Le Wrap Up de la semaine où la Cour Suprême a renversé la jurisprudence Roe v. Wade (semaine du 20 juin 2022)
5 bullet points sur les médias, tech, NFT avec une pointe de culture à la fin
⏳ Temps de lecture : 6 minutes 8 secondes
Au sommaire de cette semaine à marquer d’une croix noire :
Concurrencé 🤜🤛: Netflix et Disney+ font trembler le marché pub français
Accusé 🐏 : Netflix, bouc émissaire facile de la baisse de la fréquentation des cinémas
Reconstitué ✍️ : Cabu sur la Rafle du Vel d’Hiv
Digitalisée 👾 : l’émission Répliques sur la vie numérique
Réunifié 🤝 : le Pharaon des deux terres
Concurrencé 🤜🤛: Netflix et Disney+ font trembler le marché pub français
⏳ Temps de lecture : 41 secondes
Selon une première estimation révélée par le Figaro, les plateformes leaders de SVOD du marché français pourraient capter jusqu’à 180 M€ de recettes en 2024 selon les chiffres d’un “grand groupe média”, qui pourrait par exemple, avoir intérêt à montrer que s’il fusionnait avec son principal concurrent commercial, il ne viendrait pas tant que ça, distordre la concurrence sur le marché publicitaire. 😜
Une autre étude teste par la même occasion l’appétence pour la publicité des abonnés existants à ces plates-formes - sans surprise ils n’y sont pas favorables aux deux tiers - (ça tombe ils ne sont pas visés par une telle offre !)
Ces offres pubées visent au contraire à élargir l’abonnement à des publics qui ne voulaient pas dépenser dans une offre de TV payante. L'étude OTT NPA Conseil - Harris Interactive affirme d'ailleurs, qu'en intégrant ces potentiels intéressés dans leurs offres, Disney+ pourrait toucher 8,4 millions de foyers français et Netflix 14,5 millions, ce qui explique la part du gâteau publicitaire que les deux acteurs viendraient croquer sur le marché français.
7️⃣3️⃣5️⃣ En 2022, je me suis fixé l’objectif, avec le Wrap Up, de dépasser les 1 000 abonnés. En cette fin juin et grâce à votre aide, nous avons dépassé les 735 abonnés.
🤜🤛 Aidez-moi à poursuivre cette belle tendance en faisant découvrir à vos amis ou collègues, en leur partageant le lien ci-dessous pour s’abonner au Wrap Up:
Accusé 🐏 : Netflix, bouc émissaire facile de la baisse de la fréquentation des cinémas
⏳ Temps de lecture : 2 minutes 3 secondes
Depuis la suppression des dernières restrictions (pass vaccinal) à la mi-mars 2022, les entrées en salle restent en recul d’un quart par rapport à la période pré Covid de début d’année 2019.
Cependant, l’article de Capital veut montrer si les plates-formes sont en partie responsables de la désertion des salles, elles ne sont pas l’unique coupable et que les exploitants de salle se réfugient un peu trop facilement derrière l’ogre américain. Capital regarde assez comment ils pourraient rattraper par eux-mêmes ce public perdu.
1. le prix
Selon une étude menée en avril par GroupM, les tarifs restent le frein principal : 54% des Français déclarent ne pas aller plus souvent au cinéma car “les prix sont trop élevés”, et 77% jugent que c’est "devenu un loisir beaucoup trop cher". Pour sa part, un sondage commandé par le Centre national du cinéma (CNC) cite le “prix trop cher” comme la seconde explication à la désaffection des salles, avancée par 36% de ceux qui vont moins en salles (la première cause étant “la perte d’habitude d’aller au cinéma”)…
En réalité, ces tarifs élevés permettent aux salles françaises d'engranger de confortables profits. Selon une étude de l’Insee, la marge des exploitants s’élevait à 37% en 2015. Le prix des billets n’est pas la seule explication : la vente de produits alimentaires, qui représente 13% des recettes, est particulièrement lucrative, avec un rentabilité de la confiserie de près de 30%, selon un rapport.
2. Le Covid-19
Le taux de carbone des salles de cinéma serait à la fin d’une séance de 2.200 ppm, soit près de 3x les normes acceptées par la Haute Autorité de Santé, concrètement ça veut dire que 5% de l’air que vous respirez a déjà été respiré par quelqu’un d’autre…
Cependant, les exploitants pourraient afficher à l’extérieur le taux de CO2 des salles comme c’est le cas au Japon, pour rassurer le spectateur.
En France, la question de l’aération des salles n’a jamais été évoquée ni par le Gouvernement, ni par les professionnels de la profession.
L’enquête de Capital révèle qu’un seul exploitant de salles (sur 2.000) a installé sept purificateurs d’air pour un coût total de 25K€.
3. un problème d’offre ?
Avant le Covid-19, les jeunes allaient déjà de moins en moins au cinéma.
Les 15-24 ans, qui représentaient 56% des billets vendus en 1980, ne pèsent plus que 22% en 2021. Inversement, le poids des plus de 50 ans, a explosé sur la période, passant de 7% à 51% des entrées, les trois quarts ayant même plus de 60 ans, selon les chiffres du CNC.
Ce vieillissement touche en particulier les films français. Un certain nombre de réalisateurs ont souligné le risque pour eux de perdre le contact avec les plus jeunes générations qui ne prendront jamais le pli d’aller voir des films d’auteur et indépendants qui prennent des risques cinématographiques.
Il y a dix ans, les jeunes moins de 25 ans allaient neuf fois par an au cinéma, aujourd’hui c’est cinq fois. Et sur ces cinq films, ils vont voir au moins quatre Marvel, Pixar ou LucasFilm. (Dominique Boutonnat, président du CNC).
