Le Wrap Up de la semaine où James Webb a été lancé dans l'espace (semaine du 20 décembre 2021)
5 bullet points autour des médias, de la tech et des NFTs, avec un nuage de culture à la fin
⏳ : 6 minutes 19 secondes
Au sommaire cette semaine dans le Wrap Up :
L’internet du goût :
Léchés 👅 : êtes-vous prêts pour les écrans gustatifs ?
Cuisinés 👅: Tiktok se diversifie dans la food delivery
Alternatif 〽: Triller racheté par SeaChange, l’alternative à Tiktok?
Démiurgiques 🤴: les profils de quatre leaders du Web3
Dualiste 🤼♀️ : Ettore Sottsass vs. Baselitz à Pompidou
Léchés 👅: êtes-vous prêts pour les écrans gustatifs ?
⏳ : 1 minute
On parlait jusqu’à présent d’une image bien léchée pour qualifier la qualité de rendu d’un écran de télévision, avec cette innovation japonaise pas sûr que le sens ne demeure : Homei Miyashita est le créateur de “Taste the TV”, aka TTTV, et veut permettre à ses utilisateurs de goûter à distance les plats de n’importe quel restaurant du monde entier.
Les chercheurs comme vous pouvez le voir sur les vidéos, auraient réussi à assembler plusieurs sortes de nourriture et les générateurs de saveurs pour les goûter. Ensuite, comme dans un remake de l’Aile ou la Cuisse et des usines Tricastel, les composants chimiques sont vaporisés sur une feuille plastique ou sur un couvercle plastique, pour récréer les saveurs du plat en question.
La vidéo montre tout un tas de cas d’usage pour cette imprimante des saveurs (là où réside sans doute la vraie technologie) et le prix de vente est relativement raisonnable car il est prévu à 895$.
Les cas d’application télévisuels sont aussi très intéressants à suivre. Plutôt que le plateau de plats Top Chef à recevoir chez soi pour goûter pendant l’émission, quoi de mieux de se rapprocher de son écran du salon et d’y donner un coup de langue pour départager les candidats?
La publicité pour toutes les marques d’agroalimentaire pourrait aussi évidemment se saisir de cette innovation (quoique) pour la promotion de ses produits à la manière de ses boulangeries qui diffusent artificiellement par des ventilateurs l’odeur du pain chaud pour appâter le chaland.
L’article ne dit pas ce qu’il en est de la fidélité à la saveur originelle…
Cuisinés 👅: Tiktok se diversifie dans la food delivery
⏳ : 50 secondes
Internet du goût 2ème partie : TikTok a annoncé s’associer avec la chaîne Virtual Dining Concepts (VDC) afin de lancer les “TikTok Kitchens”, un service de food-delivery qui cuisinera seulement les tendances les plus en vogue et visibles sur TikTok. VDC devrait ouvrir près de 300 emplacements aux Etats-Unis et monter jusqu’à 1 000 emplacements d’ici fin 2022.
Les recettes devraient tourner tous les trimestres et n’être cuisinées que par des professionnels de la restauration, loin des dark kitchens cheaps qui fleurissent visiblement sur les parkings aux US.
Ce projet souligne à quel point, dans la cuisine aussi, Tiktok est devenu une force de prescription majeure, en témoigne cette recette apparue sur Tiktok cette année et devenue un des mots-clés les plus recherchés sur Google cette année :
Bloomberg says that the menu will initially feature the viral baked feta pasta — which was apparently the most-searched recipe on Google in 2021 — air-fried strips of corn known as corn ribs, the crispy, cheese-covered pasta chips, as well as the smash burger.
Les créateurs desdites recettes devraient aussi être intéressés au succès de Tiktok Kitchen et recevront un pourcentage des ventes.
On attend avec impatience l’intégration des écrans mobiles qui permettent de goûter avec sa langue sur son écran, les recettes vues sur son feed Tiktok…
Alternatif 〽: Triller racheté par SeaChange, l’alternative à Tiktok ?
⏳ : 1 minute 11 secondes
Bloomberg révélait dans un article vendredi que l’application Triller allait être absorbée par SeaChange dans une opération de fusion inversée. La nouvelle entité sera valorisée environ 5 milliards de dollars.
Proche dans son fonctionnement de TikTok, Triller permet à ses utilisateurs de créer et de partager de courtes vidéos musicales. Initialement lancée en 2015, l’app aurait été téléchargée plus de 250 millions de fois, avec quelques utilisateurs d’importance comme Justin Bieber, The Weeknd, Alicia Keys, Cardi B, ou encore Eminem.
SeaChange à l’issue de la fusion changera son nom pour TrillerVerz s’éloignant ainsi de son métier d’origine de fournisseur de solutions de diffusions de vidéos, ayant pour clients les infrastructures cloud et les services de diffusion de vidéos en ligne.
Visiblement la feuille de route est de marcher dans les pas de Tiktok tout en proposant rapidement de diversifier les supports de diffusion des vidéos (TV, Cinéma?)
“We believe TrillerVerz is becoming the voice of youth culture, a brand that sits at the nexus of content, creator, commerce, and culture in the digital world,” said de Silva, in a statement. “Our strategy is to continue to build the world’s largest stage for creators to distribute and monetize viral and engaging content with experiences that elevate culture. We believe that combining with SeaChange accelerates our advertising and marketing capabilities by extending our reach to cable, satellite, and OTT media.”
