Le Wrap Up de la semaine où Michel Barnier a été nommé premier ministre (semaine du 2 septembre 2024)
👲 : Facebook tente la carte ado - 👨🏫 : le Wall Street (Journal) devient Institute - ⛰ : Outdoor rachète MapMyFitness - 💎 : la mode défile à la TV - ꩜: Surréalisme à Beaubourg
Au sommaire de cette semaine :
⏳ Temps de lecture : 6 min 21 sec
Jeuniste 👲 : Facebook tente la carte ado
⏳ : 1 min 5 sec
Facebook ne veut pas vieillir (et mourir) : autrefois omniprésent dans la vie des adolescents, il semble aujourd'hui se débattre pour rester pertinent auprès des jeunes.
En 2014, 71% des adolescents américains utilisaient Facebook. En 2022, ce chiffre est tombé à 32%, et en 2023, à peine un point de plus, selon le Pew Research Center. Cette chute vertigineuse reflète le désintérêt croissant des jeunes générations, principalement ceux de la Gen Z, pour ce réseau autrefois incontournable.
Meta, la maison mère de la plateforme, tente désespérément de raviver l'intérêt des jeunes avec des initiatives comme le blog "Naviguer dans vos 20 ans avec Facebook". Le post promet d'accompagner les jeunes adultes dans leurs évolutions, qu'il s'agisse de déménager, trouver de nouveaux amis, ou même l'amour avec Facebook Dating.
Soyons lucides : combien de jeunes adultes lisent réellement le “blog” de Facebook? Probablement très peu. Et même s'ils le faisaient, cela suffirait-il à les ramener sur la plateforme ?
Facebook dispose néanmoins quelques atouts surprenants : Marketplace est devenu en quelques années le Craigslist des jeunes, grâce à sa popularité pour les achats d'occasion. Un avantage de taille : l'identité des vendeurs est connu, contrairement à Craigslist ou eBay où l'on fait affaire avec des inconnus via des adresses e-mail anonymes. Mais là encore, la concurrence guette : l'application Fizz de messages anonymes pour ados, a récemment lancé sa propre marketplace.
En bref, alors que Facebook tente de se redéfinir comme un hub "underground" pour la Gen Z, on a un peu du mal à y croire.
L'histoire nous montre pourtant des retournements improbables : Abercrombie & Fitch, autre star des années 2000, est en train de réussir son comeback. Alors, qui sait? Peut-être que Facebook retrouvera un jour son éclat d'antan. Mais pour l'instant, il semble plus démodé qu'autre chose.
Eduqué 👨🏫 : le Wall Street (Journal) devient Institute
⏳ : 1 min 10 sec
Dow Jones vient d’annoncer la création d'une nouvelle branche commerciale : le Dow Jones Leadership Institute.
Cette initiative vise à fournir aux cadres dirigeants des services de formation, de coaching, ainsi que des données et analyses en temps réel, le tout soutenu par des échanges entre pairs. Aux commandes de ce projet ambitieux, on retrouve Alan Murray, un vétéran du Wall Street Journal et ex-CEO de Fortune Media.
Sous la direction d'Almar Latour, CEO de Dow Jones depuis quatre ans, l'entreprise a doublé son nombre d'abonnements numériques, notamment via ses célèbres publications comme le Wall Street Journal ou le magazine Barron’s.
Latour espère désormais consolider cette base en créant un réseau solide parmi ses lecteurs appartenant aux sphères dirigeantes. Et c’est ici que le Leadership Institute entre en jeu.
Alan Murray, qui portera le titre de président du Dow Jones Leadership Institute, lancera officiellement cette nouvelle division en 2025. Cependant, dès maintenant, il prend la direction des services de formation aux dirigeants existants, qui incluent déjà divers offres de consulting aux PDG, directeurs financiers, responsables de la conformité et autres directeurs marketing.
Le but ? Élargir ces services à de nouveaux secteurs des comités de direction, comme les DRH ou CTO. Ce projet n’est pas un simple coup d’essai ; il s’inscrit dans la volonté de Dow Jones de devenir une référence incontournable pour les leaders économiques, bien au-delà de l’offre classique d’abonnements à des journaux de qualité.
