Le Wrap Up de la semaine où Mark Carney remporta les élections du Parti Libéral Canadien (semaine du 10 mars 2025)
🤖 : Disney technologise ses parcs / productions - 🤳 : les Boomers influenceurs - 👁️ : Lenses IA de Snapchat - 🎶 : Sony Music retire 75 K deepfakes audio - 🗿: Corps et Âmes à la Fondation Pinault
Ca peut sembler anodin, mais jamais une telle intervention d’un pays étranger n’aura permis de changer à ce point la perspective d’une élection au Canada. Ci-dessous les sondages pour la prochaine élection législative au Canada qui devrait permet au nouveau patron du Parti Libéral, Mark Carney, de devenir Premier Ministre sur une posture très anti-Trump, alors que ce parti, celui de Trudeau, était au pouvoir depuis 2015 et avait subi l’usure du pouvoir. A suivre…
Au sommaire de cette semaine tech et médias :
Robotique 🤖 : Disney entre dans une nouvelle ère en misant sur la tech
Publirédactionnel 🤳 : les Boomers succombent aussi au marketing de l’influence
Augmentés 👁️ : les Lenses IA de Snapchat pour rester dans la course
Traqués 🎶 : Sony Music fait retirer 75 000 morceaux générés à partir de ses artistes
⏳ Temps de lecture : 6 min 49 sec
Si vous préférez tester la version audio de cette newsletter, essayez le rendu de la moulinette Google NotebookLM (cette semaine en 🇫🇷), les deux voix marchent de mieux en mieux (avec un petit accent qu’on pourrait croire Québecois pour rester dans le thème de la semaine)
Robotique 🤖 : Disney entre dans une nouvelle ère en misant sur la tech
⏳ : 1 min 33 sec
Disney avait pris une participation dans Epic Games l’an dernier pour 1,5 Md€, reflétant sa volonté de prendre en compte l’évolution des modes de consommation entertainment et des technologies dont dispose le studio de jeux derrière Fortnight (en particulier le moteur d’animation Unreal Engine) pour faire fleurir ses franchises version digitale et dans un effet de rétroaction dans les parcs d’attraction de Mickey.
Cette année, lors du festival SXSW au Texas, Josh D'Amaro, président de Disney Experiences, et Alan Bergman, co-président de Disney Entertainment, ont levé un coin du voile sur l’état des réflexions sur les interactions entre tech et production ciné et les très bons retours sur investissement que cet échange procure :
"From an investor point of view, the combination of strong IP and ambitious investment leads to returns," D'Amaro said.
"If you look at the return on invested capital over the period of time when we started leaning in to tech innovation, it goes up by 3 times," D'Amaro said.
A 2024 regulatory filing shows that return on investment is even higher when looking at certain franchises, such as "Frozen" and "Toy Story."
Accompagnés du réalisateur Jon Favreau (réalisateur des Iron Men), ils ont dévoilé de nouveaux robots droïdes BDX, conçus par l'équipe Disney Imagineering pour le prochain film The Mandalorian & Grogu (annoncé en salle en mai 2026). Ces “robots animatroniques autonomes” semblables à R2-D2 vont également être par la suite intégrés aux parcs Disney, à la manière de la première génération qui est actuellement dans les allées des différents Parcs.
Jon Favreau a également raconté comment il tire parti du moteur 3D d’Unreal Engine pour de nombreuses scènes de son prochain film.
Ce qui est également intéressant c’est la boucle retour : comment les parcs poussent l’expérience utilisateur encore plus loin grâce à la tech :
Des attractions inspirées de franchises populaires sont en développement, notamment une zone entièrement dédiée à "Monstres et Cie" à Hollywood Studios, des attractions "Encanto" et "Indiana Jones" à Animal Kingdom, et une destination "Avatar" à Disney California Adventure.
Ces expériences immersives dans les parcs stimulent souvent la créativité des sequels cinématographiques, comme ce fut le cas pour "Zootopia" dont la zone dédiée dans le parc de Shanghai a inspiré la suite prévue.
"Technology is going to allow us to serve consumers where they are and bring the Disney brand to consumers that may not be familiar with us, and create that generational effect," D’Amasio said.
Publi-rédactionnel 🤳 : les Boomers succombent aussi au marketing de l’influence
⏳ : 1 min 27 sec
Loin d’être le seul apanage des jeunes générations, l’influence marketing s’ouvre de plus en plus aux créateurs issus des générations plus âgés, X (45-60 ans) et boomer (61-79 ans). Des marques comme Progresso Soup et Harmless Harvest ont récemment tenté, de miser sur des "silver influencers" pour élargir leur audience et renforcer leur image de marque sur les réseaux sociaux.
Progresso a collaboré avec Retirement House, un collectif d’influenceurs seniors sur TikTok (6,4m de followers!) et Instagram (2m). La marque a également lancé un partenariat avec Patti Roberts, une créatrice de contenu lifestyle et beauté de 59 ans, pour promouvoir une édition limitée de bonbons inspirés de la soupe au poulet et nouilles de la marque;
“They’re still linear TV watchers. But also, it’s a pretty social group,” said Maria Carolina Comings, VP of the sweet and savory business unit at General Mills, referring to the soup brand’s 55-plus consumers. “So one of the places we went to was TikTok.”
De son côté, Harmless Harvest prépare une campagne avec des influenceurs seniors pour promouvoir un nouveau produit de yaourt, dans l’optique de refléter les habitudes de consommation de ces générations sur les réseaux sociaux.
Cette tendance ne se limite pas à quelques marques. Des mastodontes comme Alaska Airlines ou Mountain Dew ont déjà eu recours à ces influenceurs.
TikTok regorge d’ailleurs de comptes influents comme grandma_droniak (14,8M), TheOldGays (10,8M) ou brunchwithbabs (4,2M), qui semblent captiver bien au-delà de leur tranche d’âge.
Les agences suivent également cette évolution. Edelman a lancé le Longevity Lab, une équipe d’influenceurs de 55 ans et plus spécialisés dans la mode et le divertissement, et a soutenu la campagne "Beauty Never Gets Old" de Dove en 2023.
The power of the silver influencer is rising to ensure this lucrative audience sees themselves represented more often,” Jackie Cooper from Edelman said.
L’influence marketing, devenue un poste budgétaire clé, devrait atteindre 9,29 Md$ aux États-Unis en 2024, selon eMarketer. Ce boom permet aux marques de diversifier leurs stratégies et de s’associer à des créateurs spécialisés dans des domaines de niche comme le #CleanTok (contenus sur le nettoyage et l’organisation).
Si les générations Z et Alpha restent au cœur des stratégies marketing, les marques reconnaissent désormais que les créateurs seniors ne parlent pas qu’à leur propre génération : leur influence s’étend à un public plus large et intergénérationnel.
Augmentés 👁️ : les Lenses IA de Snapchat pour rester dans la course
⏳ : 1 min 7 sec
Snapchat franchit une nouvelle étape dans l'intégration de l’IA avec le lancement de ses premiers “Lenses” vidéo génératifs.
Alimentées par un modèle d’IA développé en interne, ces nouvelles fonctionnalités sont exclusivement disponibles pour les abonnés Snapchat Platinum, un service premium facturé 15,99 dollars par mois.
Déjà pionnier en matière de réalité augmentée, Snap investit également dans l’IA pour renforcer sa compétitivité face à la concurrence d’Instagram et de TikTok. Ces nouvelles Lenses permettent aux utilisateurs de générer des vidéos interactives.
À leur lancement, trois modèles sont proposés : “Raccoon” et “Fox”, qui ajoutent des compagnons animés au cliché, ainsi que “Spring Flowers”, un effet de zoom dévoilant la personne tenant un bouquet de fleurs.
Les utilisateurs peuvent accéder à ces Lenses via le carrousel d’effets visuels et prendre des vidéos avec la caméra frontale ou dorsale de leur téléphone. L’animation générée est ensuite automatiquement enregistrée dans leurs Memories. Selon Snap, ces outils marquent une avancée significative dans l’exploitation de l’IA générative dans un format que les utilisateurs connaissent et apprécient déjà.
Bien que Snap ait déjà collaboré avec OpenAI et Google pour certaines fonctionnalités, l’entreprise mise désormais sur ses propres modèles d’IA.
En février, elle a dévoilé un modèle de recherche text-to-image dédié aux appareils mobiles, destiné à alimenter de futures innovations sur la plateforme.
En développant ces technologies en interne, Snap espère offrir des outils IA de haute qualité à moindre coût, tout en renforçant son indépendance technologique et sa différenciation.
Avec des mises à jour prévues chaque semaine, Snapchat entend capitaliser sur l’IA générative pour enrichir l’expérience utilisateur et se démarquer sur le marché des réseaux sociaux.
Un mouvement qui rappelle les avatars IA qu’a annoncé Meta il y a aussi quelques temps.
Traqués 🎶 : Sony Music fait retirer 75 000 morceaux générés à partir de ses artistes
⏳ : 1 min 15 sec
Sony Music a révélé l’ampleur de son combat contre les contenus générés par intelligence artificielle en annonçant avoir supprimé plus de 75 000 faux morceaux imitant ses artistes phares, dont Harry Styles.
La major de l’industrie musicale a communiqué ce chiffre dans le cadre d’une consultation sur le droit d’auteur organisé par le gouvernement britannique, craignant que les nouvelles réglementations n’aggravent les menaces pesant sur le secteur face à l’essor de l’IA.
Les dirigeants de Sony estiment que ces suppressions ne représentent qu’une fraction du phénomène, les plateformes de streaming étant inondées de contenus factices difficilement détectables.
L’accessibilité croissante de logiciels IA capables de générer de la musique convaincante suscite des inquiétudes quant à la viabilité économique des enregistrements authentiques avec de vrais morceaux d’artistes dedans.
Sony souligne que ces faux morceaux lui portent un préjudice commercial direct, en particulier aux créateurs indépendants moins protégés que les grandes stars.
La crainte principale de la part des majors de la musique réside dans une réforme du droit d’auteur qui autoriserait les entreprises d’IA à exploiter librement des contenus pour entraîner leurs modèles, sauf en cas d’opposition explicite des ayants droit.
Un tel système imposerait aux artistes et labels une charge administrative lourde pour défendre continuellement leurs œuvres en ligne. De nombreux acteurs du monde culturel, des musiciens aux cinéastes, ont dénoncé une approche déséquilibrée favorisant les développeurs d’IA au détriment des créateurs.
Sony plaide en faveur du modèle actuel, où les entreprises d’IA doivent rémunérer les ayants droit pour accéder aux contenus. La major affirme être engagée dans plusieurs négociations pour octroyer des licences à ces entreprises, et considère que les propositions du gouvernement UK réduiraient plutôt qu’elles n’encourageraient ces pratiques. La société juge ces changements "précipités, déséquilibrés et irréversibles", rappelant que le droit d’auteur est une protection essentielle pour assurer la pérennité et la richesse du secteur musical.
L’enjeu est de taille pour l’économie britannique en particulier, qui continue d’occuper le 2ème rang des exportateurs de musique enregistrée.
Dissocié 🗿: l’exposition Corps et Âme à la Fondation Pinault met en avant la création afro-américaine
⏳ : 1 min
La Bourse de Commerce célèbre la représentation du corps dans l’art contemporain avec son exposition "Corps et âmes", issue de la Collection Pinault.
À travers une centaine d’œuvres signées par une quarantaine d’artistes, dont une grande majorité africain ou afro-américain, l'exposition explore le dialogue entre le corps et l’esprit à travers divers supports : peinture, sculpture, photographie, vidéo et dessin.
D’Auguste Rodin à Duane Hanson, de Georg Baselitz à Ana Mendieta, en passant par David Hammons et Marlene Dumas, "Corps et âmes" tente différentes approches du corps dans la pensée artistique contemporaine et semble faire curieusement l’impasse, dans son explication officielle, sur le fait que cette exposition tente de réhabitiliter la place des artistes noirs dans la création contemporaine.
Qu’il soit représenté de manière réaliste ou réinterprété, le corps devient un vecteur d’expression des “tensions, des forces invisibles et des métamorphoses de l’âme humaine”. La plupart des accrochages donne à voir soit des provocations ou images choquantes, soit des détournements à l’ironie marquée.



L’œuvre vidéo d’Arthur Jafa, "Love is the Message, the Message is Death", installée au centre dans la Rotonde, inonde tout l’espace de la Bourse de Commerce avec des images des figures iconiques afro-américaines telles que Martin Luther King Jr, Jimi Hendrix, Barack Obama ou encore Beyoncé, leur conférant une portée universelle. Ces images sont entrecoupés d’images de sévice, du KKK aux arrestations de conducteurs noirs par des policiers blancs sans motif, dont a souffert la communauté noire et l’arbitraire du pouvoir à l’encontre de cette minorité.
Une belle exposition pour appréhender un peu mieux des artistes soutenus par des galeries et qu’on voit encore peu dans les musées d’art contemporain.