Toutefois, nuançons en convenant que le phénomène ne menace pas seulement le cinéma hexagonal et qu’on peut être atterré par la part des films de franchise dans le box office (désormais près de 40%!).
Reconstitué ✍️ : Cabu sur la Rafle du Vel d’Hiv
⏳ Temps de lecture : 46 secondes
Un des fidèles lecteurs du Wrap Up (merci Jérôme!) a attiré mon attention sur l’exceptionnel ouvrage qui vient d’être édité par les éditions Tallandier et qui reprend les dessins qu’avait fait le dessinateur Cabu il y a 55 ans sur l’ignominieuse Rafle du Vel d’Hiv (Cabu décédera on s’en souvient lors de l’attentat terroriste de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015).
L’opération appelée “Vent Printanier” sera la plus grande arrestation de masse de Juifs en France, 13 000 personnes furent rassemblées par la Police Française pendant deux jours, les 16 et 17 juillet 1942, une tragédie quasiment sans images méritait qu’on tentât de représenter l’horreur de cette “Saint Barthélemy des Juifs de Paris”.
Les célibataires et les couples sans enfants sont directement conduits au camp d'internement de Drancy, les familles, soit plus de 7 000 personnes dont 4000 enfants, seront retenus au Vélodrome d'Hiver. Elles y demeurent plusieurs jours, dans des conditions épouvantables : entassées sur les gradins, dans une chaleur insupportable, presque sans eau, ni vivres. Jusqu'à leur internement à Pithiviers et à Beaune-la-Rolande, avant d'être déportées vers les camps de concentration d'Allemagne et de Pologne.
C’est Patrick Cohen qui en parle le mieux dans C à Vous :
Digitalisée 👾 : l’émission Répliques sur la vie numérique
⏳ Temps de lecture : 1 minute 34 secondes
"(...) Plus rien n'est comme avant. Les écrans sont omniprésents, nos vies ont été bouleversées, les relations entre les êtres n'obéissent plus aux mêmes règles. Sous la direction des Digital natives, tout le monde ou presque s'est connecté. Les vieux se sont mis à l'école des jeunes, les derniers réfractaires ont le sentiment d'habiter un autre siècle et de n'avoir plus rien à faire dans celui-ci. Cette grande transformation du monde demande à être pensée."
Bruno Patino (président d’Arte France et auteur de plusieurs ouvrages sur le numérique dont le remarqué “Tempête dans le bocal, la nouvelle civilisation du poisson rouge”) débat avec Eric Sadin, auteur de plusieurs ouvrages sur la question numérique, sous l’oeil toujours méfiant de Finkielkraut à l’égard de la chose numérique.
Le contenu philosophique est intéressant et l’introduction de l’émission prend la peine de rappeler le Manifeste pour le Cyberespace de 1996 de John Perry Barlow, notamment parolier du groupe Grateful Dead. Il est question d’un espace d’expression avec internet sur lequel les gouvernements ne devaient pas avoir prise, dans une sorte d’utopie libertaire (qu’on retrouve en 2022 dans nombre de discussions autour du Web3).
Les échanges tentent de cerner les abus contemporains et les limites à poser à la techno-sphère, en particulier en ce qui concerne l’introduction des écrans à l’école.
"Cette idée que les messages les plus vils doivent coexister avec les meilleurs des messages, on retrouve cela chez Jefferson quand il appelait au marché libre des idées, et dire finalement, lorsqu'une vérité et un mensonge se font face, la vérité finit par l'emporter - je ne dis pas que c'est le cas, je dis qu'il y a là quelque chose de profondément américain dans cette idée que la vérité triomphe du mensonge dans un marché libre des idées organisées. Je ne pense pas du tout qu'on soit dans une horizontalité parfaite, je ne pense pas du tout qu'on soit dans une discussion non organisée ; je pense que les principes des discussions organisées qu'on retrouve sur Twitter ou Facebook, ne sont plus des discussions organisées par un principe d'autorité - d'autorité de savoir, d'autorité morale ou institutionnelle, mais la conversation est organisée par des outils qu'on appelle algorithmes - l'algorithme est une simple formule mathématique - qui organisent les conversations afin qu'elles soient le plus rentable possible pour les applications. Je pense qu'une des parties de la dérive est là : non pas dans la technologie - je ne suis pas technophobe - mais que c'est l'alliance de la technologie et d'une modèle économique. (...)" Bruno Patino
Réunifié 🤝 : Pharaon des deux terres
⏳ Temps de lecture : 38 secondes
Pour être honnête on n’y comprend pas grand-chose et la durée du Royaume Egyptien s’étend sur tellement de siècles qu’on a arrêté de compter le nombre de dynasties.
Toujours est-il qu’au VIIIe siècle avant JC, en Nubie, un royaume s’organise autour de sa capitale, Napata. Vers 730, le souverain Piânkhi entreprend de conquérir l’Égypte et inaugure la dynastie des pharaons koushites (du nom du pays de Kush mentionné dans la Bible et qui était ce royaume au Nord du Soudan actuel).
Ses successeurs, pharaons de la 25e dynastie, régneront durant plus de cinquante ans sur un royaume s’étendant du Delta du Nil jusqu’au confluent du Nil Blanc et du Nil Bleu. Le plus connu de ces pharaons est sans conteste un certain Taharqa.
L’exposition met en lumière le rôle de premier plan de ce vaste royaume, situé dans ce qui est aujourd’hui le nord du Soudan et qui unissait la basse, la haute Egypte et les royaumes au-delà des 3 et 4ème cataractes.