fans plutôt intergénérationnelle. En transformant son univers en attractions interactives, Merlin et Mojang misent sur une expérience qui séduira à la fois les nostalgiques et les nouvelles générations.
À terme, d'autres parcs à thème pourraient suivre à travers le monde. Cette alliance, soutenue par la famille Kristiansen (propriétaire de Lego et actionnaire de Merlin depuis 2019), confirme une tendance : l’hybridation entre jeu vidéo et divertissement physique. L’avenir du loisir semble plus que jamais prêt à brouiller les frontières entre réel et virtuel.
Scindable 💔 : Google pourrait être amputé de Chrome
⏳ : 2 min 31 sec
Le Département de la Justice (DOJ) des États-Unis envisage de demander à un juge d'antitrust de forcer Google à vendre son navigateur Chrome, selon Bloomberg.
Cette requête s'inscrit dans le cadre du procès en abus de position dominante à l’encontre de Google, affirmant que la firme a maintenu un monopole illégal sur les recherches en ligne. Chrome, le navigateur le plus utilisé au monde, est accusé de renforcer la domination de Google en favorisant ses autres produits, limitant ainsi les chances de la concurrence de conquérir des parts de marché.
Parmi les réquisitions du DOJ, il a fuité cette semaine plusieurs mesures pour freiner cette emprise, sans exiger toutefois la vente du système d’exploitation Android.
Parmi ces propositions, on trouve l'idée de :
Séparer Android de Google Search et Google Play, et d'imposer un partage accru d'informations avec les annonceurs. Ces derniers pourraient ainsi mieux contrôler la diffusion de leurs publicités;
de laisser les sites web limiter l’utilisation de leur contenu par les outils d’IA de l’entreprise;
interdire les contrats d'exclusivité qui ont alimenté le cœur des accusations contre Google (notamment avec Apple Safari).
Face à ces attaques, Lee-Anne Mulholland, VP des affaires réglementaires de Google, accuse le DOJ de poursuivre une « agenda radical » qui dépasserait les enjeux juridiques du procès.
En toile de fond, cette affaire symbolise la montée en puissance des régulations antitrust contre les géants de la tech. En poussant à la fragmentation de Google, le gouvernement américain semble vouloir redessiner les contours d’un secteur qui peine à faire place à une réelle concurrence. Cependant, la complexité des mesures envisagées – et les résistances prévisibles – rendent leur mise en œuvre incertaine.
Entre innovation et monopole, cette bataille illustre les tensions autour du pouvoir économique et technologique des géants comme Google. Un dossier à suivre de près pour comprendre jusqu’où l’État peut (ou veut) aller pour rééquilibrer le jeu.
Le temps semble compter car Trump n’a pas fait mystère de vouloir nommer, sous réserve de validation par le Congrès américain (encore que Trump a demandé à être exempté de cet examen de passage pour ses ouailles), Brendan Carr, ancien avocat chevronné des télécommunications qui a été nommé commissaire de la FCC par Trump en 2017, puis de nouveau par Biden en 2023.
Les plus sceptiques considèrent les critiques virulentes de Carr à l'égard de la “censure” et le fait qu’il commette un chapitre dans le fameux “projet 2025” sur la maîtrise des grandes technologies et la responsabilisation des médias comme un sombre présage d'une FCC ultra-conservatrice qui démantèlerait les droits des médias et ne s’attaquerait pas vraiment aux monopoles de la tech. Certains y voient un signe positif car l'objectif de Carr a toujours été de moins réguler les industries traditionnelles afin qu'elles puissent rivaliser avec les big tech.
Son agenda devrait tourner autour de 4 priorités en phase avec l’orientation de la nouvelle Administration Trump:
Consolidation : la FCC devrait permettre une plus grande consolidation des chaînes de télévision locales et des fournisseurs d’accès de haut débit.
Réglementations d'intérêt public : Carr s'est engagé à faire respecter « l'obligation d'intérêt public » des médias audiovisuels. Il a condamné la priorité donnée par la FCC à la diversité, à l'équité et à l'inclusion.
