Le Wrap Up de la semaine des tracances finissantes (semaine du 15 août 2022)
5 bullet points tech, média, NFT avec une pointe de recommandation culturelle
⏳ Temps de lecture : 5 minutes 29 secondes
Faîtes ce que je dis, pas ce que je fais : j’avais bien pris soin de chapitrer une collègue éditrice de newsletter pour lui souligner l’importance de ne pas interrompre ses publications l’été à l’heure “où justement les autres levaient le pied et les lecteurs étaient plus disponibles que jamais”. Cependant des soucis d’ordre personnel et la langueur du mois d’août sont venus perturber les meilleures résolutions. Reprise des activités donc (en douceur) pour le Wrap Up avec cette édition encore toute ensommeillée de tracances.
Au sommaire de cette semaine :
Audité 🕵️ : Oracle surveillera l’algorithme de Tiktok
Emmêlé 🧶 : le retour du bundle à l’heure du streaming
Nitouche 🤫 : comment Apple veut augmenter la publicité sur nos téléphones
Prometteur 🛩 : l’aviation promet d’être verte en … 2050
Politique 𐦉 : Cléopatre une reine et un Dieu
Audité 🕵️ : Oracle surveillera l’algorithme de Tiktok
Protégez, protégez il en restera toujours quelque chose. Donald Trump avait fait grand cas du danger de subversion de la jeunesse américaine par TikTok une entreprise sous la férule du PCC, les dernières vagues de cet épisode arrivent sur la grève :
Depuis juin Tiktok a pris la décision de router tous ses flux de l’application des Etats Unis vers les serveurs cloud de la société Oracle situés sur le sol US ;
La mise en place d’un audit par une société tierce pour vérifier les composantes de l’arme fatale de Tiktok, son algorithme ;
Both of those moves are part of a broader TikTok effort called Project Texas, which is meant to give U.S. TikTok users and lawmakers assurance that U.S. user data is safe and content recommendations aren't being manipulated. The project name refers to Oracle's headquarters in Texas.
Cette action d’audit, ou plutôt l’opération patte blanche, fait suite aux accusations révélées par le Guardian que Tiktok censure des contenus en fonction de leur compatibilité avec les vues de Beijing.
On ne sait pas si ces preuves de bonne volonté seront de nature à calmer les foudres du Comité des Investissements Etrangers du Sénat qui avait initialement ordonné la vente de Tiktok de la part de ByteDance. On attend toujours une réaction européeenne aux mêmes accusations et une défense de la subversion de la jeunesse de ce côté-ci de l’Atlantique.
9️⃣ 1️⃣ 0️⃣ En 2022, je me suis fixé l’objectif, avec le Wrap Up, de dépasser les 1 000 abonnés. En cette fin août et grâce à votre aide, j’ai dépassé les 910 abonnés.
🤜🤛 Aidez-moi à poursuivre cette belle tendance en faisant découvrir à vos amis ou collègues, en leur partageant le lien ci-dessous pour s’abonner au Wrap Up:
Bundlé 🧶 : le retour du bundle TV à l’heure du streaming
⏳ Temps de lecture : 35 secondes
Same same but different, les technologies se suivent et les voies de commercialisation se ressemblent.
Alors que le marché US du streaming est de plus en plus saturé d’offres, les acteurs proposent tous des offres à prix réduit financées par la pub.
Une autre voie de commercialisation est celle de deal de distribution : Walmart a annoncé lundi dernier un deal avec Paramount pour inclure l’offre avec publicité Paramount+ dans l’offre premium Walmart+. D’autres plates-formes devraient suivre.
Google de son côté, pense à agréger et vendre à travers un site dédié sur YouTube les différentes offres disponibles, en mettant en avant les programmes par lesquels ses utilisateurs, dont il connaît l’historique de consommation, pourraient être séduits.
Enfin, certaines sociétés tentent de convaincre en offrant un bundle de leurs services :
Ainsi Disney propose une réduction pour la souscription de Disney+, Hulu et ESPN+;
ou encore Paramount couplant Paramount+ et Showtime;
Enfin, Discovery propose à des consommateurs d’HBO Max de “découvrir” discovery+;
Sans compter les innombrables deals opérateurs qui viennent grossir les rangs du nombre d’abonnés aux plates-formes.
Nitouche 🤫 : comment Apple veut augmenter la publicité sur nos téléphones?
⏳ Temps de lecture : 1 minute 22 secondes
Faites ce que je dis, pas ce que je fais (bis).
En 2011, Apple sous la conduite de Steve Jobs décidait d’interrompre sa propre régie publicitaire iAd et de faire d’Apple une société qui viserait au contraire à protéger ses utilisateurs des pas très esthétiques et intrusives annonces publicitaires, en particulier l’an dernier avec la révolution de l’ATT (App Tracking Transparency) :
Last year, Apple launched a feature called App Tracking Transparency, or ATT. It allows consumers to decide whether apps can track them across other applications and websites—a key way for marketers to gather data and then serve up more relevant ads. Typically, the better the ad, the more money it generates.
L’activité actuelle d’Apple en matière de publicité est très réduite : elle se limite à des pubs au sein de ses apps propriétaires, Apple News et Stockquotes pour ne citer que les principales.
Par ailleurs, son monopolistique AppStore fonctionne à la façon d’un Google, les développeurs voulant remonter dans les résultats de recherche et gagner en visibilité peuvent payer AppStore.
Plus récemment, Apple a introduit de l’autopromo dans son service de vidéo TV+ (notamment pour son offre avec le baseball US).
Là où Apple est vraiment pris en défaut de sa propre communication de protection de ses utilisateurs, c’est dans le ciblage dont ces derniers font l’objet :
Another ironic detail here is that the company’s advertising system uses data from its other services and your Apple account to decide which ads to serve. That doesn’t feel like a privacy-first policy.
Par ailleurs, les app d’Apple n’ont “naturellement” par les mêmes préventions et n’interrogent pas les utilisateurs de prime abord sur leur acceptation d’un tracking de l’app de leur comportement. Apple se récrie en avançant que les utilisateurs peuvent toujours aller dans les réglages et désactiver ledit tracking.
C’est d’autant plus intéressant que les appétits d’Apple sont renouvelés en matière publicitaire :
Inside the ads group, Teresi has talked up expanding the business significantly. It’s generating about $4 billion in revenue annually, and he wants to increase that to the double digits. That means Apple needs to crank up its efforts.
Il est ainsi possible qu’Apple se mette également à puber via son service de Paid Search, son service de cartes, Maps, tout comme Books ou très vraisemblablement Podcasts, ce qui in fine paraît faiblement intrusif, mais à l’échelle du nombre d’utilisateurs d’Apple devient plus significatif.
Reste à savoir si les utilisateurs d’Apple supporteront cette “dégradation” de leur expérience utilisateurs. Le grand jeu étant toujours de faire passer cette publicité comme un service rendu au consommateur, pour “l’informer des nouveaux produits disponibles qui seraient susceptibles de l’intéresser”.
Prometteur 🛩 : l’aviation promet d’être verte en … 2050
⏳ Temps de lecture : 1 minute 05 secondes
TL;DR
Si comme moi, vous avez été marqué récemment par les débats sur l’environnement (je vous renouvelle la recommandation de lire la BD de Blain / Jancovici : Le Monde Sans Fin) et que vous avez questionné votre propre consommation carbone lors des transhumances estivales, vous vous êtes nécessairement interrogés sur l’avenir de l’industrie aéronautique (et votre propre pratique).
Cet article de The Economist, jamais en reste sur son biais d’innovation capitaliste pour nous sortir de toute difficulté, s’est penché sur les promesses de cette industrie sur la sellette pour atteindre la neutralité carbone prochainement, 2050 au plus tard…
L’article souligne les promesses portées par le SAF (sustainable airline fuel, un carburant composite qui serait non pas un dérivé du pétrole comme l’est le kérosène, mais à base de CO2 provenant pour la plus grande partie des déchets industriels). L’idée est plus qu’un simple concept puisque l’industrie promet de réaliser déjà près de 450 000 vols en 2022 avec ce mode de propulsion, la principale difficulté tient au volume de sa production (et de la demande naturellement).
Le procédé consiste à piéger les molécules de CO2 dans des particules complexes riches en énergie susceptibles d’être utilisés par ces moteurs, un procédé qui, sans surprise, serait trois fois plus coûteux que la consommation de kérosène.
Such SAF as has so far made it to market relies on photosynthesis to do the carbon fixing. It is derived from discarded cooking oil and animal fats, the triglyceride molecules of which trace their existence to the action of sunlight on chlorophyll.
To make saf, triglycerides are hydrotreated, an established way of producing biodiesel for ground transport. A triglyceride molecule consist of three hydrocarbon tails attached to an oxygen-containing head. Hydrotreating combines the oxygen with hydrogen, to yield water. This liberates the tails and turns the head into a molecule of propane. The liberated tails can then be processed into drop-ins.
…
The target, by 2040, is 50bn litres a year. That, if it came to pass, would make a serious dent in the jet-fuel market… The IATA group’s calculations suggest saf could account for 65% of aviation’s carbon mitigation, with the rest coming from electric and hydrogen-powered aircraft, more-efficient airline operations, offsetting emissions and carbon capture. Yet that still requires 450bn litres of saf a year by the middle of the century.
Politique 𐦉 : Cléopatre une reine et un Dieu
L’historien de formation devenu vulgarisateur radio-tv, Philippe Collin propose cet été une série en 5 épisodes pour se repencher sur le cas Cléopatre, afin de démystifier le mythe en grande partie érigée par les thuriféraires d’Octave à Rome : catin, ensorceleuse, empoisonneuse, meurtrière de ses frères et soeurs, séductrice de deux imperators, César puis Marc-Antoine.
Collin s’efforce à travers les contributions d’autres historiens patentés de redresser ce portrait pour dresser celui d’une redoutable femme politique, qui n’a eu de cesse de vouloir restaurer le prestige et la force du royaume Ptolémaïque né de la conquête trois siècles plus tôt par les armées d’Alexandre le Grand du royaume égyptien puis attribué à un des généraux d’Alexandre.
On suit de façon haletante (et de temps en temps il faut le dire, un peu répétitivo-lourdingue) les origines, l’ascension, les manoeuvres de la reine greco-égyptienne, à la fois souveraine et déesse, et également, car l’histoire en est connue, sa fin tragique.