Le Wrap Up "light" de la semaine où Kamala Harris a été investie par les Démocrates (semaine du 29 juillet 2024)
👯 : un droit à son avatar numérique - ➕ : Canal en remontre à TF1 - Vu 📸 : Mary Ellen Mark à Arles
Rythme estival oblige, l’activité de cette newsletter est légèrement réduite : je vous propose de retrouver deux bullet points et une recommandation culturelle pour animer vos studieuses heures au bord de la piscine, de la plage ou lac. Bel été !
Au sommaire de cette semaine :
Copié copié 👯 : un droit à son avatar numérique
Copié collé et plus ➕ : Canal en remontre à TF1
Vu 📸 : Mary Ellen Mark à Arles
Copié copié 👯 : un droit à son avatar numérique
L'article de Ars Technica aborde une nouvelle législation en cours d’examen par des sénateurs américains, intitulée le "NO FAKES Act" (Nurture Originals, Foster Art, and Keep Entertainment Safe Act).
Ce projet de loi vise à protéger les individus contre les répliques numériques non autorisées de leur voix ou de leur image, générées par des technologies d'intelligence artificielle (IA).
Avec la montée en puissance de l'IA générative ces dernières années, la création de répliques numériques non intentionnelles de personnes, qu'il s'agisse de voix, d'images ou de vidéos, est devenue grandement facilitée.
Ces répliques, aussi appelées "deepfakes", posent de sérieux problèmes d'usurpation et de désinformation, comme l'illustrent divers incidents médiatiques récents impliquant des célébrités ou des figures politiques.
Le NO FAKES Act propose ainsi de créer un "droit de réplication numérique", qui donnerait aux individus un contrôle exclusif sur l'utilisation de leur voix ou de leur image dans des répliques numériques.
Ce droit serait transmissible après la mort, et pourrait durer jusqu'à 70 ans post-mortem si activement utilisé.
Cette législation serait appliquée aux individus et aux entreprises responsables de la création, l'hébergement ou la diffusion de ces répliques non autorisées, y compris celles générées par des IA.
Pour éviter de restreindre la liberté d'expression, le projet de loi prévoit tout de même des exceptions pour les œuvres documentaires, biographiques, ainsi que les contenus créés à des fins de commentaire, critique ou parodie.
On comprend que le diable est dans les détails et que cette dernière distinction pourrait rendre l'application de la loi complexe et sujette à de nombreuses interprétations juridiques.
Le NO FAKES Act a reçu, comme on peut l’imaginer, un large soutien de l'industrie du divertissement, des syndicats d’acteurs ou des entreprises telles que Disney et Warner Music Group, jamais en reste pour défendre les nouveaux usages des propriétés intellectuelles dont elles font leur miel.
Des entreprises technologiques, dont OpenAI, soutiennent également cette législation, voyant en elle un moyen de protéger les artistes et les créateurs contre l'usurpation numérique (et peut-être de limiter l’exposition de leur responsabilité).
A suivre…
Copié collé et plus ➕ : Canal en remontre à TF1
Canal+ attaque TF1 en justice pour l'utilisation de la marque « TF1+ », la plateforme de streaming (re)lancée en janvier 2024, remplaçant MyTF1.
Canal+ accuse TF1 de contrefaçon, de concurrence déloyale et de parasitisme, notamment en raison de l'utilisation du symbole « + », marque déposée par Canal+ en 2009.
Cette initiative n'est pas une première pour Canal+, qui avait déjà tenté de s'opposer à l'enregistrement de la marque « Disney+ » en 2019.
Cependant, l'INPI avait alors jugé qu'il n'y avait pas de risque de confusion entre les deux marques, malgré des similarités dans l'usage du symbole « + ».
Canal+ réclame cette fois-ci 57 M€ (le chiffre est précis) de dommages et intérêts à TF1, une somme rondelette. La décision judiciaire n’est pas attendue avant plusieurs mois, laissant les relations entre les deux géants de l’audiovisuel en suspens.
Ce litige met en lumière la complexité des relations dans l’industrie des médias, où les collaborations et les conflits juridiques se côtoient fréquemment.
Pour revenir sur l’exemple précédent : en 2019, Canal+ et Disney+ avaient finalement conclu un accord de distribution après la tentative avortée de blocage de la marque par Canal+.
Plus récemment, en juin 2023, TF1 et Disney+ ont annoncé une collaboration pour la production de la série *Ghosts*, qui sera diffusée sur les deux plateformes. Malgré la situation tendue, il semble que le dialogue reste ouvert dans ce secteur où les intérêts commerciaux prédominent. (On ignore si de son côté Disney avait intenté une action en justice similaire).
De son côté, M6, qui possède également une marque « M6+ », n’a pas répondu aux questions sur une éventuelle attaque similaire de Canal+.
Vu 📸 : Mary Ellen Mark à Arles
L'exposition "Mary Ellen Mark : Rencontres" propose dans le vaste choix des Rencontres d’Arles, une immersion fascinante dans l'œuvre de la photographe américaine Mary Ellen Mark, célèbre pour ses portraits poignants et ses documentaires visuels.
L’exposition est visible jusqu’au 29 septembre 2024. L’exposition met en exergue cinq projets parmi les plus significatifs de l'artiste, dont les sujets des femmes internées à l'Oregon State Hospital (Ward89) aux enfants des rues de Seattle (comme l’épopée de Tiny, prostituée à partir 12 ans et dont la vie entière sera une errance poignante), en passant par les travailleurs du sexe de Mumbai, les démunis et mourants sous la protection des organisations de Mère Teresa (seule exception à sa règle de ne pas s’intéresser aux personnes célèbres) et les familles des cirques itinérants en Inde.
Mary Ellen Mark, connue pour sa chaleur, son empathie et sa persévérance, a su capturer l'essence de vies marginalisées, nouant des liens intimes avec ses sujets au fil des années. Ses photographies, souvent réalisées dans le cadre de commandes pour des news magazines prestigieux comme Life, Vogue ou The New Yorker, arrive à nous toucher par-delà les barrières culturelles:
“Je cherche à capter les émotions et les sentiments essentiels que nous éprouvons tous."
Cette grande rétrospective est non seulement une occasion de découvrir cette photographe d’exception mais aussi de se laisser toucher par les sujets de société qu’elle aborde à travers ces portraits poignants.