Le Wrap Up de la semaine où on nous a annoncé les masques obligatoires dans les ERP (13 juillet 2020)
5 bullet points de la semaine : médias, tech, société
Au sommaire :
Dégustée 👩🍳 : dans la cuisine des Dark Kitchens
Méditée : “prétérition républicaine” 🇫🇷
Infographié 🎮 : le jeu vidéo en chiffres
Suave 🏞: Babylon Berlin saison 3
Empaquetés ⛺ : Christo et Jeanne-Claude à Beaubourg
Dégustée : dans la cuisine des Dark kitchens
A l’occasion d’une levée de fonds de 252 M£ pour Karma Kitchens, Sifted revient sur le modèles des Dark Kitchens et les business models adjacents dans la food (en particulier celui plus large de la livraison à domicile), dans un contexte de fort mouvement que ce soit les dernières (impresionnantes) levées de fonds du secteur ou la concentration entre les acteurs (Uber Eats + Postmates / Just Eat / Takeaway + Grubhub).
Les dark kitchens, ces restaurants n'ayant pas pignon sur rue et produisant à la seule fin de la livraison (en direct ou par Deliveroo / Uber Eats), sont un des aspects fascinants de la révolution dans le monde de la restauration : de la démocratisation de la livraison de repas à domicile, à la modification en profondeur des business models (jusqu'à 30% du prix de vente en commissions prélevées aux restaurants pour la livraison, la réservation - La Fourchette/TheFork, l’enjeu des avis clients, ...), sans parler de la création d'un nouveau prolétariat à roue pour les livreurs de ces services.
“There are a lot of limitations to the marketplace model from the operators’ point of view — the lack of control, the commissions are pretty crushing and you don’t have control of customer information,” he says. Deliveroo and Uber Eats take commissions of up to 30%”
La livraison à domicile a connu le pire et le meilleur de son développement avec le confinement : fermeture des restaurants (jusqu'à 70% en Italie ou en Espagne des fournisseurs des plates-formes de livraison) et demande incomparable par les personnes confinées dans les grandes villes. L'article parie sur une accélération des modes de consommation équivalent à ce qui était prévu initialement sur les 4-5 prochaines années. On citera pour mémoire le cas de ces nouvelles résidences pour étudiant où les appartements sont dépourvus de cuisine ...
Plusieurs business models intéressants et sociétés sont évoqués dans l'article :
le modèle classique : restaurant brick&mortar <-> plateforme ;
les Dark kitchens pour plateforme ou avec leur propre livraison (Food Chéri, Frichti, …)
Les outils pour que les restaurants gèrent eux-mêmes leur clientèle DTC (Slerp);
Voire même la rentabilisation de son cuisine - outil de travail avec des préparations de food box (à cuisiner par le particulier chez lui, qui se rapproche de l’ecommerce alimentaire, voire suivant); sans évoquer les accords entre les enseignes de distribution et les plateformes de livraison, comme l'illustre cette semaine l'accord entre DoorDash et Walgreens)
“Hotel kitchens, for example, are operating at around 10% capacity but have staff on standby just in case there is a room service order. Pub kitchens are utilised around 20% of the time, and this peaks around dinner time.”
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Médité : prétérition républicaine
Abenousse SHALMANI est une voix rare dans le paysage médiatique, elle est éditorialiste à l'Express.
Née en Iran, elle est arrivée en France à l'âge de 8 ans, et est devenue notamment au gré de ses chroniques, une avocate intransigeante de nos valeurs républicaines : la laïcité, l'amour de la langue française, la liberté des femmes parmi les principales qu’elle défend.
Sa dernière chronique dans l'Express est un vibrant hommage à l'idée que ce que nous sommes, ce que nous faisons et pensons est bien plus fort que nos origines, ethniques, socio-professionnelles ou même du pays de naissance.
Au passage, il y a quelques idées de livres à (re)lire cet été : Anna Karénine (dans lequel je suis actuellement plongé) mais aussi de son Romain Gary adoré avec Chien Blanc ou le moins connu les Clowns Lyriques (commandé ici).
