Le Wrap Up de la semaine où le tremblement de terre en Turquie et en Syrie a fait plus de 16 000 victimes (semaine du 6 février 2023)
5 bullet points sur les médias, la tech, les NFTs avec une recommandation de sortie culturelle à la fin
⏳ Temps de lecture : 6 min 19 sec
Au sommaire cette semaine :
Quelques Burritos pour la route 🌯 : TF1, M6, Jancovici, ChatGPT vs les Retraites ou encore l’état de la SVOD en France
Schumpeterien 🍏 : Apple face à la destruction créative
⏳ Temps de lecture : 1 min 20 sec
Le 2 février dernier, Apple a annoncé la première baisse de profits depuis 3 ans et demi.. et il n’en fallait pas tant pour que l’ensemble de la planète financière prédise le déclin inexorable d’Apple, sous l’accusation de monopole qui a arrêté d’innover.
Meta vise le métaverse, Google et Microsoft se trouvent coude à coude avec la nouvelle frontière de l’IA, Amazon n’en finit de vouloir basculer le commerce physique online, mais Apple ?
Eh! bien, la firme de Cupertino vient encore de faire progresser son budget de R&D qui représente à présent 6,5% du CA vs. 5% un an plus tôt. Certes le COVID en Chine a fait connaître au groupe un moment difficile et les tensions diplomatiques entre les US et la Chine viennent perturber la chaîne d’approvisionnement, cependant le sujet semble bordé par Apple.
Certes, Tim Cook n’a pas l’aura qu’avait feu Steve Jobs et ne correspondait pas au portrait robot de l’innovateur destructeur tel que l’entend Joseph Schumpeter : pas de nouveaux biens, pas de ré-invention de la chaîne de production (l’axe Cupertino <> Shenzen), ni de création de nouveaux marchés (comme l’App Economy créé par l’AppStore1).
Cependant l’article de The Economist souligne que Cook s’est engagé dans une course à la miniaturisation de la puissance de calcul qui permet de dresser des barrières infranchissables pour la concurrence (avec pour concrétisation dans un premier temps les nouvelles Apple Watches et autres AirPods, et sans doute rapidement cette année les attendus casques de réalité virtuelle made in Apple (avec un combo gagnant de lasers + de meilleurs appareils photos + davantage d’autonomie)).
Le magazine fait un plaidoyer surprenant pour ne pas condamner en tant que tel le monopole d’Apple, tant sur l’Apple Tax (contestée par Epic Games) que sur celui de la décision de l’ATT (la disparition du cookie) respectivement au nom de la lutte contre les fraudes et par ailleurs, de la protection du consommateur. Cependant, le journal libéral fidèle à son credo, croit davantage au sens de l’histoire et sur les forces telluriques du marché qui viendront, par nature, à bout de tout nouvel monopole temporaire.
Rupturiste ✂️: le contenu numérique à l’ère de l’IA
⏳ Temps de lecture : 1 min 56 sec
Une bonne grille des programmes ce sont des rendez-vous réguliers (la publication d’une infolettre toutes les semaines) et des ruptures événementielles : Marie Dollé dont on a déjà vanté les mérites ici, commet, avec deux autres pointures de la transformation des médias Benoît Zante et Quentin Franque, interrompt le long fleuve tranquille de sa newsletter hebdomadaire, par un rapport long (doté d’une synthèse moins longue) sur le contenu digital à l’heure de l’intelligence artificielle.
La durée de production, la personnalisation des contenus (quelque soit le support de consommation), l’accès à des expériences immersives de qualité vont être bouleversés.
Ils dégagent huit tendances de fond qui impactent le monde des contenus en 2023 :
Le Mimétisme social : le succès des nouveaux réseaux sociaux conduit les marques et les producteurs de contenus à s’approprier ces codes de communication, ainsi Tiktok, BeReal, ou encore ces façons de communiquer à travers les memes ou encore les Wrapped (bilans annuels de Spotify) sont repris dans d’autres domaines ;
Audio Ubiquité : l’audio présente plein de caractéristiques susceptibles d’intéresser les marques, et les outils d’AI sont désormais de nature à baisser les barrières d’accès à ce type de production de contenus, du logo sonore aux “memes audio” (Voicy sur lequel je suis aussi tombé par hasard la semaine dernière).