Ca n’est pas la première fois qu’un challenger tente de rattraper les avancées d’un acteur social dominant (on se souvient du réseau Diaspora qui voulait faire de l’ombre à Facebook ou encore de plus récemment de Dispo pour Instagram qui a explosé en plein vol du fait notamment de la conduite de son fondateur “influenceur”), en revanche c’est la première fois qu’un acteur se positionne avec déjà une position de marché et ayant les moyens de ses ambitions, qui plus est en combinant des actifs de deux secteurs connexes.
Démiurgiques 🤴: les profils de quatre leaders du Web3
⏳ : 2 minutes 16 secondes
The Economist a tenté à l’occasion de son numéro de Noël de croquer quatre chefs d’entreprise aujourd’hui à la tête des plus puissantes sociétés crypto-financières actuelles et compte tenu de la place que sont en train de prendre les crypto actifs dans la gestion de patrimoine, leur fortune soudaine n’est pas prête de tempérer leur comportement exubérant. Par ordre d’apparition, il est question de :
Sam Bankman-Fried, aka SBF, patron de FTX.com, une plateforme de crypto-échanges;
Chengpang Zhao, aka CZ, le CEO de Binance, une autre plateforme d’échanges qui a développé sa propre blockchain et ses services associés (souvent en “empruntant” ce qui se faisait de mieux ailleurs);
Arthur Hayes, un Afro-Americain, cofondateur de Bit mex, qui a très tôt proposé des produits dérivés à très gros effet de levier (x100) sur les achats/ventes de crypto-monnaies à destination des particuliers;
Brian Armstrong, le CEO de Coinbase, sans doute, la plateforme la plus observante des réglementations nationales et la seule cotée aux Etats-Unis.
Pourquoi ces firmes-là ? ce sont celles qui drainent, comme vendeuses de pelles, le plus de crypto-flux:
Private currencies today are mostly used to speculate, which makes exchange bosses, who provide punters with the tools and venues to trade, the kings of a world whose raison d’être, paradoxically, is to do away with mighty middlemen.
Parmi les traits relevés par l’enquête de The Economist qui a tenté d’y voir clair entre la réalité et la vie fantasmée de personnes qui se sont enrichies en quelques mois de façon insensée:
Des parents qui les ont tôt orientés vers une certaine excellence académique en sciences ;
Une capacité à surfer sur la ligne jaune de la légalité tout en promettant la main sur le coeur qu’ils souhaitent davantage de régulation (et changent de pays à chaque renforcement législatif ou fiscal du pays où ils ont localisé leur société) ;
Une inclination précoce pour l’entreprenariat ;
Une entrée rapide dans le monde des cryptos, à travers ce qui ressemblait /ressemble fort à leur début à des casinos digitaux.
Brain power, idealism splashed with opportunism and physical stamina seem to be key ingredients for making it in crypto.
Cependant certains éléments de style divergent : SBF s’implique très fortement dans l’opérationnel de FTX, CZ délègue très facilement, Hayes fait le flambeur et nargue les autorités américaines, quand Armstrong lui tente de passer pour le bon élève auprès des autorités, ayant recruté un avocat et un lobbyiste dès le début et mettait, rendez-vous compte, des costumes pour rencontrer les autorités de tutelle.
Enfin, il est à noter que les fortunes de ces milliardaires des cryptos sont encore très “virtuelles”, qu’on en juge :
All are huge on paper, but Mr Armstrong is the only one whose wealth is liquid (he sold $292m-worth of shares in Coinbase during its stockmarket listing in April 2021). CZ’s is all held in cryptocurrencies, with just a few thousand dollars in cash to pay for near-term expenses. SBF’s treasure is mostly shares in his private firm. Mr Hayes allegedly withdrew $140m from Bit mex along with his co-founders, according to early investors in the firm who sued it in 2019 (the lawsuit was settled out of court in December 2020)…
… The crypto contest, however, is far from over. Just like elite players of Texas Hold ‘Em, all four founders have so far kept their most important cards close to their chests, taking big gambles only when the pay off seemed worth the risk. But to come out on the other side of the crypto boom with all their chips, they will need more than probabilistic genius and discipline. For winning a full game of poker is often less about skill than persistent luck.
Dualiste 🤼♀️ : Ettore Sottsass vs. Baselitz à Pompidou
⏳ : 41 secondes
Deux salles, deux ambiances à Beaubourg en cette fin d’année.
Pour les amateurs de contrastes, on peut voir en une visite deux expositions de deux créateurs importants .
L’une concerne le designer italien Ettore Sottsass qui a participé au renouveau du design italien d’après-guerre et qui fut à l’origine du mouvement Memphis qui marqua les années 1980 autour de l’idée d’assembler des formes, des couleurs, des matériaux disparates.
L’autre exposition est un peu moins “riante” et esthétisante, elle ne reprend pas la “magie des objets”. Baselitz s’inscrit également dans l’après-guerre, mais plutôt dans les conflits idéologiques entre Allemagne de l’Est et de l’Ouest, rejetant le réalisme de l’une et l’abstraction de l’autre. L’exposition, qui est la première rétrospective consacrée à l’artiste allemand, montre l’évolution de son style et de sa réflexion au fil des décennies. Comment en voulant rallier l’avant-garde et la provocation, il finit par trouver une marque de fabrique (les portraits renversés) qui lui permet de s’éloigner de la représentation du sujet pour se focaliser sur le style, sans pour autant rompre totalement avec la représentation.