Neutralité du Net : Carr a été un ardent défenseur de l'abolition des réglementations sur la neutralité du Net, qui avait pour effet de ne pas permettre aux fournisseurs d’accès de différencier les paquets de données qui transitaient par leurs tuyaux, favorisant implicitement les gros acteurs techs, très gourmands de données (comme la vidéo!);
Subventions pour Musk : Il a plaidé pour que davantage de subventions fédérales soient accordées à Starlink d'Elon Musk dans le cadre de ses efforts visant à étendre l'accès au haut débit.
D’autres news dignes d’intérêt sur Google :
Médiamétrie déclare que Youtube n’est pas une chaîne de TV (et n’est pas donc pas soumis aux obligations d’un diffuseur);
On fête les 20 ans de Gmail, ce que cette naissance a changé à l’e-mail.
IAka 🤯: Perplixity inaugure la pub sur ses pages
J’inaugure ici une nouvelle rubrique qui aura vocation à être reconduite de semaine en semaine, le IAka : une sélection (humaine) des news de la semaine en IA qui mérite d’être souligné, noyés que nous sommes dans la masse d’informations sur cette révolution tech à laquelle nous assistons en direct.
⏳ : 1 min 49 sec
Le moteur de recherche alimenté par l’IA, Perplexity, introduit cette semaine une nouvelle forme de monétisation : la publicité (what took you so long?)
Aux États-Unis, les utilisateurs verront désormais des “questions sponsorisées”, comme “Comment utiliser LinkedIn pour optimiser ma recherche d’emploi ?”, placées à côté des réponses générées par l’IA et clairement étiquetées comme sponsorisées.
Cette initiative inclut des marques et agences partenaires telles qu’Indeed, Whole Foods ou encore Universal McCann.
Perplexity justifie ce choix par la nécessité de diversifier ses revenus. Selon l’entreprise, les abonnements seuls, via son offre premium Perplexity Pro (20 $ par mois ou 200 $ par an), ne suffisent pas à créer un modèle économique pérenne. La publicité devient ainsi une solution pour financer le partage de revenus avec ses partenaires éditeurs.
Perplexity assure que les réponses sponsorisées restent générées par l’IA, sans intervention des marques, et garantit que les données personnelles des utilisateurs ne seront pas partagées. L’entreprise s’engage également à préserver la précision et l’objectivité de ses réponses, en intégrant les publicités de manière “discrète et respectueuse”.
Cette décision s’inscrit dans un contexte où d’autres acteurs, comme OpenAI et Google, expérimentent également des formats publicitaires dans leurs outils d’IA. Perplexity se positionne comme une alternative haut de gamme à Google, visant un public éduqué et à revenu élevé. Cependant, certains analystes doutent de la capacité de Perplexity à rivaliser en termes d’échelle et de ciblage publicitaire.
La startup fait face à des défis juridiques qui pourraient refroidir les annonceurs. Elle a été accusée de plagiat par des éditeurs comme News Corp et le New York Post, qui dénoncent une “kleptocratie du contenu”. Malgré les ajustements apportés à sa manière de citer les sources, Perplexity reste sous pression. Dernièrement, le New York Times lui a adressé une mise en demeure.
Avec 100 M de requêtes par semaine, Perplexity cherche à accélérer sa monétisation, notamment pour consolider son attractivité auprès des investisseurs.
La société est en effet en passe de lever 500 millions de dollars, pour une valorisation de 9 milliards, mais reste largement dépendante de son unique offre d’abonnement. L’introduction de la publicité marque cependant un tournant stratégique pour répondre à ces enjeux financiers.
Les autres news du IAka :
La création audiovisuelle générative de la semaine : petit bijou qui montre enfin les possibilités offertes à des humains un peu créatifs du point de vue scénaristique :
L’illustration des nouvelles fonctionnalités IA de Spotify que nous évoquions la semaine dernière : des playlists créées par un prompt IA (text to playlist)
Artificialisée 👩🏼 : Paris Hilton, un business à 50 M$
⏳ : 1 min 19 sec
L'entreprise médiatique de Paris Hilton, 11:11 Media, connaît une ascension fulgurante malgré un contexte difficile pour le secteur.
Fondée en 2021, cette société prévoit un CA de 50 M$ en 2024, avec une marge bénéficiaire de plus de 50% !