Le contenu rendu inaccessible : De moins en moins de contenus gratuits sur le web... En tout cas de contenus de qualité : c’est la tendance qui se dessine, alors que les revenus publicitaires sont menacés par la crise et que la publicité ciblée devient de plus en plus difficile à déployer.
L’écriture augmentée: quand parler aux AI devient une compétence clé, avec 4 tendances à suivre : un tsunami de contenu, la création assistée (assistée dans tous les aspects, même dans la génération de créativité humaine), le digital human (une AI personnalisée à la personnalité d’une marque ou d’un écrivain/journaliste), le contenu éthique (démultiplication des outils de détection d’AI et de certification des “contenus humainement produits”);
Le contenu “performatif” : les contenus seront de plus en plus produits en fonction de leurs capacités à susciter une action ou une réaction de la part de sa cible, nous pouvons définitivement dire au revoir au bon vieux branding…
Le contenu immersif : la 3D prend de plus en plus de place, et les réalités virtuelle ou augmentée vont aussi s’inviter à la table de la création de contenus;
Le Search nouvelle génération : la “recherche générative” va modifier la façon dont nous utilisons Google, au lieu de choisir la réponse la plus pertinente, nous allons basculer vers des conversations de recherche, où le moteur va “compléter les réponses, les restructurer, les synthétiser ou, moins glorieusement, les paraphraser”. Code Rouge à Moutain View…
De nouveaux Contenus Multimed(IA) : la nouvelle tech va faire émerger, ne soyons pas bégueules, de nouveaux courants artistiques, comme les tubes de peinture à l'huile avaient rendu possible l’émergence de l’Impressionnisme au XIXème.2 Après le texte, la vidéo, l'audio devraient évidemment connaître la même évolution (voir David Guetta qui "vole" la voix d’Eminem en utilisant un moteur de génération de voix connus, copyright anyone? il a déjà donné des garanties devant les lames aiguisées des avocats en propriété intellectuelle, qu'il ne commercialisera pas le titre 😅);
Pour pouvoir accéder à l’intégralité de ce rapport passionnant ou de sa synthèse plus succincte, mais à chaque fois truffé d’exemples de startups qui innovent dans le thème décrit, vous pouvez passer commande avec le code promo WRAPUP30 (pour 30% de réduction) :
Botté 👢 : Google à l’heure du défi des chatbots
⏳ Temps de lecture : 1 min 26 sec
Un long dossier dans The Economist qui consacre au géant du Search sa couverture et son dossier de la semaine dont le point de départ est le constat de la centralité des moteurs de recherche depuis 25 ans dans notre façon d’accéder à internet. Depuis l’introduction d’Altavista qui en indexant l’ensemble des contenus du web les a rendus “recherchables”, à Google dont le Search reste encore l’avantage concurrentiel principal, aujourd’hui une société dont les revenus ont dépassé les 280 Md$ de revenus en 2022 et dont la capitalisation boursière est de 1 300 Md$.
IBM ou Nokia sont là pour rappeler que les suprématies tech ne durent pas.
L’intelligence artificielle déjà à l’oeuvre dans de nombreux domaines vient de franchir un nouveau palier avec la possibilité pour le commun des mortels, de dialoguer directement avec ses bases de données “intelligentes” sous forme de chat.
Déjà utilisé par 100M deux mois après son lancement, ChatGPT ouvre des perspectives ébouriffantes, même si les sceptiques font remarquer que les réponses toutes fluides et naturelles qu’elles paraissent, laissent souvent à désirer en termes de pertinence (avec sans doute la meilleure comparaison vue à ce jour) :
Chatgpt often gets things wrong. It has been likened to a mansplainer: supremely confident in its answers, regardless of their accuracy.
