Le Wrap Up de la semaine de mes 45 ans (semaine du 16 octobre 2023)
🙆 : les très longs métrages - 🎰 ESPN dans les paris - 🚲 Peloton + NBA - 🧠 Meta veut lire les ondes cérébrales - 🖼️ Must see Van Gogh à Auvers-sur-Seine
Au sommaire de cette semaine :
Etirés 🙆 : les films toujours plus longs au cinéma
Risqué 🎰 : Disney veut parier sur ESPN
Machiné 🚲 : Peloton signe un accord avec la NBA
Metaliste 🧠 : Meta s’essaye à la divination grâce à l’IA
Finale 🖼️ : l’expo sur les derniers jours de Van Gogh à Auvers sur Oise
⌛️ temps de lecture : 6 minutes
Etirés 🙆 : les films toujours plus longs au cinéma
⌛️ : 1 min 33 sec
Ah, la longueur des films ! Une épreuve pour les fessiers, un défi pour la concentration et surtout une énigme pour les cinéphiles. Dans les temps anciens, une heure et demie suffisait amplement à captiver le public, lui raconter une belle histoire et le renvoyer à son cher foyer. Aujourd'hui, c'est presque une insulte à l'intelligence du spectateur que de lui proposer un film qui n’égale pas en durée celui de son vol transatlantique.
Evolution historique Selon l’analyse de The Economist qui s'est penchée sur plus de 100 000 longs-métrages depuis les années 30, la durée moyenne des films a augmenté de 24%. Nous sommes passés d'une moyenne d'1h21 en 1930 à 1h47 en 2022.
La durée des films a connu ses premières nettes augmentations dans les années 60 dans une volonté de se distinguer des téléfilms qui étaient régis par les coupures publicitaires (Laurence d’Arabie dépasse les 3h30 et Cléopatre visait plus de 4h avant d’être réduit par les producteurs), les entractes étaient encore courant. Pour les blockbusters de 2022, le saut est encore plus significatif, atteignant environ deux heures et demie soit une hausse de près de 50% par rapport aux années 1930.
Plusieurs raisons expliquent cette évolution récente :
Concurrence avec le streaming : Dans une ère où Netflix est roi, la norme tend à devenir la série, les studios cherchent ainsi à créer des "événements cinématographiques" pour sortir les gens de leurs canapés et les faire fréquenter les salles obscures ;
Rentabiliser les franchises : Plus le film est long, plus les studios ont l’impression d’amortir le coût d’acquisition de leurs propriétés intellectuelles ;
Le bon vouloir des réalisateurs : Qui oserait dire à Christopher Nolan ou Martin Scorcese de couper dans le vif de leurs œuvres ?
Impact sur le secteur du cinéma Il y a des retombées économiques à considérer. Clare Binns, DG d’un distributeur anglais, se plaint du problème "fondamental" que ces films marathon posent : des films plus longs signifient moins de séances par jour, ce qui réduit les volumes globaux des ventes de billets et, par conséquent, de la profitabilité des salles.
Tendances modernes Cette tendance ne devrait pas s’inverser. Avec des plateformes comme AppleTV+ et Netflix qui financent ces films longs pour la salle, comme "Killers of the Flower Moon" ou "The Irishman", la durée n’est pas un sujet, voire devient même un argument de vente (un long film sur une plateforme de streaming offre la possibilité de le regarder en plusieurs fois à la manière d’une série).
Les salles de cinéma vont peut-être devoir penser à rembourrer encore davantage les fauteuils.
Risqué 🎰 : Disney veut parier sur ESPN
⌛️ : 1 min 01 sec
The Walt Disney Company a récemment pris une mesure audacieuse en s'aventurant dans le secteur des paris sportifs aux États-Unis. Sa filiale de télévision sportive, ESPN, a conclu un accord de 10 ans avec Penn Entertainment pour créer ESPN Bet. L’objectif affiché est de conquérir 10% des mises (les enjeux des paris sportifs US seraient de 7,6 Md$), sinon les deux parties seront libres de repartir chacune de leur côté.
ESPN Bet devrait être lancé dans 16 États où les paris sportifs sont légaux et où Penn détient déjà des licences. Financièrement, cet accord pourrait s'avérer lucratif pour ESPN avec des revenus estimés à 2 milliards de dollars pour les 10 premières années décomposés en 1,5 Md€ de reversement de Penn à ESPN, et des options d’achat de 500 M$ permettant à Disney de monter au capital de Penn.
Le timing de cette initiative est intéressant. Le marché des paris sportifs légaux a généré près de 7,6 milliards de dollars en 2022 aux US et pourrait croître pour atteindre 11,8 milliards de dollars l’an prochain. Cependant, “jouer comporte aussi des risques” : Penn Entertainment est une entreprise endettée et controversée.
ESPN espère que ce nouveau marché sera un relais de croissance, en particulier auprès des jeunes hommes. Mais cette diversification comporte ses propres défis. Des questions sont soulevées en interne quant à l'impact sur l'image de marque de Disney, un groupe clairement axé sur les valeurs familiales… Le fonds d’investisssement BlackRock a commencé à mettre en garde Disney contre cette incursion qui pourrait l'amener à revoir ses investissements dans le Magic Kingdom, pour respecter des critères RSE excluant les jeux d’argent.
Machiné 🚲 : Peloton signe un accord avec la NBA
⌛️ : 1 min 16 sec
Peloton était l’une des étoiles montantes pendant la période des confinements Covid, un fabricant de vélo / tapis de course / rameur d’appartement dotés d’un large écran, qui sert à diffuser le contenu des séances, également produit par le fabricant, pour motiver les sportifs d’appartement et justifier d’un abonnement mensuel (39$ pour tout le foyer).