Infographié : le jeu vidéo en chiffres
A l'heure où Microsoft cherche à racheter l'unité de production de jeux de WarnerMedia, petit rafraîchissement sur le marché du jeu vidéo : sous la forme d'une infographie assez complète réalisée par le site Visual Capitalist qui rassemble les données disparates existants, on y (ré)apprend que :
Le jeu vidéo en ligne représente tout métier confondu un marché de 142 Md$ en 2019 (pour mémoire : la musique à l’échelle mondiale c'est 19 Md$, le cinéma 43 Md$), réparti entre les US (24%), la Chine (24%) et EMEA (23%) et Asie Pacifique (23%) ;
Le jeu vidéo sur mobile représente 45% du marché du marché total du jeu vidéo en 2019, drainant un public à 50% féminin et qui pour la moitié joue toutes les semaines, faisant du jeu le troisième pôle de téléchargement sur les stores (après les réseaux sociaux et le shopping)
Trois tendances à suivre pour l’évolution de ce marché : des casques de VR plus économiques en passe d'arriver sur le marché, le cloug gaming (le fait de se passer de sa console pour jouer directement dans le cloud), la personnalisation du gameplay des jeux vidéos en fonction du temps de jeu, des goûts des gamers.
Parcourir l’infographie de Visual Capitalist
Suave : Babylon Berlin saison 3
C'est un petit bijou qui vous attend sur la plateforme de Canal à la Demande avec la série Babylon Berlin dont je viens de terminer la 3ème saison.
Tous les ingrédients sont réunis pour vous en donner pour votre argent : enquêtes criminelles, le contexte historique avec la fin de la République de Weimar et l'ascension du NSDAP, l'esprit décadent de Berlin à l'aube de la Grande Dépression, plongés dans le stupre, la luxure et les milieux mafieux.
Les acteurs principaux interprètent magistralement les rôles d'un commissaire et de son assistante dans un jeu complexe où chaque protagoniste cache son jeu; le générique et la chanson titre sont entêtants; les intrigues du scénario sont bien tenus; de multiples clins d'oeil rendent hommage à l'expressionisme de ces années-là; pour les plus germanistes, la langue de Goethe vous chatouille l'oreille et vous rappelle (le cas échéant) de vieux souvenirs scolaires.
A consommer sur Canal A la Demande, viel spaß !
Empaquetés : Christo et Jeanne-Claude à Beaubourg
Le Wrap Up ne pouvait qu'être attiré par cette belle expo consacrée à l'artiste du “Wrap”.
Dans un musée vidé de ses touristes, le Centre Pompidou propose une rétrospective sur les carrières de Christo et de Jeanne-Claude, sa femme et plus proche collaboratrice artistique, avec une large partie dévolue à l'empaquètement du Pont Neuf en 1985, mais qui aura duré une dizaine d'années en gestion de projet. .
Christo s'essaie dès le début de ses années parisiennes à empaqueter des objets du quotidien, des vitrines, des magasins (la série des Store Fronts). Il fera rapidement du monumentalisme sa prédilection, avec très tôt l'envie d'empaqueter des monuments publics parisiens, où l'utilisation du polyéthylène, un plastique transparent lui permet de mettre en avant les éléments saillants de leur architecture externe. Christo ne donnera pas clairement les clés de compréhension de son art : critique de la société industrielle et de la prolifération de l'emballage, branche du ready-made, ...
Originalité de la démarche : Christo a toujours veillé à financer ses projets par la vente de croquis, de dessins et d'objets relatifs à l'oeuvre, une forme de produits dérivés avant l'heure, qui lui permettait de ne pas solliciter les fonds publics.
Son dernier projet, l'empaquettement de l'Arc de Triomphe, verra le jour, malgré le décès de l'artiste début avril 2020, à l'automne 2021 pour une durée de 15 jours.
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