En France, Les Echos possèdent depuis plusieurs années une branche “Solutions” destinée aux entreprises avec offres de formation et organisation de salons (notamment Go Entrepreneur), qui avait été marqué par le rachat de Net Explo un “observatoire de l'innovation digitale”.
Plus proche du WSJ, The Economist avait aussi lancé une offre en 2022, au sortir de la crise du Covid, pour des formation en ligne, donc on a du mal à voir le succès (ou l’insuccès).
GPS ⛰ : la presse Outdoor US rachète une app de sports
⏳ : 1 min 18 sec
Dans un mouvement chargé de symbolisme personnel, Robin Thurston, le PDG du groupe média de presse Outside, a repris les rênes de MapMyFitness, une suite d’applications de suivi sportif qu'il avait fondée en 2007 et vendue à la marque de fitness Under Armour pour 150 M$ en 2013.
Aujourd’hui, avec cette acquisition, Outside intègre à son écosystème les applications MapMyRun, MapMyRide, et MapMyWalk. Ce retour aux sources pour Thurston est de son propre aveu, “un peu surréaliste” mais surtout excitant, car il s'agit de renforcer une plateforme numérique déjà bien établie avec plus de 20 M d’utilisateurs inscrits et 830K abonnés payants.
Avec ce rachat, Outside s’assure un flux massif de nouveaux lecteurs potentiels : plus de 80 M de comptes enregistrés sur MapMyFitness. Cet ajout va permettre à Outside d’accéder une base de données pour alimenter ses offres publicitaires et renforcer sa position sur le marché des activités de plein air. Outside, qui possède déjà des titres tels que Yoga Journal, SKI et Backpacker, renforce le portefeuille technologique de l’ensemble de ces titres.
Dans sa stratégie de diversification, Outside avait lancé une plateforme numérique qui mélangeait déjà contenu médiatique et services, permettant aux utilisateurs de suivre et partager leurs activités sportives. Thurston mise sur l’agrégation de services autour de toutes les activités de plein air, un domaine qu’il considère comme fragmenté, et où il entrevoit des opportunités de croissance.
Fondée en 2021 après l’acquisition de plusieurs entreprises par Pocket Outdoor Media, Outside a levé plusieurs centaines de millions de dollars pour accélérer son développement.
Bien que la société n’ait jamais divulgué sa valorisation, elle compte aujourd’hui 400 employés et espère générer un CA supérieur à 100 M$ cette année. En 2022, l’entreprise avait toutefois réduit son personnel de 15% pour ajuster sa structure de coûts après de (trop?) nombreuses acquisitions.
Alors que l'intérêt pour l'actualité politique diminue, Outside tire parti de l’engouement croissant pour le contenu lié au sport et aux loisirs de plein air. Thurston y voit un espace où les marques peuvent s'engager sans être perturbées par le “bruit” des controverses médiatiques.
Luxuriant 💎 : la mode défile à la TV
⏳ : 1 min 29 sec
La mode a récemment fait de notables incursions dans les programmes TV, s'imposant dans certaines des séries les plus populaires du moment.
Alors que les défilés de Fashion Week captivent les spectateurs dans les grandes capitales de la mode, le petit écran fait désormais la part belle aux créateurs légendaires, comme le montre l'émergence de séries telles que “Becoming Karl Lagerfeld” sur Disney+ ou “The New Look” sur Apple TV+, qui explorent la vie de ces couturiers emblématiques (la seconde fait référence au style que créa Christian Dior).
Ces shows nous plongent dans les coulisses de maisons prestigieuses comme Chanel, Balenciaga et Dior, où la tension dramatique des histoires personnelles et les rivalités créatives s'entremêlent.
