Le Wrap Up de la semaine du 8 juin 2020
5 bullet points de la semaine : media, tech, society
Au sommaire cette semaine :
Startups 🧞♂️: la cartographie de la cybersécurité française avec un mapping des sociétés entre 1 et 50 M€ de CA
Réflexion nouveaux usages 🤔 : reverrons nous les événements off-line ? Benedict Evans le pense
Idée business de la semaine 💡: la bonne vieille chicorée pour remplacer votre dépendance à la cafféine
La vidéo de la semaine 📺 : James Baldwin / I’m not your Negro
Le moment culture de la semaine 🖼️ avec le Quai Branly déconfiné : expo sur les forgerons africains
Mappé : l'écosystème français des start-ups cybersécurité
Vous les avez lues, peut-être même subies : les attaques de cybersécurité se sont démultipliées pendant le confinement (Easyjet, Honda, Bolloré, Systèmes U, mais aussi le site de l'OMS, le CNED, certains centres hospitaliers etc… ); ce sujet devient l'un des principaux sujets de vulnérabilité des sociétés à l'heure du télétravail et de la nécessaire ouverture des systèmes informatiques.
A mesure que grandit la menace, c'est aussi un sujet d'opportunité business pour les acteurs de ce secteur.
Pour tenter d'y voir un peu plus clair, Entrepreneur Venture devenu Entrepreneur Invest a répertorié dans un très utile mapping, les acteurs français dont le CA est compris entre 1 et 50 M€, de quoi y voir un peu plus clair (merci Guillaume pour l’info).
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Réinventées les conférences en ligne ?
Réflexion (un peu décousue) de Benedict Evans, analyste indépendant du secteur tech / médias digitaux / mobile, aujourd'hui indépendant, sur les “events” en ligne.
Il ne fait pas vraiment le procès de ces grandes foires tech qui avaient, tout le monde en convient, quelques défauts, mais il s'attache plutôt à la difficulté de les remplacer par des événements 100% en ligne, en soulignant quelques aspects saillants :
- networking : aucune app n'a su remplacer à date le networking rendu possible par la concentration de professionnels et les rencontres fortuites dans un couloir en marges de ces événements ("tout le monde y va parce que tout le monde y va")
- l’agrégation de plusieurs services : les organisateurs d'événement offline combinent différentes activités qui prennent plus de valeurs à être réalisés à un seul endroit à un seul moment. Cela reste difficilement transposable en ligne. En effet, les "salons digitaux" agrègent des outils qui n'ont pas plus de valeurs combinées que séparées : webinars, chatrooms, index de professionnels, pitchs commerciaux, cocktails virtuels, ...
En prime, reconnaissons aux conférences, certains traits secondaires que le virtuel ne remplace toujours pas :
- Séquençage des rencontres : pas d'urgence pour un rdv pro, qui pourra facilement se tenir pendant un salon professionnel (le fameux “Tu vas à Cannes cette année ?”)
- Aparté : comment se parler en marge d'une conférence suivie en ligne ? en lançant des messages de chat privés ?
- Biais de sélection : les professionnels ayant réservé un billet d'avion, une chambre d'hôtel et un billet dispendieux pour ladite conférence offlie, confirment d'une certaine façon qu'ils sont réellement intéressés par le sujet ou du moins prêts à y consacrer un certain budget.
Il conclut qu'effectivement à chaque changement de technologique, nous essayons d'appliquer les mêmes recettes aux nouveaux outils, alors qu'ils vont bien entendus produire de nouveaux comportements (petit clin d'oeil à McLuhan et à son “the medium is the message”).
Idée business de la semaine : Nourée
J'ai eu le plaisir de participer en février dernier, au Startup Weekend GEF (GEF comme dans “Grandes Ecoles au Féminin”) comme mentor et juré, et nous avions collégialement distingué le projet de Sarah Azens comme très prometteur.
Il consistait à vouloir remettre au goût du jour notamment pour les jeunes générations, la chicorée, cette plante de nos grands mères, cultivée dans le Nord, comme nouvelle boisson chaude énergétisante, locavore et dépourvue de cafféine !
Son projet vient de voir le jour avec la naissance de Nourée, à suivre...
Vu : I'm not your Negro avec James Baldwin
J'avais croisé au gré de mes lectures le personnage de James Baldwin, inclassable écrivain et intellectuel américain, épris de Paris et de la France, mobilisé par la lutte pour les Droits Civiques aux Etats-Unis pendant les années 60.
Arte vient de mettre en accès gratuit, en lien avec l'actualité qui secoue les Etats-Unis autour de la mort de George Floyd, le reportage nommé aux Oscars et lauréat des Césars du réalisateur Raoul Peck : I'm not your Negro.
Le reportage s'attache à partir exclusivement des écrits de James Baldwin (l'ouvrage Remember This House) aux figures assassinées de Malcom X, Martin Luther King et du journaliste Medgar Evers. Il retrace en 1h30 l'histoire de l'esclavage, de l'abolitionnisme et de la lutte des Afro-Américains pour obtenir l'égalité des droits.
La voix pour James Baldwin est celle de Samuel L. Jackson (Joey Starr pour la version française).
“What white people have to do is try to find out in their own hearts, why it was necessary to have a nigger in the first place, because I am not a nigger, I am a man. But if you think I am a nigger it means you need him. The question you’ve got to ask yourself is : why ? The future of this country depends on that.” James Baldwin
Pour aller plus loin, je vous recommande également les 7h30 d'entretiens croisés (TLDR, résumé brillamment en anglais ici dans Brain Pickings) entre Margaret Meads et James Baldwin sur les questions de culpabilité et de responsabilité, a Rap about Race, une question assez cruciale pour ces temps de white privilege et de réparation mémorielle.
🤷 Qui devrait lire ce Wrap Up ?
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Déconfiné : Frapper le Fer au Quai Branly
Pour ceux qui l'avait loupé, le Quai Branly - Musée Jacques Chirac propose (sur réservation seulement et jusqu’au 28 juin) de visiter l'exposition sur l’art des forgerons africains avec quelques 230 œuvres exposées. L’exposition dévoile la technicité de l’une des traditions de fer forgé les plus sophistiquées au monde à l'oeuvre depuis 2500 ans.
La plupart des oeuvres datent du XIXème siècle mais à voir les vidéos le long de l’exposition, ce sont des objets fidèles à la tradition et à la place qu’occupaient les forgerons dans la société : symbole de la transformation, les forgerons font aussi office de passeurs entre les divinités, les ancêtres et les humains.
Vidéo de présentation de l’exposition
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