Le Wrap Up de la semaine où la Chine a réconcilié l'Iran et l'Arabie Saoudite (semaine du 6 mars 2023)
5 bullet points sur l'actualité média, tech et NFTs de la semaine, avec une recommandation culturelle à la fin
⌛️ : temps de lecture 5 min 43 secondes
C’est sans doute l’actualité géopolitique la moins commentée de la semaine mais cependant la plus importante : la Chine, posant à la nouvelle superpuissance, a réussi à rabibocher (partiellement) l’Arabie Saudite et l’Iran. En lire davantage ici.
Au sommaire de cette semaine média tech :
VODé 📽 : Tiktok propose désormais des vidéos longues payantes
Resetté🕺 : Spotify rêve de réinventer la façon de consommer son app
Tokenisé ⛓ : Amazon dévoile un projet de place de marché NFT
Climatologué 🥵 : le numérique à l’épreuve de la crise climatique
Végétalisée 🌳 : l’exposition de Fabrice Hyber à la Fondation Cartier
VODé 📽 : Tiktok propose désormais des vidéos longues payantes
⌛️ : 55 secondes
C’est Guillaume Dumortier qui nous apprend que Tiktok, que les adultes US consomment à hauteur de 55 minutes par jour, va proposer aux créateurs de commercialiser leur “contenu long” à leurs abonnés.
Les “Séries” vont leur permettre de facturer pour des vidéos allant jusqu'à 20 minutes, entre 0,99 et 189,99 dollars l’unité.
Tiktok va ainsi pouvoir répliquer aux critiques qui indiquaient que les créateurs pouvaient difficilement monétiser au sein de l’app chinoise. Pour l’instant, l’App ne prévoit pas de prendre de commissions sur ces ventes. Cette fonctionnalité n’est pour le moment proposée qu’à un petit nombre de créateurs dont le nombre pourrait s’élargir dans les prochaines semaines.
Ainsi Tiktok s’essaie à son tour à mettre derrière un paywall des contenus exclusifs, une tendance qu’on voit de plus en plus dans les apps de réseaux sociaux qui cherchent à faire sortir les cartes bancaires des portefeuilles de ses utilisateurs, de Twitter Blue à Méta qui veut lui emboîter le pas, sans parler de l’antédiluvien Youtube Red (déjà depuis 2015!).
Autre news intéressante au sujet de Tiktok cette semaine : dans la perspective du déploiement de ses propres services de streaming musical (dont on a déjà parlé ici dans le Wrap Up), la plateforme chinoise a payé Snoop Dog pour obtenir en exclusivité (pour une seule semaine!) la remise en ligne de ses premiers albums de 1993, 1996 dont il a racheté les droits et qu’il avait retiré de toutes platesformes de streaming il y a quelques mois.
Merci de lire Le Wrap Up de la semaine!
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et petite nouveauté de la semaine grâce à Olivier :
Resetté🕺 : Spotify rêve de réinventer la façon de consommer son app
⌛️ : 1 min 30 secondes
A la suite de la grand messe de Spotify, “Stream On”, le groupe suédois de streaming musical a dévoilé de nouvelles modalités d’accès à son service:
Welcome le newsfeed sans fin !
A présent, plutôt que des pochettes d’albums en pagaille, la home du service ressemblera à un mur sans fin de contenus combinant les contenus courts vidéos (empreints à Tiktok), les vidéos longues (à la Youtube) et les contenus parlés (Audible + les podcasts), tout cela en autoplay.
Présenté comme étant une façon de gagner du temps, cette disposition du contenu fait plutôt penser au “doom-scrolling”1 des autres réseaux sociaux pour augmenter la durée de rétention des utilisateurs.
2. Les recommandations d’amis
Avec l’introduction de Friends’ Mix, le réseau devient un peu plus social pour Spotify, vous avez désormais une playlist influencée par les écoutes de vos "friends" (ce qui suppose d’importer vos social graphs des autres réseaux dans Spotify) ;
Rien de nouveau sous le soleil, mais Spotify introduit une entrée spécifique pour un flux personnalisé apprenant de vos commentaires (👍 ou 👎) avec voix synthétique pour vous guider. Démo ici :
Par ailleurs, l’app rajoute toujours davantage de recommandations d’écoute: Spotify propose avec Smart Shuffle de prendre la main sur vos playlists persos, non seulement lorsque vous êtes arrivés au bout de votre “mixtape” mais également de réordonnancer vos titres et d’introduire dans le “corps” de la playlist des morceaux pour un déroulement plus fluide de celle-ci.
Les Audiobooks, le nouveau graal ?
Après les podcasts, Spotify se voyait bien rééditer avec les audiobooks (300 K titres mis en ligne au Q4 2022) sa tentative d’élargissement de la consommation audio de ses abonnés : c’était sans compter la persistance de l’Apple Tax qui lui a gentiment rappelé que cette fonctionnalité dans l’app sur iOs contrevenait aux règles d’Apple.
L’ouverture d’un chemin vers un device propre à Spotity déjà quelques fois annoncé ?
Tokenisé ⛓ : Amazon dévoile un projet de place de marché NFT
⌛️ : 28 secondes
L’excellent The Big Whale dans son édition anglophone précise les plans d’Amazon dans les NFTS : le géant de Seattle va dévoiler le 24 avril prochain une place de marché de NFT avec d’ores et déjà 15 collections présentes dessus.
Comme annoncé, cette place de marché concernera les jeux en ligne blockchain et permettre d’échanger des NFTs relatifs à ces jeux en ligne. Seulement disponible aux US pour commencer, le site sera disponible sous l’onglet digital marketplace du site. L’accès ne sera pas ouvert (seulement avec un compte Amazon + paiement en carte de crédit) cependant les NFTs devraient bien être sur une blockchain, mais à première vuen, privée et non EVM (non compatible avec Ethereum).
Climatologué 🥵 : le numérique à l’épreuve de la crise climatique
⌛️ : 1 min 41 secondes
Cette semaine, L’ADEME et l’ARCEP ont remis ce jour aux ministres de la Transition écologique et de la Transition énergétique ainsi qu’au ministre délégué chargé de la Transition numérique, les résultats de leur étude prospective sur l’empreinte environnementale du numérique en France à l’horizon 2030 et 2050.
On y apprend plusieurs choses sur la pollution du numérique :
Le numérique représente 2,5 % de l’empreinte carbone nationale; soit 17,2 Mt CO2eq ;
Environ 80% de l’empreinte carbone provient des supports et de leur fabrication (En 2020, 800 M de devices en France!). Les 20% restants sont liés à la consommation de data que nous en faisons ;
L’empreinte du numérique ne tient pas seulement du carbone mais aussi pour beaucoup des métaux et les minéraux qui connaîtront des pics de disponibilités avant 2050 ;
L’empreinte des smartphones est surtout liée à la courte durée moyenne d’utilisation (2 ans et demi, et 3 ans pour les tablettes) et à leur renouvellement fréquent ;
Sans action pour limiter la croissance de l’impact environnemental du
numérique, son empreinte carbone pourrait tripler entre 2020 et 2050 ;
Fort des nombreux constats, l’ADEME et l’ARCEP échafaudent 4 scénarios modèles en fonction des types de comportements adoptés par la population, les acteurs du numérique et les pouvoirs publics, pour aboutir à la neutralité carbone du pays.
le scénario “Pari réparateur” qui est celui qui contraint le moins la demande (ie la fuite en avant), c’est la révolution numérique à son paroxysme car elle transforme aussi toutes les autres industries dans une visée de réduction des consommations. Ce scénario fait tout de même face aux pénuries de matières premières à horizon 2050, conduirait à un quintuplement de l’empreinte carbone du numérique par rapport à 2020.
A l’inverse, le scénario “Génération frugale” conduirait pour sa part à diviser par deux l’empreinte carbone du numérique par rapport à 2020, en systématisant l’écoconception des devices et la persuasion des citoyens sur la sobriété des usages; Il repose sur des changements de comportements très importants par rapport aux habitudes qui se sont installées depuis la montée en puissance du numérique; La part des techologies de loisirs serait drastiquement réduite;
Un scénario “Technologies vertes” poursuit les tendances actuelles, mais mise sur des gains de production et de productivité de la part des constructeurs; Ce développement du numérique répond principalement aux problématiques des territoires urbains, la fracture avec la campagne s’accentue.
Un scénario “coopérations territoriales” table plutôt sur une modération de notre consommation de numérique tant en termes d’objets que d’usages; Décentralisation et maillage territorial efficace des serveurs de données. L’utilisation des objets connectés s’effectue principalement dans un objectif de gain énergétique.
L’allongement de la durée de vie des terminaux, en développant davantage le reconditionnement et la réparation des équipements est un axe majeur de travail, tout comme la sensibilisation des consommateurs à ces enjeux.
Végétalisée 🌳 : l’exposition de Fabrice Hyber à la Fondation Cartier
⌛️ : 46 secondes
Heureuse surprise que l’exposition La Vallée conçue par Fabrice HYBER, un de nos plus grands artistes contemporains à la relative faible notoriété internationale.
Dans une Fondation Cartier dont les salles sont des salles de classe, nous suivons tableau après tableau (une 60aine de toiles dont près de 15 produites pour l’exposition) l’imagination débordante de l’artiste d’origine vendéenne, qui s’inscrit dans un cycle de réappropriation de la vie, du vivant, de la forêt, de la nature.
Celui qui a semé en 30 ans, 300 000 graines sur les terrains de ses parents dans le bocage vendéen, tente à l’aide de ses schémas, de ses élucubrations de réinventer, réinterpréter notre rapport à la nature.
Des carottes d’arc en ciel aux hommes-bassines aux 12 orifices, en passant par les POF (prototype d’objets en fonctionnement) sans parler des Hyber-Héros symbiotiques, l’artiste vous fait rentrer dans un univers à la croisée de la science, de la fantasmagorie, de l’imagination pour tenter de nous redonner goût à la nature.
C’est très réussi, et cela se prête très bien à une visite avec des enfants tant l’artiste adopte une approche ludique, sans contraintes (quelques pièces sensibles pour les jeunes publics sont également présentes).
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