Pourquoi cette fascination soudaine pour la mode à la télévision ? s’interroge The Economist :
Tout d'abord, la mode, avec son univers de glamour, de compétition et d'excentricité, offre un terreau fertile pour des récits visuellement spectaculaires et émotionnellement intenses. Les grands couturiers comme Balenciaga ou Dior ne se contentent pas de créer des vêtements : ils façonnent des sculptures, des œuvres d'art éphémères qui reflètent les aspirations, les vanités et les transformations des êtres qui les portent. La mode devient ainsi un personnage à part entière dans ces récits, jouant sur les mêmes codes visuels que le cinéma et la télévision.
Mais ce n'est pas tout: les grandes maisons de couture, autrefois réticentes à se prêter au jeu médiatique, s'impliquent de plus en plus dans la production de ces contenus, contrôlant ainsi leur image et leur narration.
Les séries comme “Cristóbal Balenciaga” ou “The New Look” ont bénéficié d'un accès privilégié aux archives des maisons de mode, garantissant ainsi une représentation fidèle des créations.
Ce phénomène va encore plus loin : des marques comme Saint Laurent ou LVMH créent aujourd'hui leurs propres studios de production, fusionnant ainsi publicité et divertissement (Le Wrap Up en avait parlé ici).
Dans un monde où le contenu et les marques se confondent de plus en plus, cette tendance reflète un changement profond dans la manière dont les marques de luxe communiquent avec leur public.
Finies les campagnes traditionnelles dans les magazines : désormais, c'est à travers des séries télévisées et des films que les maisons de couture séduisent leur audience, alliant storytelling et marketing dans un mélange savamment orchestré.
Reste à voir si cette formule, aujourd'hui au sommet, ne passera pas à son tour, de mode.
Long ꩜: exposition monstre sur le Surréalisme
⏳ : 1 min 4 sec
Le surréalisme, l’un des principaux mouvements artistiques du XXème siècle, retrouve les honneurs du Centre Beaubourg avec cette nouvelle exposition tentaculaire, la première depuis 2002 et avant la fermeture pour travaux du Centre.
Ainsi se dévoilent peintures, dessins, films, photographies et documents littéraires pour illustrer la richesse de ce mouvement volontiers révolutionnaire (les prises de position anticolonialistes et admirateurs de la révolution bolchévique sont rappelés au cours de l’exposition).
On y retrouve les œuvres des grands noms qui ont marqué ce courant, comme Salvador Dalí, René Magritte, Giorgio de Chirico, Max Ernst ou encore Joan Miró. Mais, l’exposition met également en lumière des figures féminines du mouvement, souvent reléguées au second plan par l’historiographie mais qui fut volontiers égalitariste de son vivant telles que Leonora Carrington ou Dora Maar.
Le parcours est à la fois chronologique et thématique, structuré autour de 14 chapitres qui explorent les différentes inspirations du surréalisme. Des écrivains comme Lautréamont, Lewis Carroll ou encore le marquis de Sade y sont évoqués pour leur influence sur l’imaginaire des surréalistes, tout comme des concepts poétiques clés : l’artiste-médium, le rêve, la pierre philosophale ou la forêt. Autant de symboles qui ont nourri les visions oniriques et souvent subversives de ce mouvement.
Au centre de l'exposition (et par là où l’on commence) trône un « tambour », pièce maîtresse renfermant le manuscrit original du célèbre Manifeste du surréalisme, prêté par la BNF. Le document, essentiel à la compréhension des idéaux du mouvement, est sublimé par une projection multimédia, qui offre au visiteur une plongée dans la genèse de ce texte fondateur, ainsi qu’une réflexion sur son sens profond dans la volonté d’explorer la réalité à la lumière des songes.
A faire (sans doute en plusieurs fois).
J'apprécie de voir comment tu traites le sujet Facebook. Les prochains montreront si les efforts envers la Z gen sont suffisants... Belle semaine et merci pour cette news à la fois "tech & claire" 😉
J'étais prête à dire que Facebook ne sera jamais la destination des Gens Z mais tu as un super bon point avec marketplace. Il y a aussi pas mal de jeunes qui trouvent des colocs sur les groupes Facebook maintenant. Je pense que si ils se focus sur ça et peut être une intégration plus poussée avec Instagram, on pourrait voir un comeback de Facebook. Par contre leur blog... Je savais même pas qu'ils avaient un blog 😅