La clé du succès ? Transformer Paris Hilton en une icône universelle et rentable, selon son cofondateur Bruce Gersh, qui compare l’entreprise à un futur "Disney", avec Hilton comme "Mickey Mouse".
11:11 Media s’est spécialisé dans le développement de franchises monétisées à travers les médias, le commerce et des partenariats de marque. Dernière initiative en date : la création de 11:11 Beauty, une joint-venture avec la firme d’informercials Guthy-Renker, centrée sur des produits de beauté et de bien-être inspirés par Hilton, qui en sera la directrice artistique et principale actionnaire.
La diversification est au cœur de la stratégie : en mai, la société a lancé une série numérique pour enfants, Paris & Pups, et elle multiplie les partenariats avec des plateformes modernes comme Roblox (via l’expérience "Slivingland") ou encore iHeartMedia pour des podcasts. En parallèle, elle investit dans plus de 20 startups axées sur le web3, l’IA et le gaming.
Le concept de "Sliving", mélange de "slaying" et "living", incarne l’esprit de la marque. Tout, des produits aux programmes d’impact social, vise à promouvoir ce mode de vie aspirationnel. Cette stratégie s’appuie sur une base de fans ultra-engagés et variée, alimentée par des contenus médiatiques reconnaissables, de la musique aux documentaires.
11:11 exploite aussi ses collaborations pour élargir son influence. Par exemple, la campagne pour le smartphone Motorola Razr a intégré des références à son album musical. Sa série Netflix, "Cooking With Paris", a permis de lancer une ligne d’ustensiles de cuisine vendue chez Walmart, projetée à 100 M$ d’ici 2025.
Enfin, l’expansion internationale figure parmi les priorités. Hilton, décrite comme "la princesse de l’Amérique", incarne une vision d’un style de vie américain “glamour” qui semble séduire au-delà des frontières.
En somme, 11:11 Media ne se contenterait pas d’exploiter la notoriété de Hilton : elle la transforme en une plateforme globale, diversifiée et extraordinairement lucrative.
Bellissima 🖼️ : La Galerie Borghese parisienne
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Le Musée Jacquemart-André rouvre ses portes avec une exposition ex-cep-tion-nelle dédiée à la Galerie Borghèse de Rome.
Une quarantaine de chefs-d’œuvre de la Renaissance et de la période baroque sont présentés à Paris, offrant une occasion unique d’admirer les œuvres entre autres du Caravage, de Rubens, Botticelli, Raphaël, Titien, Véronèse ou encore Bernin (ouf 😥).
La Galerie Borghèse, issue de la Villa Borghese à Rome, témoigne du génie collectionneur du cardinal Scipion Borghèse au début du XVIIe siècle. Ce mécène visionnaire, neveu du pape Paul V, avait transformé sa villa en un véritable musée avant l’heure, mêlant peintures modernes, sculptures et antiquités dans un cadre somptueux. Sa quête insatiable pour enrichir sa collection, quitte à pratiquer l’abus de pouvoir, l’emprisonnement ou l’extorsion, a donné naissance à l’une des plus prestigieuses collections d’art moderne de l’époque.
Bien que la famille Borghèse se soit séparée “à l’amiable” de plusieurs sculptures antiques lors des campagnes d’Italie menées par Napoléon Bonaparte au début du XIXe siècle et qu’elle ait cédé la villa à l’État italien en 1902, la Galerie Borghèse reste un joyau culturel et artistique de la ville éternelle.
À travers cette exposition, le Musée Jacquemart-André retrace l’histoire fascinante de cette collection et met en lumière les thématiques majeures explorées par les artistes de cette époque.
L’événement ne se limite pas aux figures emblématiques. Il rend hommage à des peintres moins célèbres mais tout aussi remarquables, comme Annibal Carrache, Guido Reni ou Le Cavalier d’Arpin (dont les oeuvres furent simplement confisquées par les Borghese à la suite d’une acquisition de possession d’armes à feu, plus ou moins étayée).
Même si les marbres sublimes du Bernin n’ont pas fait l’objet du voyage, les autres chefs-d’œuvre rarement prêtés hors d’Italie, constituent une expérience incontournable pour les amateurs d’art, entre merveille picturale et rétrospective historique.
Super 👍🏾 merci pour l’info! J’suis un nouvel abonné de États Unis! J’apprends le français.