Cette nouvelle percée technologique pose néanmoins trois questions principales auquel le dossier tente de répondre :
La moralité de ces technologies et la perplexité qu’elles suscitent sur ce qui fait l’unicité de notre humanité ;
Google aurait tardé à lancer son chatbot du fait des abus, interprétations douteuses qu’on ne lui aurait pas, du fait de son statut de géant de la tech, laissés passer.3
La monétisation de ces applications ;
La version payante (20$/mois) et la perspective de mettre de la pub à côté des textes (ça vous rappelle quelque chose?) permettra de monétiser le nouvel usage, attention toutefois : la capacité de calcul à mobiliser à chaque requête est semble-t’il, bien plus grande que la restitution des résultats d’une recherche, avec une marge moindre. Attention à ce que le résultat même de la requête ne soit pas influencé par des considérations… publicitaires (la tentation sera forte lorsque le prompt sera qu’elle est le meilleur produit de telle ou telle catégorie de produits).
La remise en cause des monopoles.
La rapidité avec laquelle Microsoft et Google ont investi des sommes très importantes dans de nouvelles start-ups spécialisées (respectivement 11 Md$ dans OpenAI et 300 M$ dans Anthropic) laisse entendre que le jeu autour de l’IA est relativement ouvert pour peu que les géants n’étouffent pas tout challenger potentiel, et qu’on peut voir dans les prochaines années émerger un nouveau challenger dans ce nouveau paysage. La valorisation retenue pour la levée d’OpenAI (29 Md$) et le deal avec Microsoft laisse entendre que les investisseurs mises sur le fait que la société parvienne dans les prochaines années à s’établir parmi les 10 plus grands succès économiques de tous les temps.
🌯 Quelques Burritos pour la route :
Portrait dans les Echos Week-End de Rodolphe Belmer alors que ce dernier est désormais seul maître à bord du navire TF1 ;
Des changements au sein du Directoire de M6 pour préparer l’après NDT ? Une exclusivité Le Point;
Olivier Babeau et Laurent Alexandre estiment que le gouvernement devrait davantage se soucier de ChatGPT que de la réforme des retraites (Le Figaro);
Un grand portrait sur Jancovici dans l’Express : l’ingénieur qui convertit la France à la crise climatique;
Un état des lieux de la SVOD par le Monde où il apparaît qu’après la disparition de Salto et le rachat d’OCS par Canal, le rapport des forces vient encore de s’accroître à la faveur des US.
Cette concurrence renforcée dessine un secteur en voie de fragmentation et d’hybridation.
L’annonce des résultats annuels du Figaro (570 M€ de CA pour 33 M€ de ROP) et une volonté d’aller plus loin dans les diversifications ; 60% du CA est réalisé dans le digital.
Balladé 🎸 : Souchon à la Comédie Française
Quand on est à la Comédie Française, on sait visiblement tout faire. 6 sociétaires et pensionnaires (et trois musiciens piano, guitare sèche et violoncelle) entreprennent d’ouvrir encore un peu plus le répertoire de l’auguste maison de Molière à d’autres thématiques littéraires, la chanson en particulier.
Bob Dylan avait fait l’objet d’un premier spectacle musical, Serge Gainsbourg fait ces jours-ci l’objet de la publication d’un disque d’après le spectacle Les Serges (Gainsbourg point barre), c’est enfin au tour d’Alain Souchon de s’attirer les faveurs et de voir sa vie et sa discographie revisitées par la Troupe du Français.
On passe une petite heure délicieuse à se repasser quelques uns des tubes de l’éternel adolescent (qui approche de ses 80 printemps), où chacune des comédiennes tente avec ses propres mots, et à chaque génération, de percer le mystère de la tendre poésie, empreinte de nostalgie de l’autre “guimauve singer”.
Foule Sentimentale, La Vie Théodore, J’ai 10 ans, Sous les Jupes des Filles sont au rendez-vous avec quelques titres moins connus.
Le spectacle affiche complet, mais, traditionnellement, quelques places sont remises en vente juste avant les représentations.
bien que la généralisation de l’abonnement soit une grande réussite.
On a déjà vu des artistes humains se faire interdire de plates-formes soit disant car leur production artistique visuelle ressemblait trop à des images générées par IA !
des articles ont mis en cause OpenAI pour le recours temporaires à des équipes basées au Kenya, sous-payées pour nettoyer les usages sulfureux de la plateforme.
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