La société a beaucoup perdu de son lustre avec le retour à la vie d’avant, mais continue de poursuivre ses aventures dans les médias (elle s’est même un temps définie comme une “média company”) et certains spéculent sur le fait que la société chercher à monétiser par de la publicité (jusqu’à présent ces contenus sont réservés à ses 3M de membres payants) ses cours en ligne.
Cette semaine, Peloton annoncé un partenariat avec la NBA et la WNBA qui fait de Peloton le partenaire officiel de fitness des ligues de basketball américaines. Une des innovations majeures de ce partenariat est l'intégration du service premium de streaming en direct des matchs, NBA League Pass, dans une nouvelle verticale "Divertissement" sur la bibliothèque de contenu de fitness de Peloton. Ce service sera accessible sur les appareils compatibles de Peloton et devrait être lancé lors de la saison NBA 2023-2024.
Peloton prévoit également de développer des cours de fitness thématisés autour de la NBA et de la WNBA. Ces cours seront disponibles tout au long de la saison respective de chaque ligue.
Les membres de Peloton qui possèdent un abonnement NBA League Pass pourront accéder à des jeux et à du contenu NBA en direct et à la demande pendant leurs séances d'entraînement. De plus, une nouvelle initiative de contenu numérique, "NBA Fitness", sera lancée dans l'application NBA. Ce hub de contenu offrira une gamme de sujets sur la santé et le bien-être, et s'appuiera sur le réseau d'experts en conditionnement physique, entraîneurs et autres professionnels de la ligue.
Metaliste 🧠 : Meta s’essaye à la divination grâce à l’IA
⌛️ : 1 min 10 sec
Dans une démarche digne d'un scénario de science-fiction, Meta, ex-Facebook, dévoile une IA qui serait capable de "lire" vos pensées.
En fait, l'IA interprèterait les ondes électromagnétiques du cerveau pour reconstituer les images que vous formez mentalement. Le tour de force technique se base sur la magnéto-encéphalographie (MEG), une méthode d'imagerie cérébrale qui mesure ces fameux signaux. Le système collecte "des milliers de mesures d'activité cérébrale" par seconde et utilise un "modèle de décodage" basé sur l'IA pour décrypter ces données et les relier à des images préenregistrées.
Ceci n'est pas une lubie isolée de la part de Meta. L'entreprise, qui a récemment axé sa stratégie sur l'IA, a déjà lancé divers projets, comme Voicebox, une IA capable d'imiter la voix humaine, ou MusicGen, un générateur de musique.
Les applications de cette nouvelle IA sont assez étourdissantes. Imaginez des "interfaces cerveau-ordinateur non invasives" qui pourraient aider ceux qui ont par exemple, perdu la capacité de parler.
Cependant, avant de se laisser emporter par cette vision utopique (ou dystopique, selon votre degré de techno-scepticisme), quelques nuances s'imposent :
D'abord, l'IA doit être formée spécifiquement sur l'activité cérébrale d'un individu avant de pouvoir opérer cette lecture psychique numérique.
Ensuite, l'IA ne peut actuellement reconstituer que des images qu'elle a déjà "vu" ou traité.
Enfin, s'il est possible de "lire" une pensée, on imagine assez vite les abus potentiels en matière de vie privée et d'éthique… la police de la pensée n’est pas très loin.
Le résultat est tout de même assez bluffant :
Alors, progrès ahurissant ou mauvais épisode de Black Mirror ? Une chose est sûre : le moment où nos pensées les plus intimes pourront être scrutées par des machines n’est peut-être plus très éloigné (l’été dernier en laboratoire, une IA arrivait à restituer la musique que nous écoutions à travers le même procédé).
À méditer… si l'IA nous en laisse encore le temps.
Finale 🖼️ : l’expo sur les derniers jours de Van Gogh à Auvers sur Oise
⌛️ : 51 sec
L'exposition "Van Gogh à Auvers-sur-Oise" au Musée d'Orsay qui vient d’ouvrir, explore sa période ultime, une période clé dans la vie créative de Vincent van Gogh.
Arrivé à Auvers-sur-Oise le 20 mai 1890, il y vécut un peu plus de deux mois, période durant laquelle il expérimenta un renouveau artistique, créant certains de ses plus emblématiques chefs-d’œuvre malgré des défis personnels majeurs.
L'exposition est la première à mettre en lumière exclusivement cette phase, présentant une sélection riche et variée d'œuvres - environ 40 tableaux et 20 dessins (sur les 74 produits, plus d’une production par jour).
Elle révèle l'évolution stylistique de Van Gogh, marquée par des premiers paysages du village, portraits, natures mortes, et paysages bucoliques. Des œuvres iconiques comme "Le Docteur Paul Gachet", "L'Eglise d'Auvers-sur-Oise", ou encore "Champ de blé aux corbeaux" y sont mises en avant.
Courrez-y vite, et choisissez les créneaux les moins fréquentés, ces expos à Orsay sont souvent désagréables du fait de leur très forte fréquentation.
Pour la première fois, à l’occasion de l’exposition de Vincent Van Gogh, le musée va s’essayer à des “souvenirs digitaux” (des NFTs) permettant de débloquer des avantages en rapport avec le Musée d’Orsay (dont des passes à vie et l’accès aux futurs projets Web3 du musée + réducation à la boutique du Musée). Le projet est porté avec la